Que faire quand vous doutez de vous
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Vous vous posez beaucoup de questions ? Vous faites partie de ceux qui, lorsqu’ils ont un projet motivant, sont paralysés par les doutes ? La vérité est que peu de choses sont plus ennuyeuses que de vivre avec cette voix intérieure qui répète des phrases comme : « et si tu te trompais ? », « et si tu te ridiculisais ? », « que se passera-t-il si tu n’es pas assez compétent pour cette tâche ? ».
Les doutes ne seront jamais complètement bannis de notre univers mental. Ils seront toujours là, latents, nous invitant à la prudence et coupant fréquemment la mèche de nos pulsions. Maintenant, le problème survient lorsque les peurs pèsent excessivement et que la confiance que nous avons en nous-mêmes s’évanouit.
Vivre avec un excès de doutes sape notre potentiel et rend la personne brillante incompétente. Ceux qui sont quotidiennement confrontés au syndrome de l’imposteur le savent, par exemple. Lorsque nous nous sous-estimons et que le monde entier se remplit de doutes, nous devenons quelqu’un que nous n’aimons pas. Que faire dans ces cas ? Y a-t-il une stratégie qui peut nous aider ?
« Si vous entendez une voix à l’intérieur de vous qui dit que vous ne pouvez pas peindre, alors peignez, et cette voix sera réduite au silence. »
-Vincent Van Gogh-
Quelle est l’origine de ces doutes qui nous limitent tant ?
Le doute est l’ombre de l’incertitude qui plane sur notre vérité. C’est comme rester à un point intermédiaire à partir duquel rien n’avance et tout semble trembler sous nos pieds. Douter de soi, c’est tout remettre en question, de nos compétences à nos pensées, nos croyances et nos émotions.
Une étude menée par le Dr Matthew Braslow indique qu’il s’agit en réalité d’un sujet négligé depuis longtemps par le domaine scientifique. Comprendre la racine de ces doutes nous permettrait d’améliorer notre capacité à réussir, voire notre bien-être. Pour cette raison, il est intéressant d’aborder la façon dont cette perception débilitante s’orchestre.
Les causes qui expliquent cette réalité psychologique
L’un des principaux déclencheurs du doute de soi est l’environnement dans lequel nous avons grandi. Une famille excessivement critique, autoritaire et exigeante diminue et boycotte notre concept de soi. Par conséquent, il est très difficile de faire confiance à nos capacités lorsqu’on nous a éduqué en nous faisant nous sentir faillible.
- L’anxiété est un autre facteur qui alimente le doute persistant, les peurs et l’insécurité.
- La faible estime de soi est ce substrat qui alimente en permanence cette perception (celle qui nous dit que nous allons échouer, nous ridiculiser ou que notre – supposée – incompétence sera révélée si nous essayons n’importe quoi). Par exemple, le syndrome de l’imposteur se base sur cette faible estime de soi.
- De même, les personnes peu sûres d’elles, celles qui ont toujours montré un schéma de faible confiance en soi, de timidité et de peur de décevoir les autres, présentent cette caractéristique.
- Il convient de signaler, comme curiosité, un trouble peu connu lié à cette réalité. L’aboulie est une condition qui affecte les capacités volitives d’une personne, la plongeant dans une incapacité constante à prendre des décisions.
Les seules personnes qui doutent rarement d’elles-mêmes sont celles qui ont un trouble de la personnalité narcissique.
Comment agir quand vous doutez de vous
Aucun de nous n’est à l’abri du doute, de ce boycott qui diminue les forces, qui dissout les capacités et les vertus. Ce sont des expériences inconfortables qui imposent des limites au-delà de notre capacité à atteindre nos objectifs. Elles nous aident également à créer une vision sombre et débilitante de nous-mêmes. Comme un poisson qui se mord la queue.
Que faire, alors, quand vous doutez de vous-même ? Il existe une série de lignes directrices auxquelles nous devrions réfléchir. Analysons-les.
