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Le cerveau des Néandertaliens

4 minutes
Il y a certaines similitudes et différences entre le cerveau des Néandertaliens et celui des humains, qui pourraient être déterminées parce que le premier s'est éteint tandis que l'homo sapiens a perduré.
Le cerveau des Néandertaliens
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Guillermo Bisbal
Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Les Néandertaliens (Homo neanderthalensis) sont les représentants d’une espèce disparue du genre Homo. Ils ont vécu longtemps avec les humains (Homo Sapiens). C’était pendant presque toute la seconde moitié du Pléistocène, il y a entre 230 000 et 28 000 ans. Ils se sont répandus en Europe, au Proche et Moyen-Orient, ainsi qu’en Asie centrale.

Des études paléontologiques indiquent que les Néandertaliens et les humains ont une origine commune, de sorte qu’ils partagent certains traits morphologiques et ont des capacités cognitives similaires. De plus, il est également prouvé que les deux espèces se sont croisées tout au long de leur histoire pour donner naissance à des descendants hybrides. Cela signifie que notre génome humain contient actuellement 2 % de gènes néandertaliens.

Nous allons voir, dans la suite de cet article, quelles sont les caractéristiques morphologiques des Néandertaliens, en nous concentrant sur leur cerveau, et nous expliquerons aussi comment cela a pu influencer leur extinction.

La morphologie des Néandertaliens

Anatomiquement, les Néandertaliens étaient plus forts que les Homo Sapiens, avec une poitrine et des hanches plus larges. Malgré cette robustesse, ils avaient des membres plus courts. Leur crâne se caractérisait par sa double arcade sourcilière, son front étroit, l’absence de menton et une capacité crânienne un peu plus grande que chez l’Homme.

Ces caractéristiques crâniennes donnent des indices sur l’apparence de que le visage des Néandertaliens pouvait avoir : nez proéminent, pommettes tombantes et mâchoire supérieure un peu saillante. Le nez proéminent peut être expliqué comme une amélioration adaptative pour résister aux dures glaciations de son époque.

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Les Néandertaliens étaient omnivores, tout comme les humains. Selon leur habitat, ils exploitaient une grande variété de nourriture. Ils consommaient des grands mammifères, du poisson, des mollusques et crustacés, mais aussi des légumes et des fruits récupérés grâce à la cueillette.

D’autre part, les études anatomiques des restes trouvés chez les Néandertaliens fournissent des indices sur la possibilité d’un langage articulé. En outre, grâce à une multitude de fouilles, on sait qu’ils avaient une capacité d’organisation complexe, vénéraient leurs morts, soignaient leurs malades, fabriquaient des outils et créaient même de l’art.

Le cerveau des Néandertaliens

Le cerveau des Néandertaliens était plus grand que celui des êtres humains. De plus, la croissance de leur cerveau était également plus lente que la nôtre. C’est une caractéristique très significative : il leur fallait beaucoup d’énergie pour maintenir le fonctionnement d’un cerveau aussi gros. Ils avaient donc besoin de beaucoup de nutriments et de soins pendant l’enfance pour assurer son développement.

Cela signifie que, malgré la différence de taille, le cerveau des Néandertaliens et celui des humains ont mûri de façon similaire. Le modèle de croissance entre les deux espèces a donc dû être hérité par un ancêtre commun. Cette caractéristique a été très importante pour l’adaptation de l’être humain, et maintenant nous savons qu’il en fut également ainsi pour les Néandertaliens. En effet, un temps de développement plus long permet d’avoir un cerveau plus gros et donc de meilleures capacités mentales.

Cette similitude entre le développement du cerveau humain et néandertalien a été découverte grâce à l’analyse méticuleuse des restes d’un nourrisson néandertalien trouvé dans la grotte d’El Sidrón, dans les Asturies, et qui a 49.000 ans.

Une autre différence notable entre le cerveau des Néandertaliens et celui des humains est la forme. Notre cerveau est proportionnellement sphérique comme un ballon de football, alors que celui des Néanderthaliens était plus allongé, comme un ballon de rugby. Les conséquences de cette différence anatomique dans la forme du cerveau sont encore inconnues.

Malgré la grande taille du cerveau néandertalien, son cervelet était plus petit que celui de l’homme. Ce petit détail aurait pu faire une grande différence entre les deux espèces. En effet, le cervelet est une partie très importante du cerveau, parce qu’il régule les capacités cognitives, comme la concentration, la mémorisation et la flexibilité cognitive, ainsi que la compréhension et la production du langage.

D’autre part, le lobe occipital des Néandertaliens était plus grand que celui des Homo Sapiens de l’époque. Les Néandertaliens auraient donc pu avoir de meilleures capacités visuelles, car cette région du cerveau est responsable du traitement des images que nous recevons.

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L’explication de l’extinction néandertalienne

L’extinction des Néandertaliens est l’un des grands mystères de l’histoire. Les facteurs les plus importants sont l’expansion de l’Homo Sapiens en Eurasie et les changements climatiques progressifs.

L’analyse des vestiges néandertaliens trouvés dans plusieurs sites, de la Russie à l’Espagne, a révélé que cette espèce Homo a disparu il y a 40 000 ans. La péninsule ibérique est le dernier habitat connu des Néandertaliens.

Certains chercheurs pensent que le cerveau des Néandertaliens a pu être l’une des nombreuses raisons de leur extinction. En particulier son cervelet réduit. Contrairement à l’Homo sapiens, les Néandertaliens avaient moins de capacités cognitives et sociales, de sorte qu’ils ne s’adaptaient pas si facilement aux changements de l’environnement. Par conséquent, les anciens humains avaient de meilleures chances de survie. Et ce en raison de la plus grande taille de leur cervelet.

 


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  • Rosas, A. & Aguirre, E. (1999). Restos humanos neandertales de la cueva del Sidrón, Piloña, Asturias. Nota preliminar. Estudios Geológicos, Vol. 55, N° 3-4. Madrid: Instituto de Geociencias (CSIC-UCM).
  • Pearce, E.; Stringer, C.B. & Dunbar, R. (2013). New insights into differences in brain organization between Neanderthals and anatomically modern humans. Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, Vol. 280, N° 1758. Londres: The Royal Society.

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