Le consentement éclairé : cette grande inconnue
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
Le consentement éclairé en psychologie est l’un des principaux outils à la disposition du professionnel pour mettre en évidence son éthique et sa déontologie. Il pourrait être considéré comme un processus de dialogue bidirectionnel entre un patient et un expert de la santé. Il montre les possibles avantages et les inconvénients découlant d’un traitement ou d’une étude psychologique.
Sa définition formelle garantit que le consentement est “librement et volontairement fourni par la partie affectée par toutes actions dans le domaine de la santé et, une fois qu’elle a reçu les informations appropriées, aura évalué les options de son cas” (loi 3/2001 du 28 mai, régulant le consentement éclairé et les antécédents médicaux des patients).
Son origine d’après-guerre
Vous avez peut-être entendu parler de Josef Mengele, connu sous le nom de Docteur Mengele ou “Ange de la Mort”. Ce médecin allemand est entré dans l’histoire pour son sadisme et de sa terrible cruauté. Partisan du nazisme, il mena pendant des années des expériences sur des êtres humains, notamment sur les jumeaux nouveau-nés. Il utilisa des procédures générant de la douleur, des dommages physiques et psychologiques de manière irréversible. Certaines conduisant même à la mort.
Les débuts du consentement éclairé remontent donc à la fin de la seconde guerre mondiale (seconde moitié du XXe siècle). Son origine réside notamment dans les procès de Nuremberg. Ces procès prononcèrent des sanctions contre un grand nombre de dirigeants, de fonctionnaires et de collaborateurs du régime hitlérien, accusés de crimes de guerre.
Ainsi, dès 1947, le consentement fut considéré comme un pilier fondamental de la recherche scientifique impliquant des êtres humains. Les médecins américains Leo Alexander et Andrew Comvay Ivy firent un décalogue avec une série de normes éthiques. Ce décalogue est connu sous le nom de “Experimental medical experiment”. Il prendrait plus tard le nom de “Code de Nuremberg”. Son premier point concernait essentiellement le consentement volontaire.
Contenu du consentement éclairé
Les obligations du professionnel de la psychologie sont les droits de l’utilisateur, et les devoirs de l’utilisateur sont les droits du psychologue (Hernández, GA). Le professionnel a donc l’obligation d’informer le patient de manière véridique, claire, rigoureuse et complète de l’étude, de l’intervention, du traitement ou de l’investigation psychologique dont il / elle participera. Quel sont les points sur lesquels le professionnel doit spécifiquement informer ?
- Évaluation du trouble. Il s’agit de sensibiliser le patient sur l’altération ou à la maladie détectée
- Nature et durée du traitement proposé. Il s’agit du nombre de séances, du suivi, de l’évaluation
- Risques probables, effets secondaires et inconvénients. Il s’agit des risques qui sont raisonnablement prévisibles, sur la base de recherches scientifiques sérieuses
- Bénéfices attendus
- Les traitements alternatifs possibles
- En outre, un sixième élément est actuellement ajouté. Il s’agit des aspects contractuels tels que les honoraires, les situations de couverture, les limites de la confidentialité et la participation éventuelle de tiers
Les conditions du consentement éclairé
Le consentement éclairé est la procédure médico-psychologique formelle visant à respecter le principe de l’autonomie du patient. Et, par conséquent, sa dignité. Il promulgue l’obligation de respecter toutes ces personnes et leurs préférences concernant les soins médicaux qu’elles reçoivent. En tenant compte du contenu de ce document, les conditions à remplir dans le consentement éclairé sont les suivantes :
- Volontarisme : il est obtenu sans pression externe. Autrement dit, la personne doit le donner librement et volontairement. Aucune pression, force, fraude, tromperie, persuasion, manipulation, coercition ou toute autre forme de contrainte ou de coercition ne peut intervenir. Le patient doit donc disposer du temps nécessaire pour réfléchir, consulter ou décider.
- Capacité : l’individu doit avoir la capacité de prendre des décisions. Autrement dit, il doit avoir la capacité juridique de donner son consentement. Il existe des situations où ce n’est pas le cas. En cas d’altération de l’état mental, d’inconscience ou pour les mineurs, par exemple.
- Information : l’utilisateur doit avoir suffisamment d’informations pour pouvoir décider de manière raisonnable et justifiée.
- Compréhension : le psychologue doit s’assurer que l’utilisateur a compris les informations fournies. La recevoir est donc un droit pour ce dernier.
Par écrit et oralement
Les informations contenues dans ce document doivent être données oralement et par écrit. L’objectif est que la personne recevant la communication se sente pleinement informée. Qu’elle puisse ainsi donner librement son approbation au processus. Dans le cas d’une communication écrite, le processus se termine par la signature du document de consentement éclairé. Cette signature confirme donc la compréhension de tout ce qui nous a été communiqué.
Comme nous avons pu le constater, la procédure de consentement éclairé est donc dans la pratique psychologique. L’absence de ce mécanisme de communication peut en outre justifier des sanctions professionnelles en cas de négligence psychologique.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.