La perte d'un être cher : les stratégies d'adaptation

À un certain moment de notre vie, nous sommes obligés de faire face à la perte d'un être cher. Ce n'est pas facile. Chaque personne le vit d'une manière particulière, mais il y a quelques stratégies simples pour y faire face qu'il convient d'utiliser.
La perte d'un être cher : les stratégies d'adaptation
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

La perte d’un être cher est une partie inévitable de la vie. Malgré sa composante inévitable, nous nous sentons rarement préparés psychologiquement à faire face à cette douleur émotionnelle, à la tourmente intérieure et à l’impact d’un au revoir inattendu et presque toujours injuste.

Viktor Frankl a déclaré que la souffrance rend l’être humain plus lucide et le monde plus transparent. La douleur, selon le père de la logothérapie, ouvre des perspectives. C’est peut-être vrai, mais pour atteindre cet état d’esprit de clarté et d’acceptation absolues, il faut un certain temps et un processus délicat d’adaptation et de travail intérieur.

Ce savoir-faire psychologique implique nécessairement l’application de stratégies et de changements. Ce sont de petites charnières quotidiennes qui facilitent la progression vers la l’assimilation de la perte. Car si la figure de cet être cher n’est jamais oubliée, nous pouvons apprendre à vivre avec le souvenir de cette personne afin de façonner une nouvelle étape.

“Seules les personnes capables d’aimer intensément peuvent souffrir de grandes douleurs, mais ce même besoin d’aimer sert à contrecarrer leurs deuils et les guérit.”

Léon Tolstoï

Une femme qui pleure une perte.

La perte d’un être cher : les stratégies d’adaptation

Accepter et intégrer la perte d’un être cher est un processus délicat que chaque personne va vivre d’une manière particulière. Certaines personnes auront besoin d’un soutien psychologique. D’autres commenceront par un temps d’introspection et de recueillement pour se redéfinir, en faisant face à la confusion, la colère, la tristesse, le chagrin…

Nous comblons tous notre vide d’une manière particulière et avons recours à des stratégies particulières. L’essentiel dans tous les cas est de ne pas stagner ou de ne pas faire du deuil un état permanent et pathologique. Pour cela, il est important de disposer d’une série de ressources et d’approches permettant de gérer un peu mieux ces situations. Analysons-les.

Acceptez chaque émotion… Tout ce que vous ressentez est valable

Souffrance, épuisement physique, contradiction, peur, frustration et même colère… Les émotions associées à la perte d’un être cher sont convulsives, intenses et difficiles à exprimer. Cependant, la dernière chose à faire est de les réprimer et de se dire que “nous devons revenir à la normale le plus vite possible”.

La dernière chose dont nous avons besoin est d’être pressés. Chaque chose a son temps. Une fois que la perte est survenue et que nous avons contacté notre assurance décès, le processus commence, dans lequel chaque étape est importante, y compris la présence au dernier adieu lors des funérailles ou de l’incinération.

Commence alors la période d’acceptation, au cours de laquelle il est nécessaire de décharger chaque émotion, de lui donner une présence et un espace. Parce que le deuil de la perte d’un être cher n’est pas seulement une question de tristesse, il y a beaucoup plus de sentiments à gérer, à canaliser et à assumer.

Le deuil exige du mouvement : parler, socialiser, être actif

Le deuil est un processus, pas un état. Ainsi, un élément qui empêche d’accepter la perte d’un être cher est de se concentrer sur le désir ardent et le souvenir persistant du passé. Nous devons regarder le présent et, pour ce faire, la meilleure façon est de maintenir une vie active.

Après avoir passé ce temps d’introspection nécessaire, en acceptant et en déchargeant les émotions, il est conseillé de reprendre nos activités. Parler à ses amis et à sa famille soulage la souffrance.

Le retour à la routine oblige l’esprit à se concentrer sur le moment présent et pas tellement sur le passé. Avoir des obligations et se fixer de nouveaux objectifs nous invite à nous rappeler que la vie continue.

Se réapproprier notre vie, se socialiser, entrer et sortir de la maison ne nous fera pas oublier l’être aimé ou l’honorer moins. Cela nous permettra de continuer à nous souvenir de lui ou d’elle, mais sans la douleur paralysante. Tout deuil nécessite un mouvement pour être accepté.

Un coucher de soleil sur la mer.

Gérer l’anxiété liée à la perte d’un être cher

L’angoisse du deuil est une réalité assez courante lorsque nous vivons la perte d’un être cher. Les émotions nous emprisonnent, les pensées deviennent chaotiques et nous plongent dans un état d’impuissance psychologique qui peut durer plusieurs mois.

Il n’est pas facile de s’adapter au vide laissé par cette personne. Il n’est pas facile de reprendre les rênes de notre vie quand la douleur et le souvenir pèsent trop lourd. Dans ces cas, il est toujours conseillé de s’adresser à un professionnel spécialisé pour évaluer notre anxiété à l’aide d’instruments tels que les échelles d’anxiété de Hamilton.

En termes de stratégies pour faire face à cette réalité psychologique, les approches cognitivo-comportementales sont toujours appropriées, de même que la thérapie d’acceptation et d’engagement. Parmi les clés les plus utiles pour faciliter l’acceptation de la perte et la réduction de l’anxiété figurent les techniques suivantes :

  • Faciliter la libération des émotions et des pensées.
  • Parler de la mort et de toute l’expérience vécue pendant cette période.
  • Guider la personne dans les techniques de résolution des problèmes quotidiens.
  • Faciliter l’acceptation de cette nouvelle réalité et la reformulation de nouveaux objectifs et valeurs.
  • Projeter le patient vers l’avenir afin de lui faire retrouver la routine et les activités qui l’ont enrichi auparavant.

Pour conclure, le processus d’acceptation du deuil est un processus plein de difficultés, d’avancées et de reculs. Cependant, il arrive un moment où il est atteint.

À la fin, nous passons cette étape où nous parvenons à apprendre à vivre avec la mémoire sans qu’elle ne nous fasse trop mal. Nous n’oublierons jamais cet être cher, mais nous pourrons marcher sans lui, en le gardant pour toujours dans un coin précieux de notre cœur.


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.