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Le somnambulisme selon les neurosciences

3 minutes
Le somnambulisme a toujours fait l'objet de curiosité, voire de nombreuses anecdotes, intervenant même comme circonstance atténuante dans divers procès. Dans la suite de cet article, nous allons vous parler du somnambulisme selon les neurosciences.
Le somnambulisme selon les neurosciences
María Vélez

Rédigé et vérifié par le psychologue María Vélez

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

Généralement, le somnambulisme est une perturbation du sommeil bien connue. Il se caractérise par un “éveil” inconscient qui fait errer les gens dans leur maison. Lors d’un épisode de somnambulisme, les gens peuvent simplement marcher sans but, même s’adonner à des activités plus complexes comme la cuisine. Cela va parfois jusqu’à conduire une voiture.

Ce trouble se caractérise par deux aspects fondamentaux :

  • Comportements moteurs complexes
  • Altération de l’état de conscience

Lors d’un épisode de somnambulisme, la personne qui en souffre présente un comportement non contrôlé consciemment. Elle n’a pas la capacité de réagir aux stimuli externes et a une forte activité autonome (transpiration, tachycardie…). De plus, si elle se réveille pendant l’épisode, elle le fait d’une manière déroutante. Enfin, elle retourne spontanément au lit et continue à dormir normalement.

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Le sommeil

Pour appréhender ce trouble, vous devez comprendre comment fonctionne le sommeil. Selon le tonus musculaire, l’activité cérébrale et l’activité motrice des yeux, le sommeil se divise en deux types principaux :

  • Sommeil non REM (pas de mouvements rapides des yeux). Le sommeil non REM, à son tour, est divisé en N1 (début du sommeil), N2 (sommeil léger) et N3 (sommeil profond ou lent).
  • Sommeil paradoxal (mouvements rapides des yeux ou REM).

Ainsi, pendant la nuit nous passons d’une étape à l’autre, étant tous essentiels pour un bon repos. Si vous voulez en savoir plus à leur sujet, vous pouvez consulter l’article suivant :

Parasomnie du sommeil non REM

Le somnambulisme, qui se produit en N3, est classé comme une parasomnie du sommeil non REM, avec les terreurs nocturnes et les réveils confus. De fait, on a fait valoir que ces trois événements sont en fait le même trouble de l’excitation (niveau d’activation cérébrale), mais avec des manifestations différentes.

Les épisodes de somnambulisme sont précédés d’une phase de forte activité des ondes lentes. Les ondes lentes, ou delta, représentent une activité synchronisée, rythmique et, comme son nom l’indique, lente dans les zones frontale et centrale du cerveau. Avec une phase de haute tension et une autre d’inactivité pendant quelques millisecondes.

Que se passe-t-il dans le cerveau durant le somnambulisme ?

Le somnambulisme, bien que connu pour ses manifestations et ayant fait l’objet de recherches depuis plus de cinq décennies, reste un mystère quant à ses causes. Néanmoins, en raison de ses deux grandes caractéristiques, plusieurs hypothèses sérieuses ont été établies à son sujet.

D’une part, c’est un trouble du sommeil à ondes lentes. Dans le cerveau du somnambule, il ne semble pas y avoir de continuité du sommeil paradoxal, mais des changements soudains dans sa fréquence et son amplitude, alors que chez les individus sans somnambulisme, oui. Lorsque le trouble existe, il y a une augmentation des réveils spontanés exclusivement dans le sommeil lent et une augmentation de l’activité dans le reste des phases.

D’autre part, le somnambulisme est considéré comme un trouble de l’excitation ou de l’activation cérébrale. De ce point de vue, le somnambulisme se situe entre un état d’activation complète et un état de sommeil non REM. C’est-à-dire qu’il n’est pas complètement éveillé, ni complètement endormi. Cela implique l’existence d’une légère activation des zones préfrontales, alors qu’elles devraient être inactives. Cependant, on ne sait pas encore pourquoi ces altérations se produisent.

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Autres données sur le somnambulisme

De plus, le somnambulisme est lié à d’autres facteurs : fragmentation ou privation de sommeil, fièvre, consommation de substances, stress et, étonnamment, grossesse. Il existe également d’autres pathologies qui peuvent être à l’origine de ce trouble, comme l’obsession, la schizoïde, l’anxiété, la dépression, l’encéphalopathie, les troubles cognitifs ou la migraine.

Sa relation avec cette symptomatologie nous a amenés à penser que des mécanismes tels que les systèmes qui régulent la dopamine, l’acétylcholine ou la sérotonine pourraient être impliqués. En ce sens, bien qu’il n’existe pas de traitement efficace contre le somnambulisme, des traitements de réduction du stress et, généralement, des benzodiazépines, comme le clonazépam et autres, sont prescrits.

 


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  • Basetti, C.L. (2009). Sleepwalking: dissociation between “body sleep” and “mind sleep”. En Laureys, S. Gosseries, O. & Tononi, G. (Eds). The Neurology of Consciousness, Second edition. (pp. 129 – 138). Elsevir Ltd.
  • Zadra, A. , Desautels, A. Petit, D., & Montplaisir, J. (2013). Somnabulism: clinical aspects and physiopathological hypothesis. Neurology, 12, 285 – 294.

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