Que se passe-t-il dans la tête d'un psychopathe ?
Si je vous dit le mot “psychopathe“, plusieurs icônes de la culture moderne vous viennent à l’esprit.
En effet, on peut observer cette pathologie chez différents personnages fictifs (ou réels) au cinéma, à la télévision, dans la littérature, etc, qui provoquent la fascination, la peur, la curiosité et le rejet en même temps.
Pourquoi ces personnes nous attirent-elles autant ? Que se passe-t-il dans leur esprit et dans leur façon d’agir pour que nous cherchions des explications et des justifications possibles ?
La psychopathie est classée parmi les troubles de la personnalité. C’est à dire qu’il s’agit d’une façon d’être qui se caractérise par la domination par le biais de la menace, par l’absence de culpabilité et de remords, et par la manipulation pour atteindre ses propres intérêts; tout cela en gardant une apparence tout à fait normale.
S’agit-il d’une maladie mentale ?
On confond souvent la psychopathie avec les troubles psychotiques. La différence principale qui les oppose, est que la première ne présente pas d’hallucinations ou d’autres formes de pensées irrationnelles, et qu’à aucun moment l’individu ne perd pied avec la réalité.
En réalité, la présence de ces personnes dans la société est très faible en termes de statistiques, tandis que leur criminalité est disproportionnée lorsqu’ils commettent ces actes. Cependant, il ne faut pas confondre diagnostic et délit, car la plupart sont intégrés dans la société.
Ce phénomène a été étudié dans le monde du travail, dans des cas de violence conjugale, et sur les grands hommes d’État (Staline, Milosevic, Mugabe, Hussein, etc.). Le psychologue industriel Babiak a réalisé des études permettant même de définir une série d’agissements caractéristiques.
Que ressentent-ils ? À quoi pensent-ils ?
Cleckley a établi 16 critères. Dans sa liste nous pouvons retrouver une absence de réactions affectives basiques, une incapacité à aimer, une absence d’anxiété, une personnalité charmeuse, un manque de sentiments de culpabilité et de honte, l’usage du mensonge et une vie sexuelle impersonnelle, entre autres.
En réalité, deux types se distinguent : le type primaire et le type secondaire.
Le type primaire regroupe les insensibles, sans remords, manipulateurs, trompant les autres et pouvant se révéler arrogants. La violence est pour eux un moyen d’obtenir ce qu’ils veulent.
Le type secondaire regroupe ceux qui ont des difficultés à tolérer l’ennui, qui agissent sans réfléchir aux conséquences, et qui sont impulsifs et violents.
Des études visant à évaluer la capacité d’empathie des psychopathes ont révélé qu’ils n’avaient pas de problème à ressentir de l’empathie pour le bonheur d’une personne extérieure, mais qu’ils avaient plus de mal avec la peur.
Ils ont des difficultés à compatir pour les autres. Ils n’ont aucune réaction émotionnelle.
Existe-t-il des personnes mauvaises de nature ?
Il existe plusieurs théories à ce sujet et certaines se basent sur l’idée que la cause principale est d’ordre biologique.
Des scientifiques ont pris comme référence le sentiment de peur face à des situations de souffrance/châtiment et la réponse de peur face à des signes de souffrance/châtiment. L’étude a conclu que les psychopathes primaires étaient des téméraires.
En effet, si depuis l’enfance il n’y a aucune peur de la souffrance et du châtiment, il n’y a aucune expérience émotionnelle, et il est donc difficile dans le futur de réagir avec peur face à des signes de menace ou de danger.
Cet élément est très important pour former la conscience, qui s’acquiert grâce à l’expérience de la peur et de la socialisation tout au long de notre développement.
Ce genre de personnes présentent peu de réactions cérébrales face à des images de peur, de douleur et de souffrance (sous l’activation de l’amygdale, chargée du processus et du stockage des réactions émotionnelles).
Ainsi, les études de Yang, Raine, D. Phil et coll. ont conclu que les psychopathes présentaient une structure cérébrale significativement plus petite.
Les psychopathes ont donc une faible conscience appuyée par des différences biologiques, comparé au reste de la population.
Les principales études ont démontré qu’ils avaient de grandes difficultés à ressentir de nouvelles peurs en lien avec les normes sociales, qu’ils n’avaient pas peur du châtiment et de ses conséquences et qu’ils avaient beaucoup de mal à acquérir le comportement d’évitement face au châtiment/souffrance, si important dans notre conscience.
Alors, face à ces caractéristiques, aux études et à la biologie, la question finale est : distinguent-ils le bien du mal ? La réponse est oui.
Ils savent très bien faire la différence entre le bien et le mal, et s’ils blessent quelqu’un, ils savent très bien ce qu’ils sont en train de faire.
Effectivement, scientifiquement parlant, il existe des mauvaises personnes et plusieurs études sont toujours réalisées au sujet de la psychopathie. Malheureusement, la majorité font partie de l’autre camp…
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