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Le contrôle du stimulus dans les addictions

5 minutes
Nous vous décrivons ici en détail la technique du contrôle du stimulus et vous exposons les moyens les plus courants pour la mettre en œuvre en thérapie.
Le contrôle du stimulus dans les addictions
Alicia Escaño Hidalgo

Rédigé et vérifié par Psychologue Alicia Escaño Hidalgo

Dernière mise à jour : 15 mai, 2023

Le contrôle du stimulus pour les addictions est l’une des techniques fondamentales pour atteindre l’objectif difficile, mais possible, d’abandonner une habitude destructrice.

Comme on dit Morte la bête, mort le venin. Bien que cela puisse paraître simple, c’est essentiellement l’objectif des techniques de contrôle du stimulus. Elles visent à éliminer les stimulus qui peuvent déclencher le comportement de dépendance.

Même si dans cet article, nous nous concentrons davantage sur les dépendances, le contrôle des stimuli peut être réalisé dans le contexte de toute habitude destructrice.

Cette technique s’inscrit dans le cadre des techniques de type comportemental et en particulier de maîtrise de soi. Elle implique une action spécifique visant à éliminer, remplacer ou modifier les stimuli qui peuvent conduire à la réponse que l’on souhaite éliminer.

Comme nous l’avons exprimé plus haut, la technique en elle-même est assez simple. Il suffit de faire des changements sur les déclencheurs pour éviter de tomber dans le comportement addictif.

Les conditions pour la réussite du contrôle du stimulus

Cependant, le fait qu’elle soit simple n’implique pas qu’il soit facile d’obtenir des résultats avec cette technique. Le thérapeute et le patient doivent être en capacité de la réaliser correctement. D’une part, le thérapeute doit faire preuve d’empathie. D’autre part, le patient doit démontrer son engagement. Pour obtenir des résultats fructueux, il faut réunir ces 2 conditions.

Tout d’abord, le thérapeute doit être empathique avec la personne en face de lui. Et ce, sans perdre le contact avec la réalité. Tous les stimuli désirables ne peuvent pas être supprimés ou modifiés, il faut donc trouver des alternatives.

D’autre part, la motivation et la conviction du patient sont indispensables. Il doit montrer qu’il veut changer. Si la personne est, selon le modèle de Prochaska et Di Clemente, à l’étape pré-contemplative ou même à l’étape contemplative, il lui sera difficile d’effectuer efficacement le contrôle du stimulus. Le patient doit avoir pris la décision et l’engagement d’appliquer les directives établies par son thérapeute.

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Les moyens d’effectuer le contrôle du stimulus

Il existe de nombreuses façons de réaliser le contrôle du stimulus. Cela va de l’élimination directe du stimulus qui précipite la réponse à la réalisation de changements physiologiques dans notre corps. Dans tous les cas, le thérapeute devra s’assurer que le patient est capable de le faire. Il devra aussi vérifier que le traitement est réalisable.

Ce dernier point dépendra donc beaucoup du cas et des ressources dont dispose la personne. En effet, le soutien social, la maîtrise de soi et la motivation, entre autres, auront leur importance.

En ce sens, nous savons qu’il est beaucoup plus efficace de travailler sur les premiers maillons de la chaîne comportementale. Par exemple, si une personne souffre d’une dépendance émotionnelle envers une autre personne mais qu’elle a besoin de consommer de l’alcool avant de l’appeler. Dans ce cas, il vaut mieux travailler sur le comportement de la consommation d’alcool plutôt que sur le comportement d’évitement de l’appel.

Voici quelques façons d’effectuer la technique du contrôle du stimulus.

Éliminer les stimuli déclencheurs pour permettre un meilleur contrôle

Cette option s’utilise surtout lorsque le comportement de dépendance est assez sévère. En outre, elle s’utilise lorsque la personne manque de maîtrise d’elle-même. Par exemple, dans une situation où le patient essaie d’arrêter de fumer mais qu’à chaque fois qu’il boit du café, il ressent le besoin incontrôlable de fumer une cigarette.

Dans ce cas, le thérapeute pourra lui conseiller d’éliminer complètement le café. En effet, ainsi, il aura beaucoup plus de maîtrise de lui-même. De plus, il évitera également la cigarette associée à cette situation.

Effectuer le contrôle du stimulus : diminuer les stimuli déclencheurs

Nous mettrions en pratique cette forme de contrôle du stimulus lorsque le patient a une certaine maîtrise de lui-même. En outre, elle se met en place lorsque nous ne pouvons pas éliminer radicalement les stimulus déclencheurs.

Par exemple, dans un cas où le patient sent qu’à chaque fois qu’il sort dans la rue, une très forte impulsion d’achat ou d’acquisition d’objets apparaît. Dans ce cas, il est plus réaliste de demander au patient de laisser ses cartes de crédit à la maison et de sortir avec moins d’argent. Il serait irréaliste de lui dire d’annuler sa carte ou de sortir sans argent du tout.

Retarder le comportement

Une autre façon assez efficace de traiter le comportement de dépendance consiste à s’engager à le retarder. Parfois, nous ressentons une forte envie d’aller au réfrigérateur et de prendre ce chocolat qui semble nous appeler.

Dans ce cas, nous devons prendre la décision de ne pas y aller, au moins pour les 20 prochaines minutes. En même temps, il est important d’avoir une activité alternative pour nous distraire. Si cet engagement est respecté, il y a de fortes chances qu’après cette attente, l’impulsion ait perdu de son intensité.

Effectuer le contrôle du stimulus : apporter des changements au niveau physiologique

Enfin, une autre option est de faire des changements dans notre propre organisme. Cela permet aussi d’éviter de tomber dans le piège de la dépendance.  Il y a, par exemple, un cas de contrôle du stimulus pour les cas graves d’alcoolisme. C’est la prise du médicament Disulfiram ou Antabuse. En effet, l’action que le médicament exerce dans le corps consiste à supprimer l’enzyme qui est responsable du métabolisme de l’alcool (aldéhyde déshydrogénase).

Par conséquent, le patient aura une réaction extrêmement désagréable à la substance, avec des vomissements, de la tachycardie, de la transpiration, etc.

Ce dernier exemple est un cas extrême de contrôle du stimulus. Voici maintenant une autre illustration d’utilisation du contrôle du stimulus avec des changements qui se produisent au niveau physiologique. Par exemple, faire les courses après le déjeuner, sans avoir faim, pour éviter d’acheter des produits hypercaloriques.

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Conclusions sur la lutte contre les dépendances

Le contrôle du stimulus dans les addictions est une technique très efficace si elle est bien exécutée. Cependant, il est difficile de parvenir à un abandon total de la substance avec cette seule technique. Par conséquent, le contrôle du stimulus doit être combiné à d’autres techniques pour optimiser les chances de succès.

Dans le domaine des dépendances, certaines techniques peuvent être compatibles avec le contrôle du stimulus. Par exemple, les techniques cognitives. La technique cognitive vise à changer les croyances erronées que le patient peut avoir au sujet de son problème. D’autre part, le patient peut aussi travailler avec d’autres techniques, comme la relaxation ou la pleine conscience, pour mieux faire face au sevrage.

 


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


Labrador, F.J (2008). Técnicas de modificación de conducta. Editorial Pirámide


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