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Sincérité et sincéricide : quelle est la différence ?

4 minutes
Sincérité et sincéricide : quelle est la différence ?
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Écrit par Adriana Díez
Dernière mise à jour : 03 janvier, 2023

Est-il bon de toujours dire la vérité ? La sincérité des personnes est-elle est réellement valorisée ? Quand parlons-nous de sincérité et quand parlons-nous de sincéricide ? Parler de « sincéricide » évoque le fait de dire la vérité sans prudence, sans limites, sans tenir compte de ce que ressent ou de ce que désir l’autre. En clair, nous pourrions dire que la sincérité appliquée sans intelligence peut occasionner des blessures non nécessaires.

Le meilleur serait d’avoir recours à la vérité pour aider et à la sincérité pour construire, mais jamais pour détruire ou faire tomber les autres. Ayons à l’esprit que la vérité est une arme très puissante, que ne doit pas manquer d’empathie et d’intelligence sociale.

D’autre part, il se peut que lorsque nous avons recours à un sincéricide nous disions réellement la vérité, sans mensonges, mais lorsque nous le faisons sans prendre compte de l’effet que cela peut avoir sur l’autre ou uniquement pour nous défouler, nous n’agissons pas correctement et nous n’employons pas la vérité comme nécessaire. Nous exprimons uniquement des réalités objectives qui blessent, et cela à des moments non adéquats.

Par conséquent, pour ne pas blesser faut-il mentir ? L’explication n’est pas si simple que le fait de dire la vérité ou de mentir, parfois, une vérité ne va servir à rien et va uniquement empirer la situation. La meilleure chose que nous puissions faire serait d’exprimer ce que nous souhaitons dire, mais avec sensibilité, en trouvant le moment et le contexte adéquat ou en cherchant la meilleure manière de le faire.

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Qu’est ce qui se passe dans mon cerveau lorsque je mens ?

Une étude publiée dans le magazine Neuroscience démontra que lorsque nous mentons, l’amygdale, l’aire qui travaille dans notre cerveau lorsque nous réalisons cette action, diminue son activation à mesure que nous mentons. En fait, cela veut dire qu’elle se désensibilise face à la répétition d’une telle action.

Avec cela, nous pouvons faire la conclusion suivante : en mentant, nous obligeons notre cerveau à se relaxer et à s’habituer à ne pas dire la vérité. Cependant, notre fonction n’est pas dans le fait de mentir, mais dans le fait d’apprendre à sélectionner et à transmettre la vérité.  Nos relations sociales ne résisteront pas si nous ne mettons pas de filtres dans notre communication, indépendamment du fait que le message que nous transmettons s’empare ou non de la réalité.

Comme nous l’avons signalé, le sincéricide n’améliore pas nos habilités, n’améliore pas non plus notre estime personnelle, et ne nous aide pas à améliorer nos relations sociales. Ce qui nous aide en revanche est la sensibilité. Certaines vérités doivent être transmises avec la délicatesse avec laquelle une plume se pose, d’autres doivent être gardées jusqu’à ce qu’arrive le bon moment, d’autres ne doivent jamais être partagées car elles ne sont pas d’un grand intérêt et avec d’autres il est nécessaire de réaliser une communication graduelle, afin que la personne ait le temps de l’assimiler.

Ceux qui savent exprimer ce qu’ils ressentent sans blesser sont les vrais héros, ce sont ceux qui prennent le temps de mesurer leurs mots et d’améliorer l’environnement ou les personnes qui les entoure grâce à leurs actions.

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Est-il bon de toujours dire la vérité ou est-ce un sincéricide ?

La psychologue Claudia Castro réalisa une étude cognitive sur le mensonge et affirma le faut qu’au cours de la journée nous disons au minimum un ou deux mensonges, peu importe qu’ils soient grands ou petits ; mais nous les utilisons pour transformer la réalité en notre faveur.

Nous connaissons tous l’affirmation qui dit que les personnes ivres ou les enfants disent toujours la vérité. Cela se passe lorsque nos systèmes cérébraux de censure et d’inhibition sont relaxés, en étant soûls ou lorsque nous sommes jeunes. Chez les petits, ces systèmes ne fonctionnent pas du tout comme chez l’adulte : ils se forment. Cependant, notre capacité cérébrale ainsi que la société nous préparent à occulter la vérité ou à la masquer avec l’intention de contrôler son impact.

« Ce qui devrait prévaloir ne devrait pas être le fait d’être 100% sincère, mais celui de ne jamais dire le contraire de ce que nous pensons. »

-Carmen Terrasa-

Ceux qui ont de bonnes capacités sociales sont ceux qui savent être sincères, mais sans blesser. Il ne s’agit pas de mentir, mais de transmettre l’information de manière adéquate. Il ne s’agit pas d’être le plus sincère, mais celui qui communique le mieux la vérité. Le mieux est de continuer d’être fidèles à nous-mêmes sans oublier le mal que nous pouvons faire aux autres. La vérité, transmise avec intelligence est motivée par la bonne intention, sera toujours productive.

 


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  • Wallace, Duncan (2014) Book of Psychological Truths. Brigham Distributing
  • Goleman, Daniel (1996) Vital Lies, Simple Truths: The Psychology of Self-Deception. Simon & Schuster

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