Les effets de l'hyper-parentalité sur les enfants
Les effets de l’hyper-parentalité se reflètent principalement dans le concept de soi de l’enfant et dans sa capacité à établir des relations saines avec les autres. Ces effets se poursuivent jusqu’à l’âge adulte. Ils ne sont par ailleurs pas faciles à identifier ou à surmonter une fois installés. D’où l’importance de prendre conscience de ce phénomène.
L’hyper-parentalité est un terme utilisé depuis quelques années pour définir un style parental dans lequel les parents exercent un style particulier de surprotection et de contrôle excessif sur leurs enfants. Ce style d’enseignement est devenu une tendance relativement générale, en particulier parmi les couches moyennes et supérieures de la société.
Le problème résulte du fait que les parents ne perçoivent pas ces styles parentaux comme un schéma dysfonctionnel. Bien au contraire. Leur mentalité est en effet celle du succès extrême. De sorte que leurs enfants se transforment en un projet de plus dans cette logique d’obtention « du maximum en tout ». Les effets de l’hyper-parentalité se manifestent subtilement au début et de manière plus évidente sur le long terme.
Qu’est-ce que l’hyper-parentalité ?
L’hyper-parentalité est un modèle parental dans lequel les parents veulent s’occuper de toutes les carences et résoudre tous les problèmes de leurs enfants. Ils veulent également que leurs enfants réussissent parfaitement dans tout ce qu’ils entreprennent. Ils leur donnent également le sentiment qu’ils méritent tout, simplement parce qu’ils existent. Les hyper-parents veulent des hyper-enfants.
Il s‘agit d’un style d’éducation artificielle dans lequel on considère que l’enfant ne devrait pas traverser de moments difficiles, faire des erreurs ou apprendre à prendre des décisions. C’est à cela que servent leurs parents : éviter que le mal-être ne les effleure, éviter qu’ils ne commettent des erreurs et gérer leur vie jusqu’au succès.
Il est possible, à court terme, que les effets de l’hyper-parentalité soient positifs dans des aspects spécifiques. Mais à long terme et dans une perspective globale, de tels effets sont très néfastes.
Ce phénomène obéit à plusieurs facteurs. Les familles sont aujourd’hui beaucoup plus petites, et la famille élargie ne compte plus beaucoup. Les parents actuels ont par ailleurs des enfants à un âge plus avancés qu’avant. De sorte qu’ils tendent à devenir les parents idéaux d’enfants parfaits.
Il existe en outre tout un bombardement d’informations et d’offres selon lesquelles l’éducation est un sujet très complexe, qui nécessite un manuel pour tout. Le facteur déterminant en réalité est que de nombreux parents trouvent dans l’hyper-parentalité un modèle qui leur permet de projeter leurs propres lacunes et insécurités.
Les effets
Les effets de l’hyper-parentalité sont nombreux. Le premier d’entre eux est la forte dose de stress qu’il génère chez les enfants. Dans leur empressement à faire de leurs enfants les meilleurs, les parents réduisent considérablement leurs espaces d’exploration, d’essais/échecs, de loisirs, d’ennui, de frustration. Ils n’ont pas le droit d’être des enfants, ce qui angoisse les plus jeunes. Ils savent, implicitement, qu’on attend beaucoup d’eux.
Un autre des grands effets de l’hyper-parentalité est la stagnation du développement de l’autonomie. L’enfant grandit avec le sentiment que, pour tout, il doit être dirigé et orienté.
L’enfant n’a pas confiance en ses propres ressources car il n’a pas été en mesure de les explorer. Il demande au contraire la validation d’une autorité. Il ne sait pas car ses critères n’ont pas été formés. De sorte qu’il a besoin de quelqu’un qui «sait» pour lui dire si ce qu’il pense, ressent ou fait est valable.
Tout cela finit par générer de fortes insécurités et des sentiments de faible valeur et d’incompétence. Une gigantesque vulnérabilité, par ailleurs. Les hyper-enfants ont du mal à tolérer les critiques. Ils se sentent blessés dans l’âme si quelqu’un les remet en cause.
Il est également très probable qu’ils aient peur de tout. Ils ont besoin d’une main pour les soutenir car ils n’ont pas la présence d’esprit pou oser s’aventurer.
L’hyper-parentalité est caractéristique des parents anxieux et peu sûrs d’eux. Le Dr. Eva Millet, auteur du livre Hyper-enfants : enfants parfaits ou hyper-enfants?, conseille donc une éducation plus détendue.
Permettre aux enfants de s’exprimer librement et de participer aux décisions qui les concernent. Comprendre que la frustration fait également partie de l’éducation. Qu’elle nous rend plus forts et plus résilients. La construction du caractère implique de ne pas obtenir tout ce que nous voulons et de faire des erreurs. La vie est en effet ainsi faite.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
- García Manrique, R. (2009). ¿ Qué hay de malo en ser perfecto? Revista de Bioética y Derecho, 2009, num. 15, p. 16-20.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.