Savez-vous comment activer votre « mode relax » ?
Rédigé et vérifié par le psychologue Laura Ruiz Mitjana
Pression, stress, anxiété… Vous avez sûrement déjà vécu personnellement l’un de ces trois phénomènes. Et peut-être vous êtes-vous déjà demandé pourquoi il est si difficile de se détendre. « J’ai tout essayé et rien ne fonctionne… J’essaie de me détendre et rien. » Eh bien, peut-être que « l’erreur » est précisément là ; trop penser à se détendre, trop faire d’efforts pour y arriver. Ci-dessous, nous allons révéler pourquoi il est si dur de trouver son « mode relax ».
Google affiche 23 400 000 résultats aux utilisateurs lorsqu’ils recherchent « se détendre ». C’est la preuve du grand nombre de personnes qui ont du mal à se détendre (et qui ont besoin d’aller sur Google pour « trouver » une solution). En effet, le stress affecte de plus en plus de personnes chaque jour.
L’anxiété, par exemple, est très fréquente. Et plus encore en raison de tout ce que nous avons vécu avec la pandémie. Selon l’OMS, la pandémie de covid-19 a provoqué une augmentation de 25 % de la prévalence de l’anxiété (et de la dépression). De plus, les troubles anxieux touchaient déjà 264 millions de personnes dans le monde et, selon les statistiques, l’anxiété est la sixième cause principale de diminution des années de vie en bonne santé.
Les chiffres sont donc assez alarmants. Sans compter les cas de stress, de syndrome de burn-out… Et surtout, il faut bien avoir à l’esprit qu’il n’est pas nécessaire de souffrir d’un trouble anxieux pour avoir le besoin (et la difficulté) de se détendre.
Pourquoi peut-on avoir du mal à entrer dans un « mode relax » ?
Nous savons tous que prendre soin de notre corps favorise notre esprit et vice versa. Nous essayons de prendre soin de nous, d’être bien reposé, de bien manger…, parce que c’est bon pour la santé mentale. C’est très bien, mais qu’y a-t-il de mal derrière tout cela ?
Le stress, l’anxiété et la dépression déclenchent des réponses physiologiques dans le système nerveux sympathique (celui qui nous permet de fuir une situation ou de la combattre).
Eh bien, les preuves scientifiques actuelles suggèrent que lorsque nous « stressons pour nous détendre », ou lorsque nous exigeons que notre corps fasse trop d’exercice (par le sport), c’est à ce moment-là que nous ne parvenons pas à nous détendre. Ainsi, l’effet paradoxal se produit : « plus j’essaie de me détendre, moins j’y arrive. »
Derrière cela, il pourrait y avoir une raison qui explique pourquoi il est si difficile de se détendre. De plus, après tout cela, on retrouve aussi les difficultés à apprécier le temps libre car bien sûr, vous faites un effort et vous « travaillez » pour vous détendre.
Or, vous avez justement besoin du contraire ; arrêter de chercher la détente pour pouvoir vous détendre (attention, cela ne veut pas dire que vous devez cesser d’appliquer une stratégie et que c’est inutile).
Auto-exigence d’être bien
Actuellement, il y a une grande auto-exigence d’être bien, mais aussi pour tirer le meilleur de nous-mêmes, pour réussir… Cela se voit même chez les enfants et les adolescents. Ils sont inscrits à mille activités parascolaires et on leur demande de ne jamais arrêter. Alors, comment entendons-nous favoriser la détente ?
Quand le message que l’on véhicule est « travaille dur, travaille dur », bien sûr, vous pouvez travailler dur, mais aussi faire de la place pour ne pas faire que cela et simplement vivre, profiter, s’arrêter.
Un monde où il n’est pas facile de se détendre
Le monde dans lequel nous vivons n’est pas un cadre idéal pour se détendre. Nous faisons face quotidiennement aux exigences de la vie quotidienne, du travail, des études… Et dans ce contexte où celui qui travaille le plus, celui qui réussit le est constamment renforcé, nous cherchons à nous détendre facilement. Alors que cela n’a rien de simple.