1. Faites preuve de compassion avec vous-même
Comprenez que le doute fait partie de l’être humain. Le fait de le ressentir ponctuellement ne vous rend pas plus faible ni plus faillible. Comprenez que ce sentiment de ne pas être sûr de quelque chose est un mécanisme de défense. Grâce à lui, nous appliquons un regard plus réfléchi et analytique dans chaque situation.
Ainsi, au lieu de vous juger et de vous sentir mal de douter de vous-même, vous pouvez vous parler avec compassion de la manière suivante : « C’est normal de ne pas se sentir en sécurité ; il n’y a rien de mal à avoir peur. Mais fais confiance à tes capacités, fais-toi confiance et si tu échoues avec l’une de ces dernières, rappelle-toi que ce n’est pas grave. Tu peux toujours réessayer. »
2. Développez une estime de soi inconditionnelle lorsque vous doutez de vous
Dans les moments de doute, essayez de prendre conscience de l’effet que cette approche mentale a sur vous. Ensuite, il vous sera utile d’activer la valeur propre inconditionnelle. Cette compétence consiste en quelque chose de très élémentaire. Votre valeur en tant que personne ne dépend pas de facteurs externes, ni du fait que vous réussissiez ou échouiez ou que quelqu’un vous traite bien ou mal.
Au-delà de ce qui peut arriver, il y a un facteur qui devrait toujours être inconditionnel : votre amour propre et votre confiance en vous.
La prochaine fois qu’un nuage toxique de doutes paralysants vous assaillera, défiez ces pensées qui accumulent ces insécurités.
3. « Doutez de vos doutes », rationalisez-les
Qu’est-ce qu’un doute ? Ce n’est rien de plus qu’une pensée dominée, bien souvent, par une peur irrationnelle. Lorsque ce sentiment vous assaille, lorsque l’insécurité vous mobilise et ne vous permet pas d’avancer, doutez de vos pensées et passez-les au filtre de l’analyse et de la critique compatissante.
Exemple : « Il n’y a aucune raison que j’échoue dans cela. Dans le passé, j’ai fait des choses similaires et je les ai réussies ; d’ailleurs, si je n’osais pas le faire, je me sentirais encore plus mal ».
4. Souvenez-vous de vos réalisations d’hier
Si vous regardez dans le rétroviseur de votre vie, vous découvrirez des aspects étonnants. Vous avez accompli beaucoup de choses, vous avez conquis plus d’un sommet et vos capacités vous ont ouvert de nombreuses portes.
Gardez à l’esprit vos réalisations d’hier car elles sont comme des tremplins qui vous propulseront les jours où les doutes vous pèseront lourdement.
5. Évitez de vous comparer aux autres
Si vous vous demandez quoi faire lorsque vous doutez de vous-même, utilisez un mantra : « Je vais faire de mon mieux et cela suffit. » Cela peut donner l’impression d’une phrase un peu naïve, mais elle est en fait efficace. Les gens dérivent souvent dans la comparaison sociale. Nous avons peur de faire certaines choses parce que quelqu’un est expert, parce que d’autres semblent plus efficaces, parce que nous craignons d’être jugés ou embarrassés.
Beaucoup de nos doutes sont le produit de la pression sociale et de la compétitivité. N’oubliez pas que vous êtes la seule personne à qui vous devez prouver quoi que ce soit donc quoi qu’il arrive, tout ira bien ; où que vous alliez, cela suffira. Vous aurez fait de votre mieux. Réduisez la voix de l’auto-exigence et appréciez le processus, avancez sans crainte…
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- Braslow, M. D., Guerrettaz, J., Arkin, R. M., & Oleson, K. C. (2012). Self‐doubt. Social and Personality Psychology Compass, 6(6), 470-482.
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- Krause N, Ellison CG. The Doubting Process: A Longitudinal Study of the Precipitants and Consequences of Religious Doubt. J Sci Study Relig. 2009 Jun 1;48(2):293-312. doi: 10.1111/j.1468-5906.2009.01448.x. PMID: 20300487; PMCID: PMC2839364.
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