Violence indirecte dans la famille
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
Au-delà des situations conflictuelles entre conjoints, il existe un abîme de possibilités, de peurs et de doutes, qui affecte le noyau familial, ayant des répercussions directes et indirectes sur les enfants. Mais connaît-on vraiment les conséquences que cette situation peut avoir sur les enfants ? Comment la violence perverse les affecte-t-elle ?
La maltraitance sur mineur
La maltraitance psychologique au sein de la famille ou violence familiale se retrouve parfois camouflée derrière l’éducation. Le but est de briser la volonté de l’enfant pour en faire un être obéissant et docile. Les enfants sont alors incapables de réagir, se trouvant sous la dictature du silence résultant de l’autorité des adultes.
La maltraitance psychologique envers les enfants se manifeste par la violence verbale, les comportements méprisants, le rejet affectif, l’éducation contradictoire et les exigences disproportionnées par rapport à l’âge de l’enfant. Ce type de violence familiale, qui n’est jamais anodin, peut s’exercer indirectement ou directement.
Les ombres de la violence indirecte
Ce type de maltraitance psychologique, la violence familiale, touche les enfants par ricochet. En effet, la violence s’exerce sur l’autre membre du couple, objet de la tentative de destruction, éclaboussant ainsi les enfants. Cette destruction utilise les moyens de communication verbaux (mépris, disqualification totale, insultes, mensonges, etc.), ainsi que non verbaux (grimaces, signalements, etc.) ainsi que la destruction des objets, comportements violents tels que coups, exagération d’événements passés, etc.
Les enfants deviennent alors des victimes. Ils sont en effet présents et refusent en quelque sorte de se distancer du parent agressé. Ils sont témoins du conflit, recevant tout le mal que la situation entraîne. Les enfants commencent alors à s’isoler, perdant la capacité d’individuation, du fait de la situation dans laquelle ils se trouvent plongés, à laquelle s’ajoute l’agressivité du parent agressé qui ne put se défendre face à l’agresseur, et les reproches d’un parent à l’autre.
Cette situation d’isolement peut avoir des conséquences graves pour les enfants s’ils ne trouvent pas le moyen d’y faire face seul. Ils porteront en effet le poids de la souffrance qu’ils reproduiront ailleurs, avec d’autres personnes et dans d’autres situations. Au fil du temps, le parent agresseur transmet la haine envers le conjoint, envers ses enfants également, ce qui est un comportement totalement inacceptable pour quelque raison que ce soit.
Les situations ambiguës que vivent les enfants peuvent conduire à leur autodestruction, tôt ou tard, en raison de l’incertitude et des moments de confusion auxquels ils sont soumis d’une manière ou d’une autre. Le comportement malveillant, plein de haine et de mauvaises intentions du parent agresseur les introduit dans une spirale sans issue dans laquelle la seule chose que les enfants recherchent et espèrent est la reconnaissance du parent qui les rejette.
Quelque chose de peu probable, mais avec de graves conséquences, comme des enfants intériorisant une image négative d’eux-mêmes, l’acceptant comme méritée. Ainsi, le parent agresseur a entre les mains un objet vivant et manipulable, auquel il peut faire subir à un grand nombre d’humiliations, qu’il a lui-même pu subir il y a des années ou qu’il subit.
Si l’enfant montre un comportement heureux, ou un quelconque succès, cela lui est insupportable. Il a en effet une sorte de besoin de faire payer à son enfant la souffrance qu’il vit ou a vécue. La manipulation des enfants est facile par le biais du chantage émotionnel car ils tolèrent sans limites, excusent les personnes qu’ils aiment et sont toujours prêts à pardonner à leurs parents, à accepter le blâme et à essayer de les comprendre.
Pour les enfants, la violence familiale est une situation très difficile, puisqu’ils sont sous les ordres d’un seul parent, alors que l’autre, celui qui est perpétuellement agressé, peut rarement les aider si ce n’est avec une écoute pleine de souffrance. La situation peut même s’aggraver lorsque le parent qui n’agresse pas, s’éloigne et laisse l’enfant seul face au mépris de l’autre.
Peut-être voyons-nous cette situation comme loin de la réalité. La vérité est qu’elle s’avère plus fréquente que nous ne le pensons. Il convient donc de revoir de temps en temps nos habitudes et nos comportements, dans le but de les modifier si nécessaire, car la violence, ce n’est pas seulement lever la main vers un enfant, ou le frapper, mais aussi le fait de l’humilier, de le critiquer et de le mépriser.
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