Si l'amour vous coupe les ailes, ce n'est pas de l'amour, c'est de la dépendance

Si l'amour vous coupe les ailes, ce n'est pas de l'amour, c'est de la dépendance

Dernière mise à jour : 09 novembre, 2022

“Je ne peux pas vivre sans toi” est une phrase que nous entendons toujours dans les chansons, les poèmes ou les conversations. Et que dire de la radio et de la télévision avec leurs séries, leurs mélodrames et leurs espaces destinés au divertissement. Au début, nous ne nous rendons pas compte qu’il s’agit d’une forte déclaration de dépendance.

On parle aussi d’ “âme sœur”, de “sans toi je ne suis rien” ou de “avec toi jusqu’à la mort”. La réalité crue nous montre, cependant, que derrière de telles preuves d’engagement innocentes, il peut y avoir quelque chose d’autre. Peut-être que c’est là que se trouve, tapi, cet ennemi : la dépendance.

“Il lui dit que l’amour était un sentiment contre nature, qui condamnait deux inconnus à une dépendance mesquine et malsaine, aussi bien éphémère qu’intense.”

-Gabriel Gárcia Marquez-

C’est donc la société même qui répète des messages, qui se cachent derrière l’idée de l’amour romantique et qui alimentent cette dépendance émotionnelle. C’est précisément dans ces messages que l’amour perd tout son sens pour se transformer en une lutte silencieuse qui petit à petit, finit par détruire la relation. Et cela n’amène à rien de bon. Jamais.

Savons-nous identifier le moment où nous passons de l’amour à la dépendance ? Il est difficile de l’établir, notamment car l’orgueil et la peur de rester seul-e se chargent de nous mettre un bandeau devant les yeux, qui nous cache la réalité. Mais s’il y a bien un aspect infaillible qui est un signal d’alerte sûr, c’est celui-ci : si vous souffrez dans votre relation mais que vous ne pouvez pas la rompre, vous êtes peut-être sous le joug de la dépendance.

Besoin de contrôler et d’être contrôlé-e : symptôme de dépendance

Ces personnes vivent accrochées à leur téléphone pour voir à quel moment l’autre se connecte. Et s’iel le fait, mais qu’iel ne dit pas bonjour immédiatement, les doutes commencent, ainsi que la colère et les conjectures. Pendant ce temps, l’autre ne peut pas répondre car iel se trouve au milieu d’une réunion, en cours etc. Peut-être aussi qu’iel ne veut pas répondre à ce moment-là, ce qui ne signifie pas qu’iel aime moins son/sa partenaire.

C’est pour cela qu’un grand nombre de relations se terminent ou sont confrontées à de terribles problèmes. Savoir où l’autre est, ce qu’iel fait, ce qu’iel pense et ce qu’iel ne pense pas est une preuve claire de dépendance émotionnelle. Les réseaux sociaux deviennent des espaces idéaux pour alimenter les malentendus. La lumière qui annonce la présence sur Facebook ou Whatsapp est devenue un doigt accusateur.

Sentir que l’on est pas important pour l’autre personne est aussi une preuve de dépendance. “Que t’arrive-t-il, tu n’es pas jaloux-se ? Tu te fiches de savoir avec qui je suis ?” Apparemment, on pêche par omission. Ainsi, l’amour, au lieu d’être un moyen de grandir ensemble, montre l’un de ses pires visages et met l’insécurité au premier plan.

Manipulation et dépendance

Il faut sauver la relation, quoi qu’il en coûte. C’est comme s’accrocher à la dernière planche qui flotte dans la mer après un naufrage. Peu importe que la douleur se multiplie. La seule chose qui vaille, c’est de ne pas permettre, sous aucun prétexte que cette personne s’éloigne et empêcher à tout prix la rupture.

Nous ne mangeons plus, nous ne dormons plus. Nos défenses immunitaires diminuent et nous tombons malades. À ce moment-là, nous sommes main dans la main avec la manipulation. Si elle disparaît, cela n’a plus de sens de lutter. “J’ai besoin de toi à mes côtés car je ne suis rien sans toi.”

La personne se sent forcée et même coupable de la situation. Même si elle n’aime plus, elle reste quoi qu’il arrive. Elle ne veut pas porter toute sa vie la responsabilité de provoquer une grande douleur chez l’autre. Elle ne se le pardonnerait pas. À ces niveaux, nous ne pouvons plus parler d’amour. Si la relation se maintient, elle n’est que source de douleur.

Que faire si je souffre de dépendance ?

Comme tout dans la vie, la première étape est de reconnaître que nous sommes face à un problème. Accepter que de cette relation merveilleuse, il ne reste qu’un engagement que nous maintenons uniquement par habitude ou par peur. Il faut affronter la réalité avec décision et courage.

Il est fréquent de tomber dans l’idéalisation de l’autre et de ne pas parvenir à la dépasser, notamment lors des premières phases de l’amour. Il est donc très difficile d’établir de nouvelles relations après une rupture car nous nous consacrons à comparer tous les hommes et les femmes qui ressemblent à notre ex. La dépendance amène avec elle ce rejet de tout ce qui n’est pas idéalisé.

Parler directement et sans ambages est fondamental. Il ne s’agit pas d’imposer notre point de vue et pas non plus de tomber dans la manipulation. L’idéal est d’être sincère, de dire la vérité et de libérer l’autre d’un amour qui n’a plus de vie et qui empoisonne.

Une rupture avec une personne que nous aimons toujours demande forcément un deuil. C’est un sentiment que nous ressentons tous lorsque nous perdons un être cher. Tout d’abord, nous refusons d’accepter que cette personne ne sera plus à nos côtés. Et immédiatement, nous plongeons dans la tristesse en pensant aux souvenirs qui nous tourmentent. Après avoir souffert, nous assimilons la perte : quelque chose fait clic dans notre intérieur et nous sommes prêt-e à recommencer quelque chose de nouveau.

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Images de M. Lafontan y Zemael


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