Lettre pour dire adieu
Dire adieu ou tourner une page qui a été importante est toujours difficile. Nous vivons comme aujourd’hui dans une société où nous refusons la mort, nous l’esquivons, nous l’évitons et nous essayons par tous les moyens possibles de ne pas nous en approcher.
Mais la réalité, au final, s’impose à nous et nous devons inévitablement lui faire face à un moment de notre vie.
Refuser la mort n’est pas une bonne stratégie, parce que cela suppose que nous nous fassions une fausse idée de notre existence.
Nous nous croyons immortels et nous pensons que les maladies, les accidents et toutes ces choses n’arrivent qu’aux autres, mais ce n’est évidemment pas le cas.
Nous finirons tous par vieillir, par tomber malades d’une certaine manière et par mourir, au bout du compte. C’est ce qui est normal, naturel et bénéfique pour que l’Univers fonctionne correctement.
Autrefois, nous avions une mentalité beaucoup plus tolérante par rapport à la mort. C’était même normal que certains enfants meurent, et cette attitude tolérante nous faisait vivre la séparation et le deuil d’une façon beaucoup plus saine qu’actuellement.
Cela ne veut pas dire qu’il s’agissait d’une expérience agréable, mais cela faisait partie de la vie, et c’était le prix pour avoir eu la chance de connaître ce monde.
De quoi dépend un deuil sain ou malsain ?
Le deuil est un processus nécessaire pour pouvoir surmonter une perte. Nous ne parlons pas seulement de personnes, mais de tous types de pertes, comme la perte d’un travail et de la santé ou la séparation avec sa compagne ou son compagnon.
Dans ce sens, la tristesse, comme émotion saine, doit exercer un rôle majeur, et nous aider à vivre ce qui s’est passé, ainsi qu’à drainer cette blessure du cœur, afin que nous puissions reprendre petit à petit le cours de notre vie normale.
Parfois, nous n’envisageons pas le deuil de la bonne manière, et nous restons bloqués au milieu du processus.
Il faut dire que les étapes du deuil sont variées (refus, rage, culpabilité, acceptation…) et nous pouvons passer ou non par toutes ces étapes, tout dépend de chacun.
Que l’on vive un deuil sain ou malsain dépendra surtout de ce que nous nous raconterons à nous-mêmes sur la mort et sur la perte qui a eu lieu. Mais cela dépendra aussi de comment nous y faisons face et nous réagissons dans notre nouvelle vie.
Écrire une lettre
En thérapie, nous utilisons de nombreuses techniques qui sont basées aussi bien sur nos émotions que sur nos pensées et nos agissements pour améliorer et évoluer au cours du processus de deuil.
Une des techniques est d’écrire une lettre pour dire adieu à ce qui ne fait plus partie de notre vie. Elle peut être adressée à une personne décédée, à un travail que nous avons perdu, à un compagnon ou une compagne dont nous nous sommes séparés, à notre santé ou à n’importe quelle perte que l’on puisse ressentir comme importante.
Écrire une lettre est une technique d’exposition, en fin de compte, dont l’objectif est de diminuer peu à peu l’intensité des émotions pour qu’au final, nous éprouvions une nostalgie saine et non une dépression malsaine, avec de la rage, de l’anxiété et de la culpabilité.
Ceci est très important, car il y a des émotions négatives, comme la tristesse, qui sont nos alliées et qui nous aident à assimiler ce qui arrive pour mettre nos ressources en marche et trouver une solution, dans la mesure du possible.
En revanche, d’autres nous paralysent, nous bloquent et nous empêchent d’affronter la situation. Au lieu de la résoudre ou de relativiser ce qui s’est passé, elles provoquent chez nous un mal-être trop intense qui ne nous laisse pas penser ou agir avec clarté et dans notre propre intérêt.
Comment dire adieu ?
Comment écrire à quelque chose ou à quelqu’un qui n’est plus là ? Comment dire adieu ? Que faut-il faire ? Prenez un papier et un crayon, et imaginez-vous que ce que vous avez perdu est toujours là, dans votre réalité psychologique, bien qu’il ne le soit plus dans la réalité physique.
Commencez par lui dire bonjour, en lui écrivant comment vous vous sentez depuis qu’il est parti, et finissez par lui exprimer votre gratitude pour tout le temps où il a été à vos côtés.
Il n’est plus avec vous et c’est triste, mais c’est aussi merveilleux d’avoir eu la chance de le fréquenter pendant un temps. Vous avez apprécié cela, vous en avez profité, mais toute chose dans la vie a une fin.
Cette étape est terminée, c’est vrai, mais il y a également des personnes qui n’ont pas pu profiter de ce que vous avez eu la chance de connaître au cours de votre vie.
Par conséquent, la lettre doit se terminer de manière positive, reconnaissante, et avec une touche d’appréciation, car vous êtes conscients que tout a une fin dans cette vie, et qu’au bout du compte, il faut dire adieu à ce qui est parti et à ce qui ne reviendra plus.
Plus vous procéderez à cet exercice d’exposition et vous arrêterez d’éviter ce qui a un rapport avec la perte, plus vos émotions cesseront d’être aussi intenses, aussi fréquentes et durables, et plus votre capacité à y faire face s’améliorera considérablement.
Vous vous serez adapté à la situation réelle, vous l’aurez acceptée et tolérée avec calme, même si vous vous en rappellerez toujours affectueusement et avec une dose de nostalgie.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.