Pourquoi une personne narcissique cherche-t-elle à générer de la jalousie chez son partenaire ?

L’un des traits qui trahit un narcissique est qu’il cherche à générer de la jalousie chez son partenaire. Tout indique que ce type de personnes accomplit des actions telles que flirter avec quelqu’un en présence de l’autre ou laisser des indices d’éventuelles infidélités. Provoquer l’insécurité chez l’autre est une façon de le manipuler.

C’est la conclusion à laquelle est parvenue une étude intitulée “Les narcissiques essaient-ils délibérément de provoquer la jalousie chez leurs partenaires romantiques ? Un examen des motifs pour induire délibérément la jalousie parmi les sous-types de narcissisme”. Sa publication se trouve dans la revue scientifique Personality and Individual Differences, en 2014.

La recherche a révélé que provoquer la jalousie est important pour un narcissique. Car cela place son partenaire dans une position de vulnérabilité. Ainsi, cela facilite le contrôle et la manipulation dans la relation. Le plus courant est que la personne ne s’intéresse même pas à être infidèle, mais plutôt à susciter des doutes. Afin de créer les conditions pour affaiblir leur partenaire.

«Celui qui est jaloux n’est jamais jaloux de ce qu’il voit. Ce qu’il imagine suffit.”

Jacinto Benavente

Étude sur le besoin narcissique de générer de la jalousie

L’étude notée a été menée par Gregory Tortoriello, Joshua D. Foster et W. Keith Campbell, chercheurs affiliés à l’Université de l’Alabama aux États-Unis. L’objectif était d’examiner si les narcissiques essayaient délibérément de provoquer la jalousie chez leurs partenaires amoureux puis d’analyser les motifs sous-jacents de le faire.

L’enquête a été menée auprès de 237 participants, tous étudiants universitaires. Parmi eux, 54 % étaient des femmes et 46 % des hommes. Les volontaires ont rempli des questionnaires et des mesures de personnalité pour évaluer le narcissisme et les tendances à la jalousie dans leurs relations amoureuses.

Il est important de tenir compte du fait que l’échantillon étant composé uniquement d’étudiants universitaires. Les résultats ne se généralisent pas à l’ensemble de la population. De plus, il est possible que les comportements et motivations liés au narcissisme et à la jalousie varient dans d’autres tranches d’âge ou contextes autres que celui considéré pour l’exploration.

Lisez aussi: Existe-t-il des jalousies positives?

Quel fut le déroulement de l’étude?

Pour mener à bien la recherche, un groupe de jeunes volontaires, hommes et femmes, ont été recrutés au sein du campus. Par la suite, des données de base sur les participants ont été collectées. Telles que l’âge, le sexe et la durée moyenne des relations amoureuses.

L’étape suivante était une évaluation des éventuels traits narcissiques chez chacun d’eux. Ainsi, les participants ont rempli des questionnaires et des mesures de personnalité. Les formulaires comprenaient des échelles largement utilisées telles que l’inventaire de la personnalité narcissique (NPI) et considéraient les éléments suivants :

• Vanité
• Autorité
• Réclamation
• Exploitation
• Supériorité
• Exhibitionnisme
• Autosuffisance

Immédiatement après, les tendances de chaque volontaire à provoquer la jalousie ont été évaluées. Pour atteindre cet objectif, les chercheurs appliquèrent des questionnaires spécifiques. Ils ont exploré les motivations sous-jacentes et les stratégies utilisées par les participants dans le but d’induire la jalousie chez leurs partenaires.

Enfin, une analyse statistique des données recueillies a été faite pour examiner les relations entre le narcissisme et la provocation à la jalousie. Ainsi que pour identifier les motifs sous-jacents et les différences entre les sous-types de narcissisme. Le NPI n’évalue que les dimensions adaptatives (subcliniques) du narcissisme.

Pourquoi une personne narcissique cherche-t-elle à générer de la jalousie: Les résultats de l’étude

La principale conclusion de l’étude est que les individus ayant des tendances narcissiques sont enclins à essayer délibérément de créer de la jalousie chez leurs partenaires amoureux. Ceci est plus important chez les personnes dont les traits narcissiques se rapprochent du pathologique.

Cette forme de manipulation peut favoriser l’apparition de violence psychologique. En effet, les recherches du Journal of Psychology indiquent que le narcissisme vulnérable et grandiose est en lien avec la violence psychologique dans les relations intimes. Des deux catégories, la dernière était directement liée à ce type d’abus, tandis que la première ne l’était qu’indirectement.

En ce qui concerne les conclusions de l’étude menée par des universitaires de l’Université de l’Alabama, trois motivations fondamentales à un tel comportement ont été détectées :

1. Stimulateur d’estime de soi. Les narcissiques ont tendance à se sentir mieux lorsqu’ils rendent leur partenaire jaloux. Ils se perçoivent comme plus précieux et importants.
2. Contrôle. Ils ont estimé que s’ils étaient capables de provoquer la jalousie chez leur partenaire, ils acquéraient également plus de contrôle sur la relation. Puis cela, à son tour, leur permettait de se sentir plus puissants.
3. Désir d’attention. S’ils parviennent à générer de la jalousie chez leur partenaire, ils commencent à lui accorder plus d’attention. Ils ne se souciaient pas de savoir si une telle attention se basait sur l’insécurité et non sur une affection ou un intérêt amoureux plus important.

Cela suggère que le narcissique peut chercher à générer de la jalousie comme stratégie pour satisfaire ses besoins d’attention. Réaffirmer son estime de soi et exercer un contrôle sur ses partenaires.

Découvrez également: Le syndrome du grand homme, une forme de narcissisme

Attention ! Ces résultats ne sont pas généralisables

Il est important de noter que cette étude se concentrait spécifiquement sur le contexte des relations amoureuses et ne couvrait pas toutes les dimensions du narcissisme. Ni toutes les motivations possibles pour générer la jalousie.

En ne prenant pas en compte les différents aspects de ce type de personnalité, les résultats ne sont pas représentatifs pour l’ensemble de la population de personnes narcissiques. Ils ne faut donc pas en faire une généralité.