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Le son de la pluie : une mélodie de calme pour notre cerveau

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Le son de la pluie : une mélodie de calme pour notre cerveau
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Le son de la pluie a un tintement unique, rythmique et calme qui résonne sur les vitres de nos fenêtres et sur les pavements des rues. C’est la mélodie du ciel lorsqu’il se fâche, de la nature lorsqu’elle se renouvelle et, avant tout, cette fréquence évocatrice qui calme notre cerveau avec son effet indescriptible, celui-là même qui facilite notre repos ou éveille notre imagination…

Comme le disait Henry Beston, naturaliste et écrivain célèbre, peu de sons sont aussi élémentaires sur notre planète que le rugissement des vagues qui s’écrasent contre les roches et l’écoulement de la pluie sur nos villes. D’une certaine manière, tout ce qui est aquatique, tout ce qui est lié à l’eau éveille nos sens et notre fascination.

Il reste clair, cependant, que tout le monde ne présente pas les traits d’un véritable pluviophile ; tout le monde ne se sent pas à l’aise ni en sécurité lorsque le ciel se remplit de nuages, que la lumière devient cendrée et que tout est flou avant l’arrivée de la tempête. Cependant, les faits sont là : il suffit de jeter un oeil à Youtube ou à Spotify pour découvrir que lorsque l’on veut se relaxer, le son de la pluie est agréable à écouter.

S’il en est ainsi, si ce type de cadence et de rythme produit cet effet sur notre cerveau et sur notre esprit, c’est en raison d’une série de facteurs bien particuliers. Continuez à lire cet article et découvrez-les.

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Le son de la pluie, le son du calme

Le fracas des vagues marines qui s’écrasent sur les rochers, une rivière qui suit son cours, la pluie qui tombe… Nombreux sont ceux qui expérimentent une sensation plaisante lorsqu’ils écoutent ce type de sons aqueux. Or, plus que du plaisir ou du calme, ce que l’on perçoit, selon les neurologues, est une sensation de “non menace”.

Il est fort probable que plus d’un de nos lecteurs soit surpris de lire cela, car les phénomènes naturels associés à l’eau ne sont pas précisément exempts de danger pour nous, nous le savons.

La mer et sa force redoutable provoque parfois des désastres, de même que la pluie. Cependant, il s’agit de nous concentrer exclusivement sur les sons qu’évoquent ces éléments : ils sont rythmiques, suivent un intervalle répétitif et se situent au niveau de ce seuil de décibels où notre cerveau entre en état de calme.

De son côté, toute stimulation auditive qui dépasse les 70 décibels et qui apparaît de manière imprévue ou montre une certaine irrégularité sera interprétée par nos structures cérébrales comme une menace. C’est ce qui a été conclu par les chercheurs de l’Université de Pennsylvanie dans le cadre d’une étude réalisée en 2012. Nous sommes biologiquement préparés à réagir face aux sons inattendus, face aux cris et aux stimulations auditives stridentes.

Tout cela explique pourquoi le son irrégulier du trafic, les personnes qui élèvent la voix ou encore toute cette gamme de bruits que l’on peut entendre dans la jungle de nos villes génèrent chez nous du stress et un épuisement psychologique. Notre cerveau a besoin d’une harmonie environnementale et de cet équilibre acoustique – uniforme dans ses fréquences – générateurs de calme. Il n’y a qu’ainsi qu’il peut sécréter des endorphines, et donc nous apporter ce bien-être idéal pour se reposer, voire pour entrer dans un agréable état d’introspection.

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Le bruit blanc ou le camouflage acoustique

Nombreuses sont les personnes qui écoutent le son de la pluie pour trouver le sommeil. Si notre insomnie est occasionnelle et associée surtout au stress, il est fortement recommandé d’avoir recours à ce type de solutions. Le docteur Orfeu Buxton, professeur à Harvard et expert en troubles du sommeil, nous explique dans ses travaux que la plupart de ses patients bénéficient de ce qu’il appelle “le camouflage acoustique”.

Ce terme désigne tous ces sons aux fréquences uniformes qui “éteignent” la sensation de menace présente dans le cerveau de bien des personnes. Lorsque l’on est soumis à la pression, au stress et à l’anxiété dans notre vie, il y a certaines zones cérébrales qui sont toujours “en alerte” et sur la défensive.

Ce que nous obtenons alors avec le son de la pluie ou le bruit blanc (un signal sonore qui contient toutes les fréquences à la même puissance), c’est une sorte de camouflage. Cela offre au cerveau quelque chose qui génère une sensation de contrôle, une règle acoustique répétitive qui le convainc qu’il n’y a pas de menaces externes. Par conséquent, une sensation de calme nous envahit.

“Le son de la pluie n’a pas besoin de traduction.”

-Alan Watts-

Dans un monde paralysé à l’extrême par des stimuli inattendus, notre cerveau a besoin d’instants où tout est prévisible. Des moments où rien ne nous interrompt, où la vie se limite à rester contenue dans un temps parfait d’harmonie et d’équilibre. Le son de la pluie nous le permet ; la nature et ses phénomènes nous mettent en contact avec nos racines et nos essences, nous mènent à ce coin privé où nous n’avons qu’à être.

Pour conclure, il convient de dire que nous ne pouvons pas laisser de côté l’effet sensationnel de la pluie. Au-delà de son son, il y a son pétrichor, cet arôme unique de la terre mouillée, cette géosmine qui reste suspendue dans l’air, qui nous captive avec sa fragrance et nous ramène à des souvenirs en nous transmettant des sensations agréables.

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.