La pire tristesse est celle qui n'a pas de témoins
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
La tristesse s’installe très bien dans notre esprit lorsque nous lui ouvrons de part en part. Si elle rencontre un vide toujours plus grand, elle peut finir par contrôler totalement nos pensées.
L’environnement qui sied le mieux au développement de la tristesse est celui de la solitude.
Lorsque nous sommes seuls, nous n’avons pas de raisons de ne pas la dissimuler, et nous nous soumettons totalement à ses ordres.
“Prenez garde à la tristesse, c’est un vice”
-Gustave Flaubert-
D’un autre côté, cet état de tristesse peut provoquer un regain d’attention chez ceux qui vous entourent, car ils se préoccupent davantage de vous, essayent de vous remonter le moral, et veulent que vous vous sentiez mieux.
Mais en adoptant cette attitude, ils renforcent inconsciemment votre situation car vous désirez être seul, mais vous vous sentez comme couvert par les autres.
Vous vous réfugiez dans une bulle confortable de douleur, que les autres essaient de percer.
La tristesse nous fait nous sentir mal, mais elle provoque également une fausse sensation de calme, d’immobilité et de confort dans la douleur. Nous ressentons l’envie irrépressible de ne plus prendre de risques.
Pourquoi la tristesse est-elle aussi résistante ?
Les spécialistes nous disent qu’il n’y a pas de pire addiction à une substance que celle qui conduit un individu à n’avoir besoin de personne pour la consommer.
Il n’a plus envie d’être accompagné, ou de se retrouver dans des contextes sociaux particuliers, pour s’adonner à sa dépendance.
Être seul avec sa substance est tout ce dont il a besoin pour éprouver du plaisir, car il n’y a plus de règles ni d’obstacles pour que sa consommation s’étende à toutes les heures du jour et de la nuit.
C’est exactement ce qui se passe avec la tristesse. Si la personne vit dans la solitude et ne veut pas la partager, elle s’accroche à une existence sans paramètres imposés et sans obstacles.
C’est tout à fait logique, car nous n’avons pas envie de montrer notre état de tristesse aux autres.
Pour autant, c’est le début d’une mécanique d’isolement.Si elle dure longtemps, elle peut générer de la dépression, de la douleur et une grande part d’ombre.
Comment combattre la tristesse ?
Pour ne pas arriver jusqu’à cet état dépressif, il est important de ne pas laisser la tristesse nous envahir totalement. Il faut lutter à tous les instants contre cet état mental dangereux :
- Pour commencer, éloignez-vous des drames et des personnes qui aiment les créer.
- Commencez à construire des situations plaisantes dans votre vie, avec de nouvelles personnes.
- Essayez de vous détendre au maximum, pour que vous puissiez analyser clairement votre vie, et vous débarrasser, par exemple, de ces amis qui n’en sont pas vraiment.
- Faites le maximum de choses que vous aimez : lisez, écoutez de la musique, faites du sport ou des travaux manuels. Ces occupations ne sont pas des pertes de temps, car elles vous permettent de lutter efficacement contre votre tristesse.
- Exprimez-vous dès que vous le pouvez. N’éprouvez pas de honte en le faisant. Sortez et allez boire un café avec vos amis, même si vous n’en avez pas très envie. L’appétit vient en mangeant.
- Ne vous enfermez pas complètement dans votre vie. Analysez les changements que vous pouvez faire, et n’hésitez pas à repartir de zéro, sans faire de mal aux autres.
En définitive : rendez la vie impossible à votre tristesse !
Laissez de la place à votre tristesse, sans toutefois qu’elle ne vous consume
Tout au long de notre existence, nous allons inévitablement vivre des moments tristes.
Autorisez-vous à pleurer et à vous épancher. Soyez conscient que vous pouvez défaillir à certains moments, et qu’un peu de solitude vous fera du bien.
Gardez bien à l’esprit que votre tristesse ne vous quittera pas si vous ne lui mettez pas de limites, et que vous devrez faire des efforts pour en sortir, car les désirs ne valent rien sans les actions pour les mettre en place.
Pleurez sans témoins si vous le voulez, mais n’oubliez pas que cette phase de solitude ne doit durer qu’un temps.
Ce sont des sentiments que vous ne devez pas réprimer, mais que vous ne devez pas non plus faire peser sur votre âme.
La tristesse se développe très bien dans une âme solitaire, personne n’ira la déranger et elle ne s’en ira pas si vous n’y remédiez pas.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.