Nous confondons souvent façons d'être et troubles mentaux
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
La psychologie n’a pas su se faire une place dans la rue, pas à un niveau accessible ou compréhensible. La plupart des gens dans la société continue à confondre différentes façons d’être avec des troubles mentaux. Nous continuons à entendre des phases comme “aujourd’hui je suis bipolaire“, “je me sens compulsif ce matin” ou “aujourd’hui je suis en dépression“.
La plupart d’entre nous manifestons, de temps en temps, des manières d’être qui peuvent être liées à des problèmes à caractère psychologique. Mais, de là à considérer cela comme un trouble mental, il y a une grande différence.
La manière dont nous affrontons les problèmes quotidiens liés à la santé mentale peut nous mener aux troubles, lorsque les signes et les symptômes se font permanents, fréquents et affectent toutes les zones fonctionnelles de la personne. La santé mentale continue à être la grande oubliée dans la santé publique. C’est un grand tabou qui doit être affronté et résolu.
“L’état de votre vie n’est rien de plus qu’un reflet de l’état de votre esprit.”
-Wayne Dyer-
La douleur mentale est moins dramatique que la douleur physique, mais elle est plus commune et aussi plus difficile à supporter
Les maladies mentales sont des altérations du développement cognitif ou des troubles du comportement qui peuvent affecter sérieusement l’autonomie personnelle et les bons résultats quotidiens des activités quotidiennes. La perte d’autonomie quotidienne implique une douleur invisible et inexplicable qui fait que les maladies mentales sont difficiles à surmonter. Une âme triste peut tuer plus rapidement qu’une bactérie.
La joie et la douleur ne sont pas comme l’huile et l’eau : elles coexistent. Lorsque la douleur est mentale, généralement on souffre seul, renfermé sur soi, et la plupart du temps, sans que personne ne puisse arriver ne serait-ce qu’à imaginer l’état de nos pensées. La véritable douleur est celle dont on souffre sans témoins.
Une étude publiée récemment dans la revue Psychological Science conclut que la douleur mentale affecte plus que la douleur physique ; les expériences émotionnelles négatives peuvent provoquer plus de souffrance qu’on ne le pense. Alors que le souvenir de la douleur physique s’estompe avec le temps, la douleur mentale, elle, peut être ravivée au travers du souvenir.
“La douleur qui n’est pas noyée dans les larmes peut faire pleurer d’autres organes.”
Il faut changer la conscience sociale des troubles mentaux
Contrairement à ce que la plupart des gens peuvent penser, les troubles mentaux sont omni-présents dans la société. De fait, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un citoyen sur quatre aura à affronter un type ou un autre de maladie mentale au cours de sa vie.
Cette information ouvre un débat à l’occasion duquel il est important de comprendre que l’on vit au milieu des trouble, acceptés s’ils sont physiques, et bannis et passés sous silence s’ils sont mentaux. Les troubles mentaux ne sont pas choisis, même si certaines habitudes mentales peuvent déclencher d’autres habitudes nocives pour notre santé.
Les troubles mentaux sont plus fréquents chez les personnes dont les parents consanguins en souffrent aussi. Certains gènes peuvent augmenter le risque de contracter une maladie mentale et une situation de vie en particulier peut la déclencher. Concrètement, l’exposition à des facteurs de stress environnementaux, à des toxines, à des drogues ou à de l’alcool peuvent s’associer, dans certains cas, à la maladie mentale.
Cesseriez-vous de lire la saga d’Harry Potter parce que son autrice est passée par une profonde dépression ? N’écouteriez-vous plus Elton John car il a souffert de boulimie ? Le trouble obsessionnel compulsif de Léonardo DiCaprio l’a-t-il freiné dans sa carrière d’acteur ? Apprenons à vivre ensemble, en nous enrichissant de nos différences.
“De nos vulnérabilités viennent nos forces.”
-Sigmund Freud-
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