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Qu'est-ce que c'est et comment reconnaître la dysgraphie ?

8 minutes
Avoir une écriture manuscrite illisible, ne pas être capable d'exprimer des idées par écrit ou avoir des crampes en écrivant sont des caractéristiques d'un trouble d'apprentissage qui est détaillé dans cet article.
Qu'est-ce que c'est et comment reconnaître la dysgraphie ?
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Dernière mise à jour : 27 mai, 2023

La frustration, les problèmes de performance scolaire et la détresse émotionnelle sont des conséquences de la dysgraphie. Reconnaître ce problème tôt devrait être l’un des principaux objectifs dans les milieux éducatifs. Il y a beaucoup d’enfants qui, malgré un quotient intellectuel normal ou supérieur, souffrent d’échec scolaire à cause de ces problèmes.

Cette condition, comme la dyslexie ou la dyscalculie, correspond à des troubles du traitement de l’information. Ce sont des caractéristiques qui ne guérissent pas, qui restent dans la personne pour la vie et peuvent les conditionner de plusieurs façons. Heureusement, il existe des stratégies efficaces qui leur permettent de profiter de leur plein potentiel et de mener une vie normale.

Lors du diagnostic de la dysgraphie, plusieurs batteries d’évaluations sont nécessaires, telles que l’analyse de la motricité fine de l’enfant, le traitement spatial ou les compétences de planification de la composition écrite.

Dysgraphie : qu’est-ce que c’est, symptômes et types

La dysgraphie est un trouble des apprentissages d’origine neurologique qui entraîne des difficultés d’écriture manuscrite. Ainsi, comme nous le savons bien, une compétence essentielle dans l’alphabétisation et le développement psycho-scolaire de l’enfant est la lecture et l’écriture. Et si des limitations à la forme des lettres et des chiffres apparaissent très tôt, cette modification affectera une bonne partie du programme scolaire.

Selon une étude publiée dans Frontiers in Psychology, entre 7 % et 15 % des enfants souffrent d’un trouble du développement de l’écriture, les garçons étant plus touchés que les filles. Il convient de noter que la dysgraphie est comme ce “tiroir” où presque toutes les difficultés d’expression écrite, de grammaire, de calligraphie et même de mathématiques sont incluses.

Il est donc important de limiter les informations afin d’avoir une vision plus claire et plus précise de ce trouble des apprentissages ; ainsi, il est possible d’agir dès que possible.

Comment se manifeste-t-elle ?

La dysgraphie fait de l’acte d’écrire un processus épuisant, difficile et lent pour l’enfant ou l’adulte. Il convient de noter que le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux-5 (DSM-5) n’inclut pas ce terme en tant que tel, mais décrit l’existence de ces troubles neurologiques qui affectent l’expression écrite.

Il s’agit d’une réalité clinique qui s’accompagne généralement des caractéristiques suivantes :

  • Ecriture très négligente.
  • Crampes dans les mains.
  • Les lettres sont mal orthographiées.
  • Sauter les lettres dans les mots.
  • Fatigue fréquente lors de l’écriture.
  • Difficulté à tenir un crayon.
  • Les phrases semblent sans lien.
  • Copie les textes très lentement.
  • Difficulté à écrire en ligne droite.
  • Impossibilité d’assembler des puzzles.
  • Parfois, il est écrit à l’envers (écriture miroir).
  • Il est difficile de penser et d’écrire en même temps.
  • Difficulté à faire ses lacets.
  • Des lettres écrites très éloignées les unes des autres.
  • Ne pas différencier les majuscules des minuscules dans l’écriture.
  • Il est difficile d’envoyer des SMS et de taper sur le clavier.
  • Ne pas utiliser ou très peu de signes de ponctuation ou d’accent.
  • L’enfant dysgraphique a une faible motricité fine.
  • La dysgraphie apparaît également en mathématiques et dans la difficulté à écrire les nombres.

Il est pertinent de souligner l’impact psychologique que la dysgraphie a sur la personne. L’Université Johns Hopkins note que cette condition neurologique peut complètement conditionner la vie académique de l’étudiant. Non seulement ils éprouvent un stress et une détresse accrus, mais ils peuvent également faire face à des limites dans leur choix de carrière.

Lorsqu’un enfant se concentre uniquement sur l’amélioration de l’écriture, toutes ses ressources cognitives sont concentrées sur ce domaine, laissant de côté d’autres tâches telles que le traitement des informations académiques au jour le jour.

Quels types de dysgraphie existe-t-il ?

De l’Université de Californie à Irvine, ils différencient deux types de base de dysgraphie : l’acquis et le développement. Ainsi, alors que le premier survient à la suite d’une atteinte neurologique telle qu’un accident ; la seconde apparaît chez l’enfant d’âge scolaire, conséquence de facteurs de son propre développement cérébral, sans l’existence d’un traumatisme externe.

Ces deux modalités se manifestent, à leur tour, de trois manières spécifiques détaillées ci-dessous :

Dysgraphie spatiale

  • Ecriture très brouillonne.
  • Les lettres et les chiffres ont des tailles différentes.
  • La lettre miroir apparaît (ils écrivent avec une orientation de droite à gauche).

Dysorthographie ou dysgraphie dyslexique

  • Problèmes de lecture.
  • Problèmes d’expression écrite.
  • Difficulté à parler et à s’exprimer.
  • Limitations pour comprendre ce qui est lu.

Dysgraphie motrice

  • Il lui est difficile de manipuler de petits objets.
  • Limitations pour faire des lignes, des lettres et des chiffres.
  • Vous ne pouvez pas tenir un crayon dans votre main et faire des traits.
  • Ils ne peuvent pas ramasser ou manipuler des objets petits ou moyens.
  • Les altérations apparaissent surtout au niveau de la motricité fine.

