Apprenez à vos enfants à tolérer la frustration

Apprenez à vos enfants à tolérer la frustration

Dernière mise à jour : 21 avril, 2017

Nous avons tou-te-s déjà connu l’une des émotions les plus inconfortables mais aussi l’une des plus fréquentes qui existent : la frustration. La frustration apparaît lorsqu’un désir, un rêve, un objectif ou un espoir n’est pas atteint, au moins à ce moment-là, malgré tous les efforts entrepris. C’est une façon qu’a le monde de nous faire comprendre que, malheureusement, ce n’est pas toujours le bon moment et le bon endroit.

Mais, souvent, comme nous n’aimons pas voir nos enfants tristes, ils ne vivent quasiment jamais la frustration à la maison. Il est très fréquent que lorsqu’ils jouent avec nous, nous les laissons gagner car nous pensons que la gestion émotionnelle des petites défaites et des frustrations qu’ils portent en eux va les rendre tristes. Et nous voulons éviter cette tristesse-là.

Mais les réactions émotionnelles établies dans l’enfance forment une grande partie du futur émotionnel de la personne. C’est-à-dire que si aujourd’hui, on se charge des émotions négatives, demain, nous réduirons l’incidence des problèmes qui proviennent de ce type d’émotions.

Connaître et apprendre à gérer les émotions négatives dans l’enfance, dans un environnement sûr comme la famille, aidera nos enfants à développer toute une série de stratégies d’affrontement et de régulation émotionnelle, ce qui leur permettra de développer un moi sain et basé sur la maturité émotionnelle.

Pourquoi la tolérance à la frustration est-elle importante dans l’éducation ?

Mais pourquoi la tolérance à la frustration est-elle si importante dans l’éducation ? Car la frustration est l’une des émotions les plus puissantes qui affectent la construction de l’estime de soi de l’enfant, celle qui lui fait prendre conscience de sa valeur et lui montre les aspects sur lesquels il peut s’améliorer. Ainsi, apprendre à tolérer la frustration dès le plus jeune âge permet aux enfants de commencer à construire le ciment de leur résilience.

Cela implique que les émotions négatives qu’ils ressentent lorsqu’on leur présente une frustration ne vont pas dominer leur vie. Cela implique que ces situations où un enfant se demande s’il pourra réussir à obtenir quelque chose un jour, si cela ne sert à rien ou simplement s’il est bête n’arriveront pas. Ou du moins, que cet enfant disposera de stratégies qu’il a apprises à la maison pour agir dans ces situations et gérer ces émotions.

Les enfants intolérants à la frustration souffrent souvent d’une symptômatologie émotionnelle, comme l’anxiété ou la dépression. De plus, il est très commun qu’ils présentent des problèmes de comportement, comme de l’agressivité envers les objets et les personnes, des crises de colère, une opposition envers les figures d’autorité et surtout, qu’ils refusent de faire des activités qui ne leur offrent pas une récompense à court terme.

De plus, lorsqu’ils grandissent, ces enfants considèrent comme des menaces toute les activités où le succès n’est pas assuré et qui demandent des efforts, au lieu de les prendre comme des défis. Ainsi, ils échouent souvent dans ce type d’activités et se concentrent plutôt sur d’autres, qui peuvent être plus dangereuses, comme la consommation de substances toxiques, qui leur donnent une récompense à court terme.

Tout cela ne signifie pas qu’il faut provoquer des situations frustrantes, mais il ne faut pas non plus leur éviter. Ils doivent impérativement s’y confronter. Il faut tout simplement laisser les frustrations advenir lors des jeux en famille, du sport ou dans n’importe quelle activité. Et lorsqu’elles arrivent, il faut accompagner les enfants lors de ce moment désagréable, en reconnaissant et en validant leur émotion tout d’abord et en les aidant à trouver les solutions alternatives ensuite. 

Il est bon de laisser l’enfant assumer la responsabilité et générer lui-même une solution alternative aux problèmes quotidiens qu’il rencontre. Il ne faut pas compenser ses échecs, car si nous le faisons, nous le privons de la possibilité de travailler ses capacités essentielles, comme la patience, l’acceptation, la solution de problèmes, le délai dans la récompense ou la créativité.

Étapes pour apprendre aux enfants à tolérer la frustration

Pour apprendre à un enfant à tolérer la frustration, vous pouvez vous aider des étapes suivantes :

  • Donner l’exemple : Il n’y a pas de meilleure manière, pour apprendre l’expression émotionnelle, que de voir comment les parents verbalisent les sentiments qui naissent de leurs propres frustrations.
  • Ne pas tout leur apporter sur un plateau : Si nous leur facilitons tout et que nous ne leur permettons pas d’atteindre leurs défis par eux-mêmes, ils ne se tromperont jamais et ne pourront pas apprendre de leurs erreurs. Sachez que dans leur vie, vous ne pourrez pas les accompagner tous les jours et leur éviter de commettre des erreurs à chaque fois.
  • Respecter leurs moments et leurs manières de faire : Peut-être qu’ils font les choses très lentement voire même, lentement et mal. Mais c’est leur manière de grandir et d’apprendre. Vous devez respecter leurs actions, même s’ils se trompent et qu’ils ne les font pas comment vous feriez. Grâce à cela, vous leur permettez de vivre l’erreur comme quelque chose de positif et vous développez chez eux la perception de la réussite et des capacités personnelles, qui sont essentielles pour le développement d’une estime de soi solide.
  • Ne pas céder à leurs crises de colère, mais ne pas non plus minimiser leurs pleurs : Les situations frustrantes se transforment souvent en petites crises, surtout chez les enfants les plus petits. Si les parents cèdent, les enfants apprendront que c’est la manière la plus efficace de résoudre leurs problèmes. De plus, pleurer est une réponse nécessaire, positive et c’est souvent une étape préalable pour neutraliser l’impuissance et se sentir plus aptes à affronter l’apprentissage qui s’ensuit.
  • Transformer les frustrations en apprentissages : Les situations problématiques sont d’excellentes opportunités pour que les enfants apprennent de nouvelles choses et les retiennent, car la frustration est un puissant moteur vers la génération d’alternatives si l’on ne se cantonne pas uniquement aux émotions négatives qu’elle provoque. Ainsi, les enfants peuvent affronter le problème eux-mêmes quand il se présente à nouveau.
  • Leur apprendre à être persévérant : La persévérance est essentielle pour surmonter des situations adverses. Si nos enfants apprennent qu’en étant constants, ils peuvent résoudre nombre de leurs problèmes, ils sauront contrôler la frustration à d’autres moments. Mais cette persévérance ne doit pas être immédiate, ni insistante. On peut leur apprendre à revenir à la tâche en question une fois qu’ils sont calmés.
  • Leur apprendre à demander de l’aide quand ils en ont besoin : Car dans la vie, nous n’avançons pas seul-e-s et nous pouvons apprendre les un-e-s des autres. Même s’il faut les laisser apprendre de vous pour que quand vous échouez, ils puissent trouver des solutions par eux-mêmes.

Pour conclure, la frustration peut être une émotion positive si on sait la gérer, car elle a une valeur de motivation très importante pour qui ne se laisse pas envahir par les émotions négatives qu’elle provoque. Ainsi, comme nous allons tou-te-s vivre des frustrations plus ou moins grosses dans notre vie, apprendre cette émotion à nos enfants les aidera à triompher dans le futur et à développer une personnalité émotionnellement plus saine.

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