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Qu'est-ce que la sélection naturelle ?

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Qu'est-ce que la sélection naturelle ?
Dernière mise à jour : 26 mars, 2018

Nous avons tous étudié ou au moins entendu parler de la théorie de Darwin sur l’évolution. Comprenons-nous néanmoins ce que signifie vraiment la sélection naturelle ? Si nous interrogions la majorité de la population sur l’évolution, nous obtiendrions probablement des réponses telles que : “il s’agit de ce qui dit que l’être humain vient du singe”, “la survie du plus fort”, “la sélection naturelle est une affaire d’animaux, les progrès technologiques nous permettent de l’éviter”ou “l’évolution, c’est lorsque les espèces sont de plus en plus adaptées ou développées”.

Les déclarations que nous venons d’exposées sont remplies d’erreurs qui montrent que peu de personnes comprennent vraiment en quoi consiste la sélection naturelle. L’idée centrale de la théorie darwinienne est que les espèces adaptées à leur environnement survivront et celles qui ne le sont pas disparaîtront. Mais que signifie être adapté ? Adapté fait référence à la capacité dont dispose une espèce, dans un écosystème particulier, à se reproduire et à assurer la survie de son espèce.

De nombreux mythes et erreurs sont apparus en raison de la mauvaise interprétation de cette idée centrale. Nous passerons en revue, dans le cadre de cet article, ceux qui sont plus communs. Nous parlerons et opposerons : (a) la sélection naturelle en tant que processus linéaire, (b) l’adaptation différentielle des espèces et (c) la sélection naturelle en tant que lutte tous contre tous.

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La sélection naturelle en tant que processus linéaire

L’un des malentendus les plus récurrents est de voir l’évolution darwinienne comme un développement linéaire des espèces. Comme si les espèces avaient changées génération après génération. La 2.0, la 3.0, la 4.0, etc. L’évolution ne consiste pas à passer des diapositives, l’une après l’autre. Cette erreur peut dériver de la manière d’enseigner l’évolution de l’homme comme une succession de différents hominidés et non comme un changement de branche.

Lorsqu’il s’agit de comprendre la sélection naturelle, la métaphore d’un tamis est la plus appropriée. De nombreuses pierres sont jetées sur ce tamis, mais seules celles qui disposent de la forme idéale sont sélectionnées, le reste est mis au rebut. Et puis, avec le temps, ces pierres, ainsi que d’autres nouvelles, sont de nouveau jetées sur un autre tamis, où elles sont nouvellement sélectionnées. Dans un tamisage sans fin, certaines pierres perdurent et d’autres disparaissent.

Nous autres, êtres humains, avec le reste des êtres vivants, jouons le rôle de ces pierres qui sont  sélectionnées par le tamis du milieu. Ainsi, les êtres vivants qui ne s’adaptent pas au contexte disparaîtront ou devront changer d’environnement. Et lors de ce processus se produisent des mutations et des changements dans les espèces qui peuvent passer la sélection ou simplement rester dans l’oubli. Une nuance importante est le fait que le contexte varie avec le temps, une espèce ou un individu adapté dans le passé peut ne pas l’être dans le futur, et vice versa.

L’adaptation différentielle de l’espèce

L’une des phrases les plus répandues et les plus fausses est celle qui dit que “l’être humain est l’animal le mieux adapté sur terre” ou “nous sommes au sommet de la pyramide évolutionnaire”. Si nous recourons à la définition de l’adaptation, nous verrons qu’elle consiste à survivre, à avoir une progéniture et que cette progéniture survive ; en somme, maintenir l’existence (non en finir avec l’existence des autres ou disposer du pouvoir de le faire). Par ailleurs, nous en déduisons que toutes les espèces qui existent actuellement sont également adaptées, puisque que soit nous existons soit nous n’existons pas, nous ne pouvons pas exister en plus ou moins grande quantité.

Compte tenu de cela, beaucoup feront allusion aux grandes réalisations des êtres humains ou à leur haute capacité intellectuelle, qui nous différencierait du reste des êtres vivants. Néanmoins, tout comme le chat a utilisé ses griffes pour survivre, l’être humain fit de même à travers son intellect. Chaque espèce montre des qualités différentes qui lui permettent de survivre, mais elles survivent toutes.

Il est vrai que l’être humain a construit des sociétés complexes pour y parvenir, alors qu’une bactérie le fait simplement avec grâce à sa résistance et à sa capacité de reproduction élevée. Cependant, j’aime recourir ici à la métaphore selon laquelle l’être humain est perçu comme cet étudiant qui se donne beaucoup de mal pour réussir ses examens, alors que la bactérie est l’élève à qui il suffit de lire le sujet le jour de l’examen pour être reçu. En fin de compte, le résultat numérique pour les deux est identique.

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La sélection naturelle en tant que lutte de tous contre tous

Enfin, nous allons parler du mythe de voir la sélection naturelle comme une lutte pour l’existence ou comme la survie du plus fort. Nous ne devons pas oublier que ceux qui survivent sont ceux qui s’adaptent à leur environnement. Si le contexte favorise ceux qui attaquent, ils survivront ; mais si le contexte favorise ceux qui fuient, ceux-ci seront les adaptés.

Hobbes disait que “l’homme est un loup pour l’homme”, il croyait que l’être humain, par nature, est un être impitoyable et égoïste qui rivalise avec ses pairs. Il est toutefois seulement nécessaire de revoir les principes de la sélection naturelle et d’observer la nature pour comprendre que cela n’a pas de sens. L’être humain et la grande majorité des espèces ont pu survivre grâce à leur soutien mutuel. La capacité à vivre, en société ou en troupeau, en collaboration, permet de mieux répondre aux défis de l’environnement.

Je ne veux néanmoins pas dire que la violence et la concurrence n’existent pas ; elle a souvent constitué un comportement adaptatif. Mais nous devons garder à l’esprit que la lutte n’est pas le protagoniste de la sélection naturelle. Simplement, tant la lutte que le soutien mutuel font partie du répertoire dont dispose les espèces pour faire face à leur environnement et aux difficultés que ce dernier peut leur poser.



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Stephens, C. (2007). Natural selection. In Philosophy of Biology. https://doi.org/10.1016/B978-044451543-8/50008-3


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