L'intelligence émotionnelle est-elle vraiment un type d'intelligence ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Combien de personnes connaissez-vous qui ont une bonne intelligence émotionnelle ? Y en a-t-il beaucoup ou sont-elles très peu nombreuses à disposer des compétences adéquates dans ce domaine ? La vérité est que nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir pour devenir compétents dans ce domaine crucial. Celui qui nous permet d’avoir de meilleures relations les uns avec les autres ainsi qu’une plus grande maîtrise et compréhension de nous-mêmes.
D’autre part, pensez-vous que l’intelligence émotionnelle soit vraiment un type d’intelligence ? La vérité est qu’il existe aujourd’hui un certain désaccord entre les psychologues sur cet aspect. Rappelons-nous : alors que le quotient intellectuel (QI) fait référence à notre capacité à penser et à traiter des informations, à résoudre des problèmes, à prendre des décisions ou à apprendre de l’expérience, l’intelligence émotionnelle (IE) couvre d’autres domaines.
Dans ce cas, on parle de dimensions telles que comprendre ses propres états émotionnels et ceux des autres, savoir les réguler, avoir de bonnes compétences sociales, etc. Nous savons même qu’une bonne intelligence émotionnelle est liée à une meilleure santé mentale et une satisfaction de vie plus significative. Dès lors, peut-on la considérer comme une forme d’intelligence similaire au QI ?
L’intelligence émotionnelle est une compétence que nous pouvons tous former et améliorer. L’intelligence, quant à elle, comporte un facteur génétique et un autre qui dépend de l’expérience et de l’apprentissage.
Que dit la science sur l’intelligence émotionnelle (IE) ?
L’intelligence, c’est avant tout l’ensemble des compétences qui permettent de répondre aux enjeux de l’environnement. Savoir résoudre des problèmes de manière innovante en est un exemple. D’où vient l’intelligence émotionnelle ? Comment une compréhension correcte et une régulation émotionnelle peuvent-elles nous aider à faire face aux défis de la vie quotidienne ? La vérité est qu’elles peuvent le faire à bien des égards.
Lorsqu’on leur demande si l’intelligence émotionnelle est vraiment un type d’intelligence, les experts nous donnent une réponse. Nous ne devrions pas considérer l’intelligence émotionnelle comme une entité distincte, mais comme une partie supplémentaire de l’intelligence générale. Le Dr Ronald E. Riggio, l’un des plus grands experts en matière de leadership et d’intelligence, a publié plusieurs études sur ce sujet.
Ainsi, alors que l’intelligence générale comporte une part génétique, les compétences émotionnelles sont des domaines que nous pouvons apprendre et développer. Cela nous est bénéfique, car cela fait de nous des individus plus compétents, capables de maximiser le talent, la créativité et les capacités cognitives.
Approfondissons un peu le sujet.
Le concept d’intelligence émotionnelle (IE) trouve ses origines dans les années 1930. C’est à ce moment qu’un groupe de chercheurs découvre une forme d’intelligence non intellectuelle, qu’ils définissent comme une compétence favorisant la vie en société et la construction de relations satisfaisantes.
Il est temps de reformuler ce que nous entendons par « l’intelligence »
Nous mesurons l’intelligence depuis des décennies à l’aide de tests standardisés, comme le célèbre et ancien test de Stanford-Binet ou les échelles de Wechsler. À l’aide de ces ressources, nous avons analysé la capacité des personnes à raisonner logiquement, ainsi que leur capacité à traiter de nouvelles informations.
Eh bien, des personnalités comme le psychologue Robert Sternberg pensent désormais qu’il faut concevoir un autre modèle, celui qu’il définit comme une intelligence réussie. En d’autres termes, selon lui, il faut mesurer et concevoir l’intelligence comme un ensemble de compétences permettant d’atteindre le succès dans tous ses aspects (satisfaction professionnelle, personnelle, bien-être social, santé mentale, etc.).
De nombreuses voix insistent sur ce même fait. Mesurer l’intelligence à travers des tests mathématiques ou linguistiques peut être quelque peu réductionniste. Considérons, par exemple, quelqu’un avec un QI élevé mais avec des compétences émotionnelles similaires à celles d’un enfant de 3 ans. Quelqu’un comme ça atteindra difficilement le succès.
Les compétences émotionnelles sont un domaine de plus de l’intelligence générale
Une étude de l’Université du Kentucky souligne qu’à l’heure actuelle, nous avons encore de sérieuses limitations dans la mesure et l’évaluation de l’intelligence émotionnelle. Néanmoins, une chose est évidente. Les personnes ayant de bonnes compétences émotionnelles ont plus de chances de réussir sur le plan académique et professionnel.
La conscience de soi, la régulation émotionnelle, la positivité ou une bonne communication émotionnelle sont des compétences qui complètent nos propres capacités cognitives. Grâce à elles, nous gérons mieux le stress et l’anxiété, nous parvenons à conclure des accords avec ceux qui nous entourent et nous nous sentons plus motivés à travailler pour nos objectifs.
Les compétences émotionnelles sous-tendent l’intelligence générale et nous devrions tous les développer davantage, bien que ce ne soit pas une tâche facile. Cela nécessite de l’engagement, de la pratique et du dévouement.
Il y a un domaine dans lequel chacun de nous doit s’améliorer : être attentif au monde social qui nous entoure, être sensible aux réalités des autres (empathique) et savoir comprendre les messages émotionnels des autres.
L’intelligence émotionnelle est-elle vraiment un type d’intelligence ? Améliorons notre point de vue !
Nous devons aller au-delà de la question classique qui consiste à savoir si l’intelligence émotionnelle est vraiment un type d’intelligence. Ne considérons pas ces dimensions comme des entités distinctes. Ne pensons pas à la théorie des intelligences multiples de Gardner car elle a peu de validité. Voyons l’intelligence comme une caractéristique unique composée de différents domaines.
Celles qui, comme le souligne Robert Sternberg, peuvent nous permettre d’être efficaces, décisifs, innovants, des personnes capables de comprendre les autres, de coexister, de parvenir à des accords et de réguler notre comportement pour atteindre des objectifs. Nous ne pouvons pas séparer la raison de l’émotion et, par conséquent, il ne peut y avoir d’intelligence cognitive et d’intelligence émotionnelle. Les deux ne font qu’un et se complètent.
Le problème est que, jusqu’à présent, nous n’avons pas accordé suffisamment d’importance aux compétences émotionnelles. Nous devons devenir des auditeurs plus efficaces, de meilleurs communicants, des personnes plus empathiques et orientées vers la conclusion d’accords et non la création de conflits. Les génies ne valent rien pour nous s’ils ne sont pas capables de maîtriser leur frustration ou de percevoir la tristesse de celui qui est en face d’eux.
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