"On ne parle pas de ça", ou quand ne pas s'exprimer nous fait du mal
Rédigé et vérifié par Psychologue María Alejandra Castro Arbeláez
Il est courant de vivre des situations où nous pensons qu’il faut se taire. Les autres peuvent nous le communiquer de manière directe en disant “on ne parle pas de ça” ou nous pouvons aussi en avoir l’intuition par la disposition des circonstances ou de l’environnement. Par contre, une fois le message enregistré et traité, c’est à nous d’agir.
De plus, nous nous inhibons parfois – alors que nous ne le souhaitons pas forcément – par ce message (“on ne parle pas de ça“)… sans en être conscients. C’est pourquoi nous souhaitons approfondir le sujet. Au cours de ce voyage, nous vous montrerons ce que c’est, pourquoi le silence peut nous faire du mal et avec quels outils nous pouvons faire face à ces situations.
Les secrets et le mandat de ne pas parler peuvent mener à des interactions malsaines avec nous-mêmes, les autres et la nature.
“On ne parle pas de ça”, de quoi s’agit-il ?
Cela peut se produire dans différentes situations. D’une part, quand on nous interdit de nous exprimer en nous justifiant par la question typique : que vont penser les autres ? D’autre part, lorsqu’il nous est interdit de parler d’un sujet qui nous intéresse et qu’on ne nous donne pas d’explication. Aussi, quand il y a des secrets qui restent cachés par un ou plusieurs membres de la famille. Ces occasions sont traumatisantes et nous ne savons pas comment les traduire en mots pour que les autres nous comprennent.
Il s’avère que, même si nous faisons semblant que certains sujets ne sont pas là, ils sont là. Ensuite, des pensées, des sentiments et des comportements peuvent surgir. Cela se produit parce que nous avons des façons différentes de percevoir et de communiquer. Si quelque n’est pas dit par le langage verbal, il peut l’être au moyen du langage non verbal.
Maintenant, tous ceux qui nous disent “on ne parle pas de ça” n’ont pas tous des intentions malveillantes. Parfois, inconsciemment, nous communiquons quelque chose que nous ne voulons pas ou sans l’intention de faire du mal à l’autre. Ensuite, il y a ceux qui veulent nous faire du mal et c’est pourquoi ils récompensent notre silence ou punissent nos paroles, et il y en a d’autres qui le font, même pour nous protéger ou sans savoir qu’ils peuvent nous nuire.
“On ne parle pas de ça” : pourquoi ne pas nous exprimer nous fait-il du mal ?
Dans ce contexte, le silence peut nous faire du mal parce qu’il empêche la ventilation de notre cerveau. Nos idées ne peuvent pas acquérir un chemin au-delà de notre dialogue interne. Nous avons tous ressenti une fois ce sentiment que nous sommes, depuis longtemps silencieux, sur le point d’exploser.
Et quand d’autres ne nous permettent pas de parler de certains sujets, ils envahissent notre liberté. Parfois, il peut être nécessaire de se taire, surtout si la personne se trouve dans une situation difficile. Mais le fait de le faire d’une manière ou d’une autre nous invalide. Cela nous empêche d’aider l’autre ou de protéger nos droits.
D’autres fois, nous gardons le silence par peur, surtout lorsque ce que nous avons vécu est vraiment douloureux ou embarrassant. Cependant, il est important de l’exprimer pour que nous puissions le laisser aller et le faire revivre plutôt comme une expérience d’apprentissage. En ne le faisant pas, nous pourrions ressentir encore et encore ce qui nous angoisse.
D’autres fois, il y a des secrets qui sont gardés pour ne pas faire de mal. Cependant, ils en sont la cause : la personne peut le découvrir par d’autres moyens ou ne pas être capable d’assumer certains défis vitaux parce qu’elle est plus ou moins consciente qu’il se passe quelque chose, mais ne sait pas très bien comment l’identifier.
Des stratégies pour faire face à ces situations
Il existe différentes stratégies pour faire face à ces situations. Voyons-les ensemble :
- Exprimer ce que nous ressentons : il n’est pas nécessaire que ce soit nécessairement par les mots. Nous pouvons aussi le faire par l’art, l’exercice, la méditation et/ou la connexion avec nos émotions
- Demander de l’aide : qu’il s’agisse d’un professionnel, par exemple, d’un psychologue ou de personnes qui nous sont proches. Ce n’est pas une mauvaise chose de se sentir dépassé ou d’avoir vécu des problèmes douloureux
- Cultiver la résilience : il est possible d’avancer. Comment ? Surmonter nos problèmes, donner un autre sens à nos expériences douloureuses, plus agréables et plus riches d’apprentissage
- Fixer des limites : si quelque chose nous fait mal, il est important de le faire savoir. C’est une façon de nous protéger et de faire savoir aux autres ce qui nous tracasse
D’un autre côté, si nous le soupçonnons, nous pouvons aussi demander à la personne qui nous cache quelque chose de le partager avec nous. De cette façon, à de nombreuses occasions, nous allégeons leur fardeau et nous serons prêts à mettre en œuvre une stratégie d’adaptation. Comme vous pouvez le constater, il existe de multiples façons de surmonter l’obstacle “dont on ne parle pas“.
Cette question est si importante qu’elle a été abordée par diverses branches de la psychologie, comme la thérapie systémique. De plus, ellefait également l’objet d’études de recherche. Ludmila da Silva Catela, dans son article “On ne parle pas de ça. Questionnements méthodologiques sur les limites et le silence dans les entrevues familiales de disparus politiques“, nous montre un reflet du “non-dit, censuré ou corrigé” et son rapport intime avec la confiance et la douleur, surtout chez les victimes de violence indirecte ou non, même chez les générations proches, qui n’y ont pas réussi.
Tout ce qui n’est pas dit peut nous causer de grandes souffrances. Cependant, il est possible de l’exprimer de différentes manières. D’autre part, les personnes qui nous disent directement ou indirectement “on ne parle pas de ça” n’ont pas toujours l’intention de nous faire du mal, mais elles peuvent le faire. Il est donc important de rendre visible ce qui est caché, mais d’une manière affirmée, ce qui exige, à son tour, certaines stratégies, compétences et attitudes.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
- Catela, L.F.S: (2000). De eso no se habla. Cuestiones metodológicas sobre los límites y el silencio en entrevistas familiares de desaparecidos políticos. Historia, antropología y fuentes orales, pp. 69-75.
- Werba, A. (2002). Transmisión entre generaciones. Los secretos y los duelos ancestrales. Psicoanálisis de la Asociación Psicoanalítica de Buenos Aires, 24, 295-313.
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