L'auto-réflexion : la clé de la croissance personnelle et de la liberté émotionnelle
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
L’auto-réflexion nous invite à nous détacher des certitudes, à remettre en question les pensées rigides et nous rappelle que nous sommes des êtres libres, des personnes qui ont la capacité d’être autonomes au moment de décider. Peu de dimensions, au niveau de la croissance personnelle, favorisent cette connexion si intime et si complète avec notre être intérieur pour nous demander ce que nous voulons réellement et ce qui fixe des entraves à notre bonheur.
Personne ne sera surpris d’entendre qu’une grande partie des gourous du développement personnel nomment la conscience auto-réflexive “l’art oublié de la psychologie”. Cela est dû à une raison très simple : notre société a atteint un point où il est beaucoup plus simple de rejeter la faute sur les autres ou sur le hasard au lieu d’avoir le courage – ou la capacité psychologique – d’assumer qu’une grande partie de ce qui nous arrive est une conséquence, évitable ou inévitable, de nos actes.
“La vie est très simple, mais nous insistons pour la rendre compliquée.”
-Confucius-
Si je me sens malheureux-se, c’est parce que mon compagnon/ma compagne ne sait pas me combler. Si je n’arrive pas à avoir d’ami-e-s en qui avoir confiance, c’est parce que tout le monde est égoïste. Si j’échoue constamment à cet examen, c’est parce que le/la professeur de cette matière a une dent contre moi. S’il y a des jours où je n’arrive pas à me défaire de cette tristesse et de cette frustration, c’est parce que le monde ne sait tout simplement pas apprécier ce que je vaux. Si… c’est parce que…
Nous avons tou-te-s en tête ces phrases qui répondent au besoin de trouver une cause ou un responsable à ce qui nous arrive, ces arguments que nous avons sans doute entendus plus d’une fois dans la bouche d’un-e ami-e, d’un-e membre de notre famille, d’un-e compagnon/compagne de classe ou d’un-e collègue de travail. “L’art perdu de l’auto-réflexion” est l’origine de nombreux liens dysfonctionnels dans les familles, la cause de relations affectives qui se brisent et des conflits qui surgissent et s’incrustent dans beaucoup d’environnements de travail.
Si une personne ne dispose pas de cette pensée active qui lui permet de remettre en question certaines situations, elle se sentira très insatisfaite. Quand cette même personne est également incapable de comprendre ses propres émotions, d’apprendre de ses erreurs ou de prendre ses responsabilités à propos de ses actions et de leurs conséquences, elle vivra dans un état mental où l’irréflexion ne générera qu’un seul résultat : l’insatisfaction.
L’auto-réflexion, un voyage direct vers l’intérieur pour atteindre le bien-être
Nous sommes – pour beaucoup d’entre nous – passé-e-s par cette étape de notre vie où nous nous disions “je dois voyager, je dois m’en aller, je dois traverser mes frontières personnelles pour me connaître moi-même”. Puis, peu à peu, nous nous rendons compte qu’il n’est pas nécessaire, en réalité, de changer de méridien pour trouver cette version authentique de notre être : peu importe où nous allons, nous serons toujours les mêmes. La connaissance se trouve en nous et provient directement de l’auto-réflexion.
Par ailleurs, il est opportun de se souvenir que cette capacité ne s’apprend pas en un jour. Il s’agit d’un processus qui s’effectue petit à petit, au cours duquel nous pouvons voir notre réalité depuis différents points de vue, être capables de nous poser des questions pleines de défi pour ouvrir notre esprit, pour remettre en question tout ce qui nous entoure… et même nous-mêmes. L’auto-réflexion est le moteur de la croissance personnelle, un voyage pour lequel nous avons tou-te-s un billet.
Mais, aussi curieux que cela puisse paraître, nous n’en faisons pas toujours un bon usage.
L’auto-réflexion est la clé du succès
Par “succès”, nous ne faisons pas uniquement référence au fait d’atteindre une position privilégiée dans la société. Le succès est avant tout synonyme de bien-être ; c’est la capacité d’être les créateur-trice-s de notre propre bonheur dans n’importe quel domaine de la vie. Ainsi, et selon les recherches menées par Daniel Goleman, l’auto-réflexion est cruciale pour pouvoir, par exemple, développer une intelligence émotionnelle adéquate.
Nous devons par conséquent comprendre que ce que les psychologues définissent comme “conscience auto-réflexive” est en réalité une faculté “méta-cognitive” que nous pouvons tous développer et renforcer. Cela signifie avant tout pouvoir penser et réfléchir à nos propres processus mentaux et émotionnels pour les comprendre et les dominer.
Une personne avec une bonne capacité d’auto-réflexion est une personne capable de gérer ses pulsions, qui planifie, qui dispose d’une conscience sociale adéquate et qui comprend que la vie est un apprentissage continu, au cours duquel nous devons être réceptif-ve-s à tout ce qui nous entoure.
