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Selon la science, le cerveau des filles mûrit plus vite que celui des garçons

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Comme nous le révèle une étude, le cerveau des filles mûrit avant celui des garçons. L'élagage synaptique commence aux alentours de 10 ans chez elles, ainsi qu'une réorganisation cérébrale pour favoriser des connexions plus rapides et efficaces.
Selon la science, le cerveau des filles mûrit plus vite que celui des garçons
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

D’une certaine façon, la science avait déjà deviné qu’en moyenne, le cerveau des filles mûrissait plus rapidement que celui des garçons. C’est cependant une étude de l’Université de Newcastle qui a renforcé cette hypothèse avec des données.

On sait même que cette avance dans le développement neurologique peut apparaître jusqu’à dix ans plus tôt que pour les garçons (mais il faut bien garder à l’esprit que les différences individuelles sont très grandes et qu’elles ne s’expliquent pas seulement en fonction du sexe).

Il convient malgré tout de nuancer un aspect. Le fait que les filles affichent un développement cérébral plus précoce que les garçons ne signifie pas qu’elles aient un potentiel intellectuel plus élevé. Cela signifie simplement qu’entre 10 et 12 ans, elles présentent une plus grande organisation cérébrale et une activité neurologique plus élevée. Les garçons, de leur côté, entament ce même processus entre 15 et 21 ans.

En d’autres termes, les deux sexes suivent les mêmes processus de maturation neurologique qui leur permettront, en dernière instance, d’avoir un cerveau prêt à interagir avec l’environnement, avec une plus grande capacité de réflexion, d’attention, et une plus faible impulsivité. Les filles entament malgré tout ce processus plus tôt.

Il convient par ailleurs de souligner un détail dont nous parlent les neuroscientifiques. Actuellement, certaines circonstances sont en train de faire leur apparition et nos enfants y sont vulnérables sur le plan neurologique.

Le sédentarisme, la déconnexion sociale, le fait de préférer les stimulus numériques et cette pression externe poussant à obtenir de bons résultats qui, en fin de compte, fait perdre du temps de jeu, fait que les garçons mettent plus de temps à atteindre tout leur potentiel cérébral.

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Pourquoi le cerveau des filles mûrit-il plus vite que celui des garçons ?

Les scientifiques de l’Université de Newcastle, au Royaume-Uni, ont réalisé une étude en 2013. Celle-ci leur a permis de découvrir des données inespérées. L’objectif de ce travail, selon Marcus Kaiseer, professeur au département de psychologie de cette université, était de connaître le niveau de connectivité du cerveau humaine entre 4 et 40 ans.

Au fur et à mesure que les tests et les résonances magnétiques étaient effectués, les scientifiques se sont rendu compte d’une chose extrêmement significative. Les filles entre 10 et 12 ans montraient un cerveau beaucoup plus mûr que celui des garçons.

Mais que voulons-nous dire quand nous utilisons le terme “mûr”? Cela implique que le cerveau a déjà entamé le processus consistant à élaguer ces connexions neuronales qu’il ne considère pas importantes pour se réorganiser plus efficacement.

Étudions plus de données pour mieux comprendre cette idée.

Des connexions moins nombreuses mais plus fortes et sophistiquées dans le cerveau des filles

Si nous disions qu’un cerveau habile, fort et avec un bon potentiel est un cerveau avec un niveau de connexions juste et adéquat, beaucoup se sentiraient sûrement un peu perdus.

Nous pensons souvent que plus nous aurons de connexions neuronales, plus nous aurons de ressources, de compétences et d’habiletés. Or, ce n’est pas le cas. En fait, on pense même que l’un des principaux problèmes des personnes avec autisme est précisément leur hyperconnectivité.

  • Ainsi, l’un des principes dans le développement cérébral de l’enfant est qu’un élagage synaptique adéquat doit être réalisé. Les bébés naissent avec environ 100 000 millions de neurones. Jusqu’à deux ans (environ), un grand nombre de synapses se créent. C’est cependant à partir de cet âge que l’élagage synaptique commence
  • Le but est de détruire ces connexions (synapses) qui ne sont pas utilisées et de renforcer (myéliniser) celles qui sont utilisées. Ce renforcement permettra aux connexions d’être plus rapides et efficaces. Ce processus d’élagage synaptique ne se termine pas avant 20 ans
  • L’étude menée à l’Université de Newcastle nous signale que le cerveau des filles mûrit avant celui des garçons car elles réalisent ce processus entre 10 et 15 ans. Pour les garçons, en revanche, ce processus culmine aux alentours des 20-21 ans
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Le besoin d’améliorer la connectivité neuronale dans le cerveau des enfants et des adolescents

Le fait que le cerveau des filles mûrisse avant celui des garçons ne signifie pas qu’elles doivent recevoir une éducation différente. En fait, les experts nous signalent une chose que nous avons déjà soulignée au début : le besoin de faire attention aux conditions éducatives, émotionnelles et personnelles des garçons pour que leur connectivité neuronale soit efficace.

Qu’est-ce que cela signifie ? Quelque chose de très simple. Par exemple, le cerveau d’un garçon n’est pas fait pour être assis toute la journée. Les petits ont besoin de mouvement, d’explorer, de découvrir, de jouer, d’interagir avec d’autres enfants, d’expérimenter des sensations, des émotions, des sentiments…

Il est vrai que le cerveau des filles mûrit avant celui des garçons, mais nous devons mettre en place les conditions adéquates pour que les filles, tout comme les garçons, puissent exploiter tout leur potentiel. Il ne faut donc pas oublier toutes les dimensions qui peuvent les aider à y arriver.

Comment optimiser le développement cérébral des enfants ?

Une première stratégie est de prêter attention à leurs émotions. Des facteurs comme le fait de pouvoir compter sur un attachement sain, l’amour, la sécurité et la tendresse de la famille sont essentiels. À partir de là, il est très important que nous les aidions à gérer et comprendre leurs émotions.

  • Un autre pilier fondamental est une alimentation correcte. Il est préférable d’opter pour des produits sains, en évitant les produits industriels, les graisses saturées, etc
  • Ensuite, il est essentiel de favoriser l’activité physique, le mouvement, le jeu, la manipulation, la construction de choses avec les mains
  • Nous ne pouvons pas non plus oublier que les enfants doivent avoir un contact social avec leurs pairs, jouer et interagir avec eux
  • Des facteurs comme le stress et l’anxiété ont un sérieux effet sur le cerveau d’un enfant.

Enfin, nous ne pouvons pas négliger cette pierre angulaire dans l’éducation d’un enfant. Nous faisons ici référence au facteur de la curiosité, à sa capacité de s’étonner, d’inventer, de créer, d’expérimenter, de se tromper, d’avoir raison, d’essayer, de ressentir et de découvrir le monde à son rythme.

Le cerveau d’un enfant suit son propre cours. Nous autres, en tant que facilitateurs, avons l’opportunité (et la responsabilité) d’optimiser ce processus.

 


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  • Sol Lim, Cheol E. Han, Peter J. Uhlhaas(2013) Preferential Detachment During Human Brain Development: Age- and Sex-Specific Structural Connectivity in Diffusion Tensor Imaging (DTI) Data. Cerebral Cortex, Volume 25, Issue 6, June 2015, Pages 1477–1489, https://doi.org/10.1093/cercor/bht333

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