Le cortex préfrontal, une des parties les plus intéressantes du cerveau
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Le cortex préfrontal est le reflet le plus sophistiqué de notre évolution. Du point de vue évolutif, il s’agit de la dernière région corticale à se développer, à montrer une avancée phylogénétique et ontogénétique complète. Nous pouvons l’identifier facilement car il s’agit de cette zone rugueuse et plissée, située dans la zone la plus proche de notre visage, là où sont contenus les processus mentaux et cognitifs les plus complexes.
L’un des objectifs de la neuropsychologie est de comprendre cette relation sophistiquée entre le cerveau et notre comportement. Ainsi, personne ne sera surpris de savoir que le cortex préfrontal est incontestablement l’une des zones les plus intéressantes et les plus décisives pour comprendre notre pensée abstraite et même notre conscience de soi. Il s’agit, pour ainsi dire, de cette structure nous rendant vraiment humains.
Le cortex préfrontal est cette région du cerveau associée à la planification de comportements cognitivement complexes et à l’expression de la personnalité.
Les scientifiques appellent “fonctions exécutives” toutes ces tâches sophistiquées effectuées par le cortex préfrontal. Ils en décidèrent ainsi en raison d’un fait très spécifique : nous sommes ici confrontés à cet espace privilégié de notre cerveau où nous pouvons faire la distinction entre le bien du mal, où nous pouvons évaluer notre environnement et même établir un contrôle sur notre propre pensée.
Le cortex préfrontal, la dernière zone du cerveau à s’être développée
Certains des parents déplorent la difficulté de leur enfant adolescent pour comprendre certaines choses, pour contrôler et freiner leur impulsivité, pour raisonner suffisamment avant d’agir. Nous nous lamentons alors que le développement du cortex préfrontal n’est en réalité complet qu’à l’âge de 20 ou 25 ans.
Malgré l’apparence “presque” adulte de nos garçons et filles adolescents, nous ne devons pas oublier que leur cerveau restent encore immatures. Il est en effet intéressant de noter que le cerveau humain progresse vers la maturité de la nuque vers le front et, par conséquent, le cortex préfrontal est la dernière zone à se consolider, à développer les capacités les plus sophistiquées et précieuses de notre espèce.
Cela ne signifie pas cependant que les enfants et les adolescents ne sont pas capables de prendre des décisions avant d’avoir atteint la vingtaine. Ils le font et, parfois, de manière adéquate. Il convient néanmoins de garder à l’esprit que le développement de ces compétences plus complexes se met en place progressivement, année après année, et que plus grands seront les défis, les stimuli, les opportunités et les soutiens, plus le développement de ces capacités cognitives sera optimal.
Par conséquent, n’hésitons pas à être plus compréhensifs avec eux, vu leurs âges. En effet, la seule chose dont ils ont besoin est du temps, de la patience, de la compréhension et de bons conseils.
Les parties du cortex préfrontal
Le cortex préfrontal est ce centre de contrôle sophistiqué et en même temps extrêmement complexe qui possède de multiples connexions avec différentes régions du cerveau. Ainsi, des structures telles que l’hippocampe, le thalamus et le reste des lobes cérébraux partagent avec lui des voies directes, des canaux où l’information va et vient de manière quasi incessante.
Voyons maintenant en quelles parties le cortex préfrontal se divise :
- Le cortex orbitofrontal, lié à nos comportements sociaux et à notre prise de décision
- Le cortex dorsolatéral, une zone essentielle de l’être humain. Grâce à lui nous planifions, nous concevons des objectifs, nous mémorisons, nous réfléchissons… Les neuroscientifiques osent dire qu’il s’agit de l’endroit où se situe notre conscience.
- Le cortex ventromédian est lié à notre perception et à l’expression de nos émotions
Quelles sont les fonctions du cortex préfrontal ?
Des scientifiques de l’Université du Missouri ont expliqué il y a quelques années pourquoi notre cortex préfrontal est si grand par rapport aux autres espèces avec lesquelles nous partageons notre planète. Ils indiquèrent que cela serait dû à un processus de pression démographique. Autrement dit, au fur et à mesure que le nombre de personnes composant nos environnements augmentait, la façon dont nous interagissions et dont nous communiquions s’améliorait.
Toute cette expérience sociale, cognitive et émotionnelle a donné forme à un cortex préfrontal plus évolué. Voyons à présent quelles fonctions cette partie spéciale de notre cerveau effectue habituellement.
- Il coordonne et ajuste notre comportement social.
- Il nous aide à contrôler les impulsions et à gérer nos émotions
- C’est dans cette zone que nous mettons en oeuvre les processus liés à notre personnalité (être plus timide, plus audacieux, plus ouvert à l’expérience …)
- La motivation, la capacité à disposer de suffisamment d’illusion et d’impulsion pour atteindre un but, est également située dans le cortex préfrontal
- Nous concentrons l’attention, nous organisons des informations complexes et planifions
- C’est ici que se situe également la mémoire de travail, ces compétences cognitives grâces auxquelles nous conservons des informations lorsque nous expérimentons ou faisons des choses
Pour conclure, compte tenu de la pertinence de toutes ces fonctions, nous pouvons imaginer ce que signifie souffrir d’une lésion dans le cortex préfrontal. Ainsi, les personnes qui ont subi des traumatismes, qui présentent une détérioration neuronale ou des problèmes de développement localisés dans cette zone, montrent généralement des difficultés à contrôler leur comportement, à planifier, à décider , à créer…
Elles se caractérisent également par une pensée linéaire et un comportement souvent antisocial. Il s’agit de situations très délicates et complexes qui nous montrent, une fois de plus, la grande pertinence de cette aire corticale pour les êtres humains et leur comportement social.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.