13 signes subtils de psychose : au-delà des hallucinations
Rédigé et vérifié par le psychologue Laura Ruiz Mitjana
Quand vous entendez le mot « psychose », qu’est-ce qui vous vient à l’esprit ? Peut-être imaginez-vous quelqu’un qui entend des voix ou voit des choses qui ne sont pas là. Cependant, il existe des signes subtils de psychose que nous ne voyons pas toujours, mais qui ont le même impact (ou plus) que d’autres symptômes plus fondamentaux ou bien connus.
Ces signaux « coexistent » parfois avec d’autres symptômes centraux (tels que des délires, des hallucinations…) et apparaissent d’autres fois de façon isolée, dénotant un cas possible de psychose légère.
Ainsi, il est important de noter que les signes que nous relevons ci-dessous ne permettraient pas, à eux seuls, de déterminer un diagnostic de psychose. Cependant, de nombreuses personnes atteintes d’un trouble du domaine psychotique peuvent les manifester avec d’autres symptômes, bien sûr, et répondre aux critères diagnostiques du trouble en question.
Qu’est-ce que la psychose ?
Avant de nous plonger dans ces signes, apprenons-en plus sur ce que signifie le terme « psychose » et ce que ce concept englobe.
Actuellement, le concept de « psychose » désigne un groupe de troubles mentaux, plus précisément des troubles psychotiques, tels que la schizophrénie, le trouble psychotique bref ou le trouble schizophréniforme. C’est un terme générique qui désigne un état mental de scission ou de perte de contact avec la réalité, le symptôme nécessaire pour pouvoir vraiment parler d’un trouble psychotique.
Ainsi, il s’agit plus d’un concept générique et pas tant d’un trouble spécifique. Concentrons-nous maintenant sur les symptômes qui apparaissent dans ce type de trouble du spectre psychotique, qui peuvent facilement passer inaperçus ou ne sont pas aussi frappants, tels que les hallucinations et les délires.
« La folie, parfois, n’est rien d’autre que la raison présentée sous une autre forme. »
-Goethe-
Signes subtils de psychose
Outre les principaux symptômes de toute psychose (où la perte de contact avec la réalité prévaut, par le biais de symptômes tels que des délires ou des hallucinations), nous pouvons trouver des symptômes plus subtils que manifestent les personnes atteintes de psychose, tels que les suivants :
1. Hypomanie
La colère et l’agitation ou une humeur irritable (surtout après la consommation de substances intoxicantes, comme l’alcool), peuvent indiquer une hypomanie, l’un des signes subtils de la psychose.
L’hypomanie, qui apparaît également dans le trouble bipolaire II, est « une humeur constamment expansive, hyperactive ou irritable ». Des pensées et des comportements anormaux peuvent également apparaître, comme des idées de magnificence ou un sentiment de supériorité sur les autres.
Celui qui éprouve cet état, dû à l’euphorie et à l’excitation, parle généralement à toute vitesse (il est difficile de le comprendre et de le suivre).
2. Paranoïa et méfiance
Un autre des signes subtils de la psychose est la paranoïa (avec la méfiance). Ainsi, ces personnes peuvent avoir l’impression, par exemple, que leur famille ou leur entourage les détestent, complotent quelque chose contre elles… Bien que les preuves ne le confirment pas du tout, elles peuvent en arriver à beaucoup se méfier et construire des histoires mentales qui ne sont pas vraies.
3. Isolement
L’isolement social est aussi un autre signe parfois difficile à noter chez ces personnes, mais il est bien là et pèse énormément. Il découle souvent de cette méfiance disproportionnée envers les autres.
Cependant, il peut aussi leur arriver de faire entièrement confiance à des personnes qu’elles viennent de rencontrer. Au final, tout cela conduit à une absence de véritable réseau de soutien, ce qui nuit gravement au trouble et à son évolution.
4. Anxiété
L’anxiété motrice (agitation), ou une anxiété plus sociale, sont d’autres signes subtils de psychose. Surtout lorsque ces symptômes se conjuguent avec une méfiance ou une paranoïa injustifiée.
5. Troubles du sommeil
Les troubles du sommeil sont également fréquents chez ces patients. On parle par exemple de réveils fréquents pendant la nuit ou d’insomnie.
6. Humeur dépressive
Une humeur dépressive peut aussi être un signe subtil de psychose. Par exemple, dans la schizophrénie, ce symptôme ferait partie de la symptomatologie négative du trouble.
Il faut cependant rappeler que, pour en revenir à la psychose et pour parler d’un véritable indicateur du trouble, cette humeur dépressive doit être associée à d’autres symptômes, comme une méfiance injustifiée, des croyances délirantes ou une paranoïa injustifiée.
7. Symptômes hypocondriaques
L’hypocondrie est aussi un autre des signes subtils de la psychose. Nous parlons d’une préoccupation intense ou d’une conviction de souffrir d’une maladie (normalement grave) qui fait que le patient interprète toujours les signes physiques de son corps comme des indicateurs de ladite maladie.
8. Style de vie simple
Surtout dans les premiers stades de la psychose. Avoir le besoin de mener une vie simple (ou simplifiée), en évitant les engagements, peut aussi être un signe du trouble (mais toujours avec d’autres symptômes, ne l’oublions pas).
9. Autres signes subtils de psychose
Enfin, d’autres signes moins marquants ou pouvant passer plus inaperçus qui sont présents dans une psychose légère sont les suivants :
- Émotions plates et manque d’empathie.
- Narcissisme.
- Émoussement affectif (intensité réduite de l’expression émotionnelle et manque de sentiments subjectifs).
- Perte de motivation.
- Anhédonie (incapacité à apprécier des choses que l’on appréciait auparavant).
Signes subtils de psychose : insuffisants pour la diagnostiquer
Comme nous l’avons dit, pour qu’une personne soit diagnostiquée avec un trouble psychotique, il est essentiel qu’elle réponde à une série de critères diagnostiques. Par exemple, dans le cas de la schizophrénie, et selon le DSM-5, vous devez trouver au moins un de ces deux symptômes :
- Délires.
- Hallucinations.
- Discours désorganisé.
- Comportement extrêmement désorganisé ou catatonique.
- Symptômes négatifs (tels qu’une diminution de la motivation).
Cela signifie que les signes subtils de psychose mentionnés tout au long de l’article doivent apparaître avec deux de ces symptômes pour réellement parler de schizophrénie. Et ainsi de suite pour chaque trouble de la sphère psychotique (chacun d’eux aura ses propres critères diagnostiques).
Il faut donc prendre ces signes avec précaution car ils ne suffisent pas pour parler réellement d’un trouble relevant de la sphère psychotique.
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- American Psychiatric Association –APA- (2014). DSM-5. Manual diagnóstico y estadístico de los trastornos mentales. Madrid: Panamericana.
- Rus, M. y Lemos, S. (2014). Esquizofrenia y otros Trastornos Psicóticosprincipales cambios del DSM-5. Cuadernos de medicina psicosomática y psiquiatría de enlace, 111, 89-93.
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