Quelles sont les causes associées ?

Ce trouble des apprentissages a de multiples causes éthologiques et n’apparaît pas seulement en milieu scolaire. Souvent, un accident neurovasculaire peut entraîner une telle difficulté d’expression écrite. Voyons, tout de suite, les origines associées :

  • Faire un AVC.
  • Troubles vasculaires cérébraux.
  • Facteurs génétiques et héréditaires.
  • Maladies neurodégénératives.
  • Maladies des motoneurones.
  • Retard dans le développement des zones cérébrales liées à la motricité fine.
  • Difficultés de coordination motrice fine du cerveau et de la mémoire de travail (stockage d’informations sur la façon dont quelque chose est fait).
  • Traumatisme crânien. A titre d’exemple, la revue Language and Cognitive Processes parle du cas d’une jeune fille de 24 ans qui a développé une dysgraphie à la suite d’un accident.

Lors du diagnostic de dysgraphie, il est nécessaire de savoir si cette condition est présente chez les parents.

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Les psychologues scolaires sont les professionnels qui doivent détecter les problèmes d’apprentissage chez les élèves.

Qui évalue la dysgraphie ?

La dysgraphie peut apparaître chez l’enfant, mais aussi chez l’adulte à la suite d’une maladie neurologique ou d’un traumatisme cérébrovasculaire. Dans les deux cas, il est conseillé de demander l’aide d’un neuropsychologue.

C’est le spécialiste idéal pour évaluer et traiter le patient. Ce sont des personnalités chargées de diagnostiquer et d’effectuer des traitements dans toutes les conditions cognitives, émotionnelles et/ou comportementales, causées par un dysfonctionnement du système nerveux central, à son tour, causé par une blessure ou un problème de développement.

En revanche, dans les écoles, la figure du psychologue scolaire est fondamentale dans la première détection des difficultés d’apprentissage chez les élèves. De là, ils sont référés au professionnel spécialisé. De même, il peut développer des programmes d’intervention curriculaires pour traiter ces cas dans les écoles.

Comment ce problème d’apprentissage est-il résolu ?

Cette condition ne peut pas être diagnostiquée en évaluant exclusivement l’écriture d’un enfant et d’un adulte. Il ne suffit pas que quelqu’un “écrive mal”. Il est nécessaire de réaliser un diagnostic adéquat et d’évaluer quels mécanismes de réhabilitation sont les plus appropriés. Ce ne sera pas la même chose de traiter un enfant comme une personne qui a subi un accident vasculaire cérébral. Comment agir ?

Des tests pour poser le diagnostic

Lors de l’évaluation des troubles d’apprentissage, en particulier la dysgraphie, nous appliquons différentes ressources et batteries de tests. Cela nous aide à le différencier d’autres conditions, telles que la dyslexie. Il s’agit des examens suivants :

  • Tâches de dessin.
  • Histoire de famille.
  • Antécédents scolaires de l’élève.
  • Évaluer les compétences phonologiques.
  • Antécédents médicaux de l’enfant ou de l’adulte.
  • Évaluer la coordination graphomotrice.
  • Dictée de mots et de pseudo-mots.
  • Test pour mesurer le quotient intellectuel (QI).
  • Évaluer le niveau de développement du langage oral.
  • Test standardisé pour l’évaluation de l’écriture.
  • Évaluer les compétences de planification de la composition écrite.
  • Examens neurologiques s’il y en a (suite à un traumatisme, des accidents).

Il est important de noter que ce trouble coexiste souvent avec d’autres troubles d’apprentissage ou d’autres troubles neurologiques ou psychologiques, comme le TDAH. Ici, l’évaluation correcte est primordiale.

Quels sont les traitements de la dysgraphie ?

Ce trouble qui ne se guérit pas ; est réhabilité. Une personne peut avoir une vie professionnelle réussie en gérant cette condition avec des stratégies adéquates. Voici en quoi consiste cette approche :

  • Thérapie pour traiter le trouble de la coordination fine : dans le but d’améliorer la motricité fine, des exercices sont effectués qui favorisent la maturation des mouvements manuels et de la posture. Cela aura un impact non seulement sur l’écriture, mais aussi sur toute interaction exécutée avec les mains.
  • Programme d’éducation individualisé : l’enfant ou l’adulte suit un programme adapté à ses besoins, à l’école ou en clinique de réadaptation. Dans ces espaces, différentes thérapies sont réalisées qui proposent des stratégies pour que la personne acquière de nouvelles compétences et sache gérer son diagnostic.
  • Réadaptation cognitive et intervention psychologique : la réadaptation cognitive a deux objectifs spécifiques. Le premier est d’améliorer la coordination œil-main ; Pour cela, des exercices et des techniques de reconnaissance de formes sont réalisés qui coordonnent le mouvement des mains, avec le langage, l’expression écrite et orale, etc.

D’un point de vue psychologique, on s’efforce de faire prendre conscience à l’adulte ou à l’enfant qu’il doit être impliqué dans ces tâches de réadaptation. Il convient d’apporter un soutien à la gestion du stress, de la frustration et à l’amélioration de la confiance et de l’estime de soi académique.

Respect, empathie et patience : les clés du traitement

Pour conclure, il faut rappeler que les troubles d’apprentissage et le développement de l’écriture sont fréquents dans la population. Il n’y a pas que l’intervention précoce qui y contribue.

Nous devons prendre conscience de ces réalités pour intervenir avec respect, empathie et résilience auprès de ceux qui font face au diagnostic. Un problème d’écriture, de calcul ou de lecture ne doit pas limiter le potentiel de l’être humain.


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