Tout ce qu'il faut savoir sur la phobie des ascenseurs
Rédigé et vérifié par le psychologue María Vélez
Connaissez-vous la phobie des ascenseurs ? Avoir peur est une réponse naturelle qui nous a aidé à échapper à certains dangers. Il est donc habituel d’avoir peur face à des situations qui sont nouvelles et que nous ne contrôlons pas.
Nous pouvons également avoir peur face à certains éléments quotidiens, une peur qui peut s’acquérir par un apprentissage vicaire ou à la suite d’une expérience traumatique. Si ce n’est pas le cas, la peur devient irrationnelle et se transforme en phobie. C’est le cas de la phobie des ascenseurs.
Ces mécanismes qui se trouvent à de très nombreux endroits constituent une source d’anxiété pour de nombreuses personnes. Ces petits espaces fermés et isolés de l’extérieur peuvent faire ressortir notre côté claustrophobe.
Certaines personnes en sont d’ailleurs complètement terrorisées. Leur vie quotidienne en est alors affectée, car il leur est impossible de monter dans un ascenseur ou même d’y penser.
Les symptômes de la phobie des ascenseurs
Les symptômes communs à n’importe quelle phobie sont les suées, les tremblements, les maux de tête, les nausées, les vertiges, la tachycardie, l’hyperventilation et même les vomissements. Pour dire qu’une personne a une phobie, il est nécessaire qu’elle ressente ces symptômes, en plus de la peur exagérée, pendant au moins six mois.
Une particularité de la phobie des ascenseurs est que, même si elle est traitée comme une phobie générale, elle regroupe deux phobies : la claustrophobie et l’acrophobie. La première représente la peur irrationnelle des espaces fermés et des dimensions limitées. L’acrophobie, elle, est la peur extrême des hauteurs.
En somme, les ascenseurs réunissent les caractéristiques de deux phobies. Certaines personnes ont plus peur d’un aspect que de l’autre. Une personne avec une phobie des ascenseurs ressent tous les symptômes de l’anxiété lorsqu’elle en emprunte.
Qu’est-ce qui provoque cette phobie ?
En général, cette phobie se développe à partir d’expériences traumatiques liées aux ascenseurs.
Ainsi, une personne aura plus de probabilités de développer une phobie des ascenseurs si, à un moment donné, elle est restée coincée pendant longtemps dans l’un d’eux. Il est aussi possible qu’elle ait vécu cette expérience négative avec quelqu’un mais qu’elle ait tout de même développé une peur très intense.
Tout comme d’autres phobies, il se peut que cette peur soit héritée. Cela veut dire qu’une personne peut souffrir d’une phobie des ascenseurs parce que quelqu’un de très proche en souffrait depuis son enfance. La peur peut aussi surgir sans raison.
Une autre possibilité est que la personne souffre déjà d’un trouble anxieux indépendant des ascenseurs, et qu’elle ait emprunté un ascenseur lors d’un épisode critique.
L’anxiété fonctionne par association. Par conséquent, le fait d’avoir ressenti des symptômes intenses d’anxiété dans un ascenseur peut pousser une personne à avoir peur d’en prendre un et de revivre la même expérience.
Comment peut-on soigner la phobie des ascenseurs ?
Si la peur n’est pas encore très intense, réaliser quelques exercices de respiration et de relaxation avant d’entrer dans un ascenseur peut être suffisant. Par ailleurs, il est important d’essayer de ne pas fuir la situation. Et encore moins avec des comportements brusques ou compulsifs qui pourraient rendre l’expérience encore plus traumatique.
Il peut être très utile d’être accompagné d’une personne de confiance pour une plus grande sensation de sécurité. Cette personne pourra ainsi intervenir si la personne phobique se sent mal ou a besoin d’aide.
Être accompagné de quelqu’un et maintenir une conversation pendant la montée de l’ascenseur peut être une distraction très simple. Cela aidera à ne pas se focaliser sur la peur.
Si ces conseils ne suffisent pas, le mieux est d’aller consulter un professionnel pour suivre un traitement psychologique adéquat. Ces traitements sont assez simples et se composent principalement de trois stratégies : la restructuration cognitive, la relaxation et la désensibilisation systémique.
La première essaiera de modifier ces croyances ou pensées négatives qui interfèrent dans la relation entre la personne et les ascenseurs. Par exemple : obtenir des informations réelles à propos du nombre d’accidents graves qui se produisent dans les ascenseurs ou les probabilités de rester bloqués.
Les exercices de relaxation sont destinés à diminuer les symptômes d’anxiété avant et pendant l’exposition aux ascenseurs.
La désensibilisation systémique, elle, consiste à exposer progressivement la personne à l’objet qui lui fait peur.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.