La maturité est ce que j'atteins lorsque je n'ai plus besoin de blâmer quoi que ce soit ni personne pour ce qui m'arrive
Rédigé et vérifié par Psychologue et journaliste Sara Clemente
Vous vous souvenez lorsque vous étiez enfant ? L’enfance est une période merveilleuse, de sorte que l’on regarde souvent en arrière avec nostalgie. C’est la période où nous découvrons le monde et ressentons la sécurité que nous procure le soin des adultes. Nous ne possédions pas suffisamment de maturité pour être responsables de nous-mêmes.
Dans l’enfance et la petite enfance, nos parents ou tuteurs se chargent de nous protéger, de répondre à nos besoins. Et, non des moindres, de prendre les décisions à notre place. C’est pourquoi grandir est une expérience douce-amère. La vérité est que nous perdons en confort et en sécurité, mais gagnons quelque chose d’infiniment précieux : la liberté.
Au fil des années, nous prenons progressivement le contrôle de notre propre vie. La chose la plus immédiate est que nous travaillons pour subvenir à nos besoins fondamentaux. Néanmoins, il existe d’autres aspects pour lesquels nous devons aussi apprendre à prendre nos responsabilités : nos liens affectifs, par exemple, ou notre santé mentale. Il s’agit là de maturité.
“Il n’y a pas de problème si grave qu’un peu de culpabilité ne peut aggraver”
-Bill Watterson-
C’est la façon dont nous gérons cette responsabilité qui fait la différence entre grandir et mûrir. Le temps passe inexorablement et nous grandissons tous. Néanmoins, la façon dont nous prenons la responsabilité de nos émotions est ce qui déterminera que nous pouvons dire qu’en plus de grandir, nous mûrissons.
La maturité, c’est apprendre à chercher des solutions plutôt que de culpabiliser
Prendre des décisions implique de vivre des émotions liées à la peur de faire des erreurs et à l’incertitude. A tel point que parfois nous nous bloquons et avons du mal à choisir une voie ou une autre.
Mais la vérité est que nous faisons tous. Faire des erreurs fait partie du processus d’apprentissage. Vous souvenez-vous de l’époque où vous appreniez à additionner à l’école ? Au début, faire le calcul était très compliqué, nous faisions beaucoup d’erreurs. Toutefois, avec la pratique, additionner devint une compétence de base.
Assumer