C’est aussi une personne capable d’établir un dialogue interne sain et utile, grâce auquel elle peut comprendre ses erreurs, ses carences, ses insécurités et son mal-être, dans le but de les soigner et de construire, jour après jour, une meilleure version d’elle-même.
Par ailleurs, et seulement comme anecdote, il est utile de rappeler ce que le philosophe Emmanuel Kant a dit La Critique de la Raison Pure. Pour le philosophe de Königsberg, l’extérieur, ce qui nous entoure, est en réalité le reflet de l’intérieur. Par conséquent, si notre image intérieure se caractérise par une capacité d’auto-réflexion nulle, une faible estime de soi et une forme de pensée rigide, toutes ces dynamiques si pauvres et négatives créeront un monde extérieur oppressif, gris et peu accueillant.
Les clés pour développer une bonne auto-réflexion
Plus qu’un but, il s’agit d’une nécessité. Développer une bonne auto-réflexion est un objectif quotidien pour lequel nous devrions investir des efforts et une bonne dose de volonté, pour nous transformer en ce que nous souhaitons tellement : des personnes libres. Nous pourrions le voir comme une renaissance, comme ce réveil de la conscience, cette illumination ou “insight” qu’on nous montrait dans le film Matrix et qui nous permet de découvrir que nous ne sommes pas obligé-e-s de faire plaisir aux autres de manière constante, que nous avons une voix et des outils adéquats pour être les personnes que nous voulons être.
Pour y parvenir, nous pouvons travailler les points suivants.
1. Creusez dans votre éducation, apprenez à connaître votre histoire familiale
Pour mieux nous connaître, nous pouvons songer à nous arrêter un instant pour approfondir nos racines. Parfois, un style d’éducation particulier détermine la personne que nous sommes désormais et même la façon dont nous nous voyons.
2. Comprenez vos besoins, vos motivations et vos émotions
En tant qu’êtres humains, nous avons des pulsions sociales, des besoins d’intimité, le désir d’appartenir à un groupe social déterminé, d’atteindre certains objectifs, certaines réussites…
Si nous comprenons nos motivations, nous comprendrons aussi un grand nombre d’émotions personnelles. Qui plus est, nous découvrirons parfois que beaucoup de nos désirs sont de simples attaches qui ne favorisent en rien notre croissance personnelle.
3. Comprenez vos mécanismes de défense
Les mécanismes de défense s’activent quand notre identité est menacée ou quand nous sommes exposé-e-s à un type d’information douloureux à propos de nous-mêmes. Être conscient-e-s de l’origine de ces réactions et des stratégies défensives que nous utilisons nous fournira sûrement une information subjective sur nos peurs les plus profondes, sur nos carences, nos vides, nos besoins…
4. Creusez dans vos forces et vos faiblesses
Nous sommes, en tant que personnes, un composé de forces et de faiblesses, de vertus et de défauts, de lumière et d’ombre. Être conscient-e de chacune de ces dimensions et les étudier plus en profondeur nous offrira sans doute un outil indispensable pour travailler notre auto-réflexion.
5. Quels sont vos objectifs dans la vie ?
Une existence sans buts n’est pas une vie ; un esprit sans objectifs ne grandit pas, n’est pas heureux, manque de motivation et de force pour se lever tous les jours.
Faisons donc une liste des buts qui nous définissent au moment présent et demandons-nous pourquoi ils sont si importants pour nous. Que faisons-nous pour les atteindre ?
“Si vous ne voulez pas vous sentir frustré en continu, évitez de désirer des choses qui ne dépendent pas de vous.”
-Épictète-
6. Soyez conscient-e de la “bulle culturelle et sociale” qui vous enveloppe
L’auto-réflexion n’a pas de raison d’être si nous ne la nourrissons pas depuis une perspective critique. Quel est l’impact de la société sur ma personne ? Suis-je esclave des modes, suis-je préoccupé-e par l’opinion des autres ? Est-ce que je fais passer l’envie de me sentir intégré-e avant celle d’agir en fonction de mes désirs réels ?
7. Créez une habitude quotidienne d’auto-réflexion
Passons au moins trente minutes quotidiennes à pratiquer l’auto-réflexion. Concentrons-nous sur les choses importantes de la vie, sur nos états émotionnels et mentaux, sur le présent qui nous entoure. Pratiquons l’attention pleine, tenons un journal, promenons-nous, faisons de la peinture, profitons du silence pendant un bon moment dans ce parc qui se trouve à côté de notre travail…
Pour conclure, faisons de l’auto-réflexion une habitude consciente à travers laquelle, chaque jour, nous pouvons oser être un peu plus libres. Mettons de côté la superficialité, les peurs et les faiblesses de la zone de confort pour développer un bien-être réel qui nous permet de retrouver cet être que nous négligeons souvent et dont nous lâchons la main à de trop nombreuses reprises : nous-même.
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