Pourquoi est-ce difficile pour moi d'avoir des relations avec les gens ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
“J’ai du mal à m’identifier aux gens. Y a-t-il quelque chose qui sort de l’ordinaire chez moi ?” Quel est mon problème ?” Ce sont des questions récurrentes chez ceux qui éprouvent des difficultés à socialiser, à se faire des amis, à trouver un partenaire ou à s’affirmer dans n’importe quel contexte. Au-delà de ce que l’on peut croire, c’est un problème assez courant.
Agatha Christie dit avoir une peur profonde des apparitions publiques et des entretiens. Jorge Luis Borges, pour sa part, a toujours été timide, au point d’envoyer son ami Oliverio Girondo le remplacer dans toute tâche publique.
Aucun d’entre eux n’était doué pour socialiser, mais la vérité est qu’ils ne le voulait pas non plus. Ils préféraient simplement rester dans leur espace sûr, leur quotidien créatif. D’autres aspirent à avoir de meilleures compétences relationnelles pour s’affirmer à l’université, au travail et tout autre endroit simplement fréquenté par d’autres personnes.
Ainsi, si certaines personnalités, comme Albert Einstein ou les écrivains Cormac McCarthy et Harper Lee, faisaient réellement preuve de timidité, d’autres qui ont également des problèmes de sociabilité ne sont pas vraiment timides. Découvrez ensemble ce qui se cache derrière ces comportements.
Les causes pour lesquelles il m’est difficile de m’identifier aux gens
Quand une personne se demande pourquoi il lui est difficile de s’identifier aux autres, elle pense à l’image que la société lui renvoie. Il faut savoir que notre société valorise excessivement l’extraversion, l’ouverture d’esprit et cette figure sociale dotée (apparemment) d’une capacité suprême à se connecter aux autres et à se démarquer.
Cependant, supposer cette idée est, en quelque sorte, une erreur. Les introvertis comme les extravertis peuvent réussir socialement. De plus, des personnalités extraverties peuvent clairement avoir des difficulté à construire des relations.
En somme, la difficulté de socialiser efficacement n’est pas toujours liée à la timidité ou à l’introversion. Ce sont des causes possibles, il est vrai, mais ce ne sont pas les seules. Analysons les causes en détail.
Les règles relationnelles internalisées dans l’enfance
Un facteur décisif qui explique nos capacités ou nos difficultés à communiquer se trouve dans notre enfance. La plupart d’entre nous ont inconsciemment intériorisé les règles relationnelles inculquées en nous par nos principaux tuteurs. Si ces règles ne fonctionnaient pas pour eux, elles ne fonctionneront pas pour nous.
C’est la même chose avec la communication. Si les compétences linguistiques de nos parents n’étaient pas très bonnes et si ces derniers n’interagissaient pas beaucoup avec nous, nous connaîtrons sans doute les mêmes difficultés.
- La présence de tuteurs non affectueux aura toujours un impact sur les compétences verbales, émotionnelles et comportementales de l’enfant. À tel point que des enfants extravertis peuvent avoir de sérieuses limitations dans les compétences sociales et relationnelles. Un effet direct de cette éducation.
- D’autre part, les environnements familiaux dysfonctionnels, autoritaires ou avec peu de contacts sociaux, sont également à l’origine de ces limitations relationnelles.
Les dimensions psychologiques et neurologiques
Tout n’a pas son origine dans notre enfance. Parfois, la raison pour laquelle il est difficile de se connecter aux gens est parfois psychologique, voire même neurologique. Voici quelques exemples :
- Les troubles du spectre autistique. Le syndrome d’Asperger, par exemple, peut passer inaperçu. Il peut expliquer pourquoi de nombreux adultes rencontrent des difficultés à l’heure d’avoir des interactions sociales.
- L’anxiété et le stress sont des facteurs qui limitent et entravent également nos compétences en socialisation.
- Certaines conditions psychologiques telles que le trouble de la personnalité antisociale, la phobie sociale ou agoraphobie sont également à l’origine de ces difficultés. Cependant, dans ces cas, ce sont des réalités dans lesquelles la personne elle-même fuit ou évite délibérément les contacts sociaux.
La sensibilité de la perception sensorielle
Nous parlions au début de la façon dont des personnalités comme Agatha Christie ou Borges évitent les contacts sociaux. Leur timidité évidente les a amenés à préférer les environnements sécuritaires et à éviter de s’exposer à des situations générant stress et inconfort. La timidité est, bien entendu, l’une des raisons les plus évidentes.
Maintenant, plus que de se concentrer sur ce modèle de comportement, il est intéressant de comprendre ce qui se cache derrière. Les personnes timides perçoivent le monde extérieur différemment en raison de ce que l’on appelle la sensibilité de la perception sensorielle. En quoi consiste cette dimension ?
- Le cerveau des personnes timides est différent. En moyenne, elles ont besoin de plus de temps pour réagir aux stimuli.
- Elles sont plus introspectives et réfléchies, ce qui les empêche de s’adapter à ces environnements sociaux dans lesquels il faut agir rapidement. Les foules, le bruit ou l’exposition à des situations dans lesquelles elles n’ont aucun contrôle créent en elles du stress et de l’inconfort.
Tous ces facteurs nous font voir que la timidité a aussi une base neurologique. Cependant, avec des stratégies adéquates, il est possible d’améliorer la sociabilité.
J’ai du mal à m’identifier aux gens, que puis-je faire ?
Nous pouvons tous améliorer nos compétences sociales. Apprendre à se relier les uns aux autres pour profiter des interactions dans n’importe quel environnement est accessible à tous. Voici quelques points de départ :
- Trouvez des situations dans lesquelles vous vous sentez à l’aise. Vous pouvez utiliser des applications en ligne pour rechercher des personnes ayant les mêmes passe-temps que les vôtres. Plus tard, vous pouvez vous ouvrir à d’autres scénarios.
- Réduisez votre auto-demande. Évitez de vous concentrer autant sur vous-même. Sur la peur de l’échec. Déplacez votre regard de l’intérieur vers l’extérieur pour vous laisser aller, pour profiter de conversations spontanées… Ne croyez pas tout ce que votre esprit vous dit.
- Appuyez-vous sur des personnes de confiance. Partagez vos peurs avec ces personnes qui vous connaissent et qui peuvent vous guider.
- Apprenez des techniques de gestion du stress.
- Renforcez vos compétences sociales : communication, assurance, gestion émotionnelle…
Si votre difficulté à communiquer est chronique, si vous la traînez depuis des années et si elles nuit à votre qualité de vie, n’hésitez pas à consulter un professionnel. Il existe des thérapies qui peuvent faire une grande différence.
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Chavira, D. A.; Stein, M. B.; Malcarne, V. L. (2002). Scrutinizing the relationship between shyness and social phobia. Journal of Anxiety Disorders. 16 (6): 585 – 98.
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