D’autre part, la recherche a également montré que le stress, l’anxiété et la dépression, qui apparaissent à côté de cette pression pour réussir, interfèrent (physiologiquement) avec les mécanismes de relaxation du corps.
Il en découle, logiquement, que se concentrer sur l’objectif de détente nous pousse à nous en demander trop et à nous mettre plus de pression. Alors, que pouvons-nous faire ? Pour commencer, apprenez à vous détendre autrement.
Que pouvons-nous faire pour activer notre « mode relax » ?
Diane Barth, psychothérapeute à New York, propose de partir du désir de cet état de relaxation (sans se mettre la pression), pour apprendre à maîtriser l’art de la relaxation. Cherchons la motivation, mais sans trop nous en demander.
Il s’agit de se fixer des objectifs de détente que nous pouvons réellement atteindre (ceci est particulièrement utile pour les personnes motivées par la réussite, qui cherchent à apprendre ou à réaliser quelque chose). Quelles idées Diane nous apporte-t-elle ? En voici quelques-unes :
1. Abordez cela comme un défi, comme une tâche à résoudre
Trouvez votre motivation. Il n’est pas facile d’apprendre à dominer le corps et à le désactiver, à faire baisser le rythme cardiaque, à calmer et reposer l’esprit. Par conséquent, nous devons apprendre à le faire. Un bon moment pour cela ? Les vacances, de petits moments de temps libre au quotidien…
2. Choisissez une ou deux stratégies pour y parvenir
Pourquoi est-il si difficile de se détendre ? Comme nous l’avons vu, la réponse a à voir avec cette détermination à le faire. Pour cette raison, vous proposer un autre défi peut être une bonne idée ; au lieu de « je vais me détendre », dites « je vais méditer ». Cela vous aidera à mettre en œuvre certaines stratégies de manière structurée dans votre routine. Voici quelques idées:
- Méditation.
- Yoga.
- Travail de respiration consciente.
3. Pratiquez autre chose qui ne serve pas seulement à vous détendre
Par exemple : apprendre à tricoter, peindre, dessiner, cuisiner… mais de manière consciente. Lisez et intériorisez bien ce que vous apprenez.
Il s’agit de rechercher la motivation dans ces activités qui, indirectement, vous détendront.
4. Cherchez quelque chose d’agréable
La psychothérapeute suggère de déterminer un certain nombre de livres, d’émissions de télévision ou de films vraiment agréables à regarder pendant notre temps libre. Vous pouvez également opter pour une balade à vélo.
Gardez à l’esprit que le plaisir est antagoniste à l’anxiété : si vous appréciez quelque chose, vous ne serez pas stressé.
Trouvez d’autres objectifs pour atteindre votre « mode relax »
Selon Diane Barth, l’essentiel est de considérer tous ces objectifs comme des buts et de trouver la motivation nécessaire pour y travailler. Comme vous pouvez le voir, il ne s’agit pas d’avoir ce « mode relax » comme objectif, mais d’autres choses qui nous y mènent.
Ce n’est pas facile à réaliser car plus on pense à quelque chose (comme « j’ai besoin de me reposer »), plus on sent qu’on en a besoin, on cherche un moyen de se sentir bien… mais atteindre un état de détente est comme marcher : vous ne pensez pas à bouger une jambe puis la suivante, n’est-ce pas ? Vous marchez, et c’est tout.
Même si ce n’est pas exactement la même chose, car il y a une part de pratique dans la relaxation. Il peut être bon pour nous de comprendre cela pour commencer à focaliser notre attention sur d’autres choses et ainsi déconnecter.
« La paix vient de l’intérieur. Ne la cherchez pas à l’extérieur. »
-Siddhartha Gautama-
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- Belloch, A., Sandín, B. y Ramos, F. (2010). Manual de Psicopatología. Volumen I y II. Madrid: McGraw-Hill.
- World Health Organization. (2017). Depression and Other Common Mental Disorders. Global Health Estimates.
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