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La peur, la tristesse et la frustration, les émotions les plus habituelles pendant le confinement

6 minutes
Prenez soin de vous, protégez-vous, mais n'oubliez pas de surveiller de près vos émotions pendant le confinement, en particulier la peur, la tristesse et la frustration. Montez la garde devant la porte de vos pensées et évitez que celles-ci ne fassent grimper la fièvre de l'angoisse.
La peur, la tristesse et la frustration, les émotions les plus habituelles pendant le confinement
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

La peur, la tristesse et la frustration. Nous ne nous tromperions pas en disant que ces trois émotions sont celles qui accompagnent beaucoup de nos heures de confinement devant la fenêtre, de nos moments de repos sur le canapé et de ces instants d’hyperactivité lorsque nous essayons de faire tout ce que nous pouvons pour ne pas penser. Ce sont trois états d’âme parfaitement normaux qui, curieusement, nous lient en tant qu’humanité.

Les experts disaient souvent que la grande quantité de livres de développement personnel basé sur le bonheur nous avait transformé, en quelque sorte, en personnes intolérantes aux émotions négatives. On nous a appris à être heureux, selon eux, mais on a oublié de nous dire quoi faire lorsque le voile de l’angoisse apparaît.

En réalité, l’être humain a toujours très bien su ce qu’étaient ces états émotionnels adverses et à quoi ils ressemblaient. Chacun les a donc gérés à sa façon. Plus ou moins bien. 

La souffrance n’a rien de nouveau pour nous. Or, cette fois-ci, elle est apparue d’une autre manière, et à l’improviste. Chaque personne la vit différemment.

Certaines se sentent chanceuses d’être près de leur famille, en bonne santé, et avec une stabilité professionnelle assurée. D’autres, en revanche, avancent sur le terrain adverses des pertes et dans l’abysse des incertitudes du futur.

Quelle que soit notre origine, quelle que soit notre situation, nous avons tous déjà, à un moment ou un autre, ressenti de la peur, de l’inquiétude et de la tristesse.

Le coronavirus laisse derrière lui des vides à la douleur insondable et il est impossible de rester étranger à cette réalité.

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La peur, la tristesse et la frustration, ces colocataires pendant le confinement

La vie a atteint un chapitre où la narration a pris des tons surréalistes et terrifiants. C’est comme si cette partie de notre cycle de vie était dictée par un mauvais auteur. Or, penser de cette façon ne fait que renforcer l’idée suivante : nous n’avons aucun contrôle sur ce qu’il se passe.

Il faut bien comprendre quelque chose. Nous ne pouvons pas contrôler les circonstances dans lesquelles nous sommes plongés. En revanche, nous pouvons contrôler nos réactions et nos comportements.

La façon dont nous les contrôlerons déterminera un affrontement plus adéquat vis-à-vis de ces journées à venir. Les mots-clés que nous devrions intégrer en cette période seraient : acceptation, transformation et résilience.

Comme le disait Abraham Maslow, psychologue humaniste de renom, la vie est un processus continu de croissance et cette tâche est généralement douloureuse. Il y a même des époques où cette souffrance est plus intense et exige davantage de choses de notre part. Nous devons donc être préparés.

La première étape consiste à affronter et comprendre cet univers émotionnel interne. Souvenons-nous, une fois de plus, que notre cerveau ne parle ni anglais, ni espagnol, ni chinois. Le cerveau parle le langage des émotions et nous devons les comprendre.

Ainsi, pendant cette période de confinement, trois d’entre elles vont devenir nos colocataires : la peur, la tristesse et la frustration.

Montez la garde devant la porte de la peur

Montez la garde devant la porte de vos peurs. Dites-vous qu’il est normal de les avoir, que nous avons le droit d’être terrifiés face à ce qui se passe, ce que nous voyons, ce qui nous entoure. N’imaginez pas cette porte plus grande qu’elle ne l’est déjà pour laisser entrer des pensées irrationnelles nourrissant la panique. Ne pensez pas à ce qui ne s’est encore pas passé.

Calmez-vous, rationalisez les choses et parlez avec quelqu’un de confiance lorsque vous sentez que vos craintes commencent à vous dominer.

En psychologie, il existe un mécanisme qui porte le nom de “biais de disposition”. Il est intéressant de le prendre en compte. Souvent, lorsque nous traversons des situations pleines d’incertitude et de crainte, nous accordons du crédit et du pouvoir aux choses les plus proches : cette fausse nouvelle que nous avons lue, ce message triste qu’on nous a envoyé, cette pensée qui vient de nous traverser l’esprit et qui est complètement infondée.

Rappelez-vous : lorsqu’il ressent de la peur, votre cerveau cesse de raisonner de façon logique et équilibrée. Il est envahi par l’émotion la plus dangereuse, la peur. Reprenez le contrôle.

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La tristesse, le grenier de la réflexion

La peur, la tristesse et la frustration… Ces émotions ont un sens et une finalité en soi, et également pendant la quarantaine. La stratégie consiste à les accepter, en évitant de leur donner un trop grand pouvoir. Elles ne doivent pas pouvoir nous contrôler.

Ici, la tristesse agit comme un grenier mental, où il faut monter de temps en temps. Cette émotion est pleine de sens ; c’est un coffre qu’il faut ouvrir pour découvrir ce qu’il renferme. Dans les circonstances actuelles, il est normal – et recommandé – de passer du temps avec elle.

Nous ressentons de la peine pour ceux qui sont partis. Nous souffrons pour les autres. Penser à ce qui peut se passer demain nous emplit de chagrin. Nous sommes inquiets pour nos proches, inquiets qu’ils puissent tomber malades ; et nous sommes attristés pour nos enfants. Accepter toutes ces réalités internes est nécessaire.

Ne faisons pas une obsession de cette idée d’être «toujours à 100%» : c’est totalement impossible. Autorisons-nous ces instants.

La frustration, le feu qu’il faut savoir canaliser

Parmi la peur, la tristesse et la frustration, c’est cette troisième qui a un composant plus dynamique. Pour mieux comprendre cette idée, il faut comprendre le relief de cette dimension.

Il est parfaitement normal de se sentir frustré en cette période de quarantaine. Notre style de vie a changé, l’incertitude personnelle, professionnelle et économique nous ronge.

Beaucoup de choses nous préoccupent, et d’autres nous mettent en colère. Mais attention, car la frustration peut déclencher cette dernière. C’est elle qui nous plongera dans la mauvaise humeur à certains moments de la journée et qui nous emplira d’insatisfaction et de nervosité.

Il faut ici bien comprendre un détail. La colère et la frustration sont des émotions qui invitent à l’action (contrairement à la tristesse qui est beaucoup plus introspective).

La clé est la suivante : nous devons nous en servir pour les canaliser de façon adéquate. La frustration exige des changements ; elle exige de l’ingéniosité et de la créativité pour répondre à ce qui vous préoccupe.

Servez-vous de votre imagination. Si votre futur professionnel vous angoisse, imaginez un plan, réfléchissez à des options, sans tomber dans le fatalisme. Transformez votre esprit en un réservoir d’idées où s’écoulent des pensées ouvertes, flexibles et positives. Ce n’est que de cette façon que vous pourrez canaliser la peur, la tristesse et la frustration.

Activez-vous, apprenez à bien gérer vos émotions, n’oubliez pas de prendre soin de vous et pensez à prendre la température de votre santé émotionnelle.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.