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Donner du sens à la communication: l'interactionnisme symbolique

4 minutes
Donner du sens à la communication: l'interactionnisme symbolique
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

L’interactionnisme symbolique est une théorie qui a émergé en sociologie et s’est étendue à d’autres domaines tels que l’anthropologie et la psychologie sociale. Cette théorie analyse les interactions et leur signification. De cette façon, il comprend les processus par lesquels les gens deviennent membres des sociétés. En d’autres termes, il étudie les activités sociales et la construction du “moi”.

L’interactionnisme symbolique est basé sur des interprétations. Les gens vont donner des interprétations différentes de la réalité et ces interprétations seront plus semblables parmi les gens qui nous entourent. L’une des plus grandes différences culturelles qui créent des problèmes lorsqu’on voyage, ce sont les symboles. Si quelqu’un tend la paume de sa main vers une autre personne, je comprendrais que cela signifie qu’il doit s’arrêter, qu’il doit rester immobile, mais un Grec le prendrait comme une insulte et pour un Libanais, il neutraliserait le mauvais œil.

Les débuts de l’interactionnisme symbolique

L’interactionnisme symbolique s’oppose aux vérités absolues. Il soutient qu’il n’y a pas une vérité unique, mais des vérités différentes. C’est-à-dire que la “vérité” sera différente dans chaque communauté. Pour comprendre ces différentes “vérités”, l’interactionnisme étudie les relations entre les personnes et les symboles : le but ultime est de comprendre l’identité individuelle et l’organisation sociale.

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Le thé est un exemple classique d’interactionnisme symbolique. Cette boisson peut être consommée accompagnée de différents rituels, qui auront tous un symbolisme différent. Par exemple, le thé ne représente pas la même chose pour un Européen que pour un Japonais. Il est possible que l’Européen boira du thé pour s’activer et ne donnera pas plus d’importance à la préparation et à la consommation de thé. Cependant, les Japonais effectueront un rituel de préparation et boiront le thé accompagnés, tout comme les Pakistanais. La signification du thé sera différente pour ces trois personnes.

En résumé, l’interactionnisme symbolique suggère que les gens se définissent par le sens d’être un individu dans un contexte spécifique. Comme nous sommes des animaux sociaux, cette signification d'”individu” dépendra dans une large mesure des interactions que nous avons avec d’autres personnes.

Des générations d’interactionnistes symboliques

Il y a deux grandes générations d’interactionnistes symboliques qui proposent des interprétations différentes : la première considère que les actions ont toujours un sens, tandis que la seconde considère que la vie sociale est un théâtre.

La première génération

Au départ, la proposition était que l’identité personnelle se construit à travers des relations avec d’autres personnes. Ces relations ont toujours eu un sens, elles étaient symboliques. Par conséquent, l’identité de chaque personne s’est formée dans des situations et des lieux spécifiques en se mettant en relation avec les autres. Le sens donné à ces interactions définirait l’identité personnelle ou individuelle.

Cette proposition indiquait que les actions étaient plus que des habitudes ou des comportements automatiques. Toutes les actions allaient être interprétables. Ainsi, le langage était compris comme la représentation des attitudes, des intentions, des positions et des objectifs du locuteur. Le langage était une forme d’interaction : c’est à travers lui que la réalité a été construite.

L’individu, de ce point de vue, est une représentation qui se construit à travers le langage. C’est-à-dire que l’individu est construit au moyen des significations qui circulent tout en interagissant avec d’autres individus. Cependant, ce qui est construit n’est pas la personne mais le moi de cette personne, son identité.

La deuxième génération

La deuxième génération a introduit un fort changement. Pour ses défenseurs, l’identité était aussi comprise comme le résultat des rôles que les gens adoptent. Lorsque nous agissons avec d’autres personnes, nous assumons souvent des rôles sociaux. Ce sont des modèles de comportement définis par la société. Une façon de comprendre les rôles est de regarder des émissions de télé-réalité. Chez eux, les participants adoptent les mêmes rôles à chaque saison. Il y en a toujours un qui est contre les autres, un autre qui est seul et qui n’arrête pas de pleurer, deux qui finissent par être un couple, etc.

Avec cette deuxième génération, une nouvelle perspective émerge également, selon laquelle les gens sont des acteurs. Les individus agissent et jouent un rôle qui est déterminé par les rôles sociaux. Nous faisons ce que l’on attend de nous en fonction de notre rôle. Mais l’interprétation de ce rôle n’est pas seulement donnée lorsque nous interagissons avec d’autres personnes, mais aussi dans les espaces et les moments où ces autres personnes ne nous voient pas. En d’autres termes, d’une certaine manière, c’est un rôle que nous finissons par intérioriser et par intégrer dans notre identité.

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L’interactionnisme symbolique en psychologie sociale

La relation de l’interactionnisme symbolique avec la psychologie s’explique surtout dans le contexte de la psychologie sociale. Selon cette branche, les gens forment des identités sociales avec des normes et des valeurs spécifiques. À une époque où les identités sociales deviennent plus importantes, les gens sont plus susceptibles d’agir selon ces normes et valeurs.

Bien que la psychologie sociale aille au-delà des rôles et accepte que le comportement soit guidé par des normes sociales, elle prend racine dans l’interactionnisme symbolique. Ce qui est indéniable, c’est que les gens développent leur identité, tant individuelle que sociale, lorsqu’ils interagissent avec d’autres personnes. Par conséquent, interagir avec des personnes de cultures différentes tout en gardant l’ouverture d’esprit nous aidera à mieux nous connaître, à redéfinir notre identité personnelle et à changer la façon dont nous comprenons le monde.

 


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  • Carabaña, J. y Lamo E. (1978). La teoría social del interaccionismo simbólico. REIS: Revista Española de Investigaciones Sociológicas, 1: 159-204.
  • Rizo, M. (2004). El interaccionismo simbólico y la Escuela de Palo Alto. Hacia un nuevo concepto de comunicación. Portal de la Comunicación.

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