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Lorsque l'angoisse prend le contrôle, vous n'êtes plus vous-même

4 minutes
Un esprit dominé par l'angoisse est incapable de profiter des choses simples de la vie. Il est rongé par la préoccupation, l'anxiété et le dialogue interne négatif. Dans ce cas, l'approche personnelle se concentre davantage sur la manière de survivre plutôt que sur la manière de vivre.
Lorsque l'angoisse prend le contrôle, vous n'êtes plus vous-même
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Lorsque l’angoisse prend le contrôle sur votre réalité, tout change, tout perd sa valeur, tout se brouille. En fait, l’angoisse est comme un invité gênant qui profite de notre bonté, refuse de s’en aller même si on lui demande et se convertit très rapidement en “okupa” qui met le désordre. Lorsque cela se produit, notre personnalité change et nous perdons en potentiel, en équilibre et en bien-être.

Il convient de signaler que d’un point de vue psychologique, l’humain est un expert pour transformer la “Belle” en la “Bête”. Qu’est-ce que cela signifie ? L’angoisse en soi n’est pas notre ennemi, nous sommes responsables de sa transformation en monstre indomptable qui dévore le calme et attaque la santé.

Lorsqu’elle est contrôlée et calibrée en notre faveur, cette dimension est notre plus grandE alliée. Elle nous permet de réagir face aux menaces en nous donnant la force, la motivation et la capacité de réussite nécessaires.

Cependant, il existe un autre problème évident à cause duquel l’angoisse finit par se convertir en notre pire ennemie. Notre société est idéale pour le développement des profils anxieux. L’anxiété prospère dans des conditions d’incertitude. Dans notre monde, il existe de nombreuses petites et grandes menaces potentielles que nous ne sommes pas en capacité de contrôler. De plus, il semblerait que notre société récompense les esprits anxieux.

Etre toujours occupé, préoccupé, avoir un agenda rempli, faire 5 choses à la fois est quelque chose de normal voire même désirable. Celui qui ne suit pas ce schéma de vie est qualifié de paresseux ou d’insouciant. Mais nous devons avoir un aspect à l’esprit : donner du pouvoir à l’angoisse est associé à des effets collatéraux. Vivre en pilotage automatique en étant guidé par cette dimension ce n’est pas vivre, c’est survivre.

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Que se passe-t-il lorsque l’angoisse prend le contrôle ?

Robert Edelmann, professeur reconnu en psychologie médico-légale et clinique à l’université de Roehampton de Londres, nous signale quelque chose d’intéressant dans son livre Anxiety: Research, Theory and Intervention in Clinical and Health Psychology. L’angoisse en soi n’est pas une anomalie psychologique et encore moins une maladie. C’est un processus qui fait partie du fonctionnement humain. C’est quelque chose de normal. L’unique problème est que l’être humain s’est habitué à en faire un mauvais usage.

Nous sommes capables d’accumuler les tensions, les peurs, les préoccupations pendant des mois, des années et des décennies. Certaines expériences non affrontées, un style de vie marqué par le stress continu et un dialogue interne négatif vont contribuer à augmenter la pression interne. Lorsqu’elle ne sort pas, cette dernière s’accumule dangereusement.

Cette bombe à retardement qui est introduite en nous n’éclate pas, mais elle nous transforme. C’est ce qu’il se passe lorsque l’angoisse prend le contrôle. 

Vous cesserez d’avoir confiance en vous, vous vous auto-saboterez

L’angoisse nous convertit en un être allant à l’encontre de ses propres expectatives. Peu à peu, l’approche mentale devient uniquement négative. Nous sommes nos propres boycotteurs. Toute idée nous passant par la tête sera mise en doute par la voix intérieure contrôlée par l’angoisse.

Les objectifs, les désirs et les projets futurs seront également l’objet de la critique. A tout moment, l’angoisse nous murmurera à l’oreille que cela ne vaut pas la peine, que nous échouerons une nouvelle fois. Il n’est pas non plus important de faire des efforts pour réaliser les choses. Nous finirons toujours par douter de nous et par rejeter notre travail.

Les relations personnelles perdent en qualité

Lorsque l’angoisse prend le contrôle de notre cerveau et de nos vies, elle finit par miner le précieux tissu relationnel. Un esprit toujours occupé laisse souvent ceux qu’il aime de côté, et ce sans le vouloir. Il le fait car il a du mal à détecter les besoins des autres s’il ressent déjà de l’angoisse, de la pression, et du mal-être.

Il est difficile de maintenir un caractère de proximité, optimiste et déterminé lorsqu’il existe une crise émotionnelle interne. Au niveau familial, les liens souffriront et d’autres problèmes pourront apparaître. Les relations sociales seront fragilisées. Il est très difficile de conserver ou d’établir des amitiés lorsque l’angoisse nous envahit.

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Lorsque l’angoisse prend le contrôle, tout perd de son intérêt

La personne anxieuse agit par inertie : elle va au travail et rentre chez elle. Elle s’adonne aux activités qu’elle aimait tant avant, fait mine de s’amuser et démontre une apparente joie. Cependant, lorsqu’elle rentre à la maison, elle ressent une sensation immense de vide.

Les troubles de l’anxiété inondent notre cerveau est notre corps de noradrénaline et de cortisol. Ces hormones limitent notre activité. Nous sommes en état d’alerte, c’est-à-dire en mode survie. Dans ce cas, nous sommes incapables de profiter et de nous relaxer car il n’y a presque pas de place pour la sérotonine et les endorphines dans notre cerveau.

Nous finissons donc par être de véritables inconnus pour nous-même. Nous ne profitons de rien et rien ne semble avoir un sens. Peu à peu, nous naviguons dans un vide existentiel dans lequel l’angoisse donne le cap et fait régner le chaos. Nous ne devons pas permettre cela. Il ne faut pas laisser les situations instables se prolonger. L’usure psychologique et physique de tout cela est très intense. 

N’hésitons pas à demander de l’aide. On ne vainc pas les troubles de l’anxiété avec des antidotes, mais avec des stratégies et des approches mentales que nous sommes tous capables d’apprendre.

 


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Hofmann SG, Dibartolo PM (2010). Introduction: Toward an Understanding of Social Anxiety Disorder. Social Anxiety.
  • Stephan WG, Stephan CW (1985). Intergroup Anxiety. Journal of Social Issues.

 


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