Le mythe de la fée de maison
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
La littérature traditionnelle pour enfants s’est caractérisée par la diffusion d’une image sexiste de la réalité. Le mythe de la fée de maison est l’un des plus prédominants, surtout dans les dessins animés et les contes traditionnels où le personnage principal est une femme.
Dans cet exemple, les petits garçons et les petites filles s’identifient à des personnages qui ont une grande force émotive et accordent une grande importance aux messages transmis. Dans certains cas, les histoires sont contemporaines aux changements et dans d’autres, nous avons retrouvé des modèles fermés, immuables, sexistes et discriminatoires. Approfondissons ce point.
Que sous-entend le mythe de la fée de maison ?
Les contes sont le reflet d’une mentalité. À travers les contes de fées, on diffuse le mythe de la fée de maison qui illustre l’idéologie de la suprématie de l’homme sur la femme. Dans ce type de contes, les rôles attribués à chaque sexe influent sur la notion de genre qui se forme chez les plus jeunes.
Le mythe de la fée de maison fait référence au personnage féminin représenté par les fées, qui est aussi lié au personnage de la sorcière. Ces deux types de personnages partagent certaines similitudes, comme la réalisation de prodiges ou la possession d’attributs magiques. Les fées se caractérisent par leur beauté et leur bonté ; les sorcières, elles, sont des êtres solitaires et pleins de défauts (elles ne séduisent qu’avec leur pouvoir ou leur magie).
Le rôle secondaire qu’adopte la femme dans les contes de fées tourne autour du foyer, de l’éducation et du soin prodigué aux autres. Le but principal est qu’elle dédie sa vie aux autres. Son seul objectif doit être le mariage.
Symboles représentatifs du mythe de la fée de maison
Lorsque la caractérisation et la distinction des personnages dépend principalement du sexe (féminin ou masculin), les valeurs transmises provoquent des fonctions et des rôles sexuels différents, qui se retrouvent souvent totalement opposés. Une étude réalisée par l’écrivain Turín (1995) a analysé certains des symboles les plus représentatifs des contes de fées :
- Les lunettes : les personnages masculins n’en portent pas. Elles symbolisent habituellement la sagesse en opposition à la beauté.
- Les ustensiles domestiques (torchon, tablier, balai, chiffon, etc) symbolisent la parfaite femme au foyer et mère de famille qui se dédie exclusivement à ses tâches et ne les néglige pas.
- Les fenêtres : les fées et princesses se cachent du monde qui les entoure. Ceci est un signe d’apathie et d’impassibilité.
En comparaison, les personnages masculins qui apparaissent dans les contes représentent toujours un homme fort, courageux et combatif. S’ils deviennent majordomes ou servants, l’image qu’ils transmettent est celle de la soumission. Mais pourquoi n’apparaissent-ils jamais dans une maison en train de réaliser des tâches ménagères alors qu’ils sont forts et courageux?
Les contes de fées
Des contes classiques comme Cendrillon, Blanche-Neige ou La Belle au Bois Dormant sont des exemples où toutes les princesses et fées sont belles. Elles se dédient exclusivement aux tâches ménagères et vivent recluses ou privées d’une sphère sociale. La laideur y est toujours associée à la cruauté et la majorité des conflits sont dus à de l’envie, à une rivalité au niveau de la beauté ou à l’amour d’un prince.
Le mythe de la fée de maison se reflète très bien dans ces contes. Il attribue à la femme le rôle de la parfaite maîtresse de maison, comme s’il s’agissait d’un don ou d’une capacité qu’elles seules pouvaient développer d’une façon optimale. Ces valeurs stéréotypées dévalorisent le travail de la femme et freinent le développement d’une éducation égalitaire au niveau des sexes.
Pour conclure, le mythe de la fée de maison, représenté dans la littérature traditionnelle des contes pour enfants, devient un outil qui perpétue les rôles sexuels stéréotypés. Certains comportements sont valorisés et d’autres sont punis.
Heureusement, ces valeurs et normes qui ont été transmises de génération en génération sont actuellement considérées comme totalement déphasées et obsolètes. Il faut cependant continuer à travailler certains aspects atemporels comme le bien et le mal, la valeur de l’effort, la valeur du respect, l’amitié, etc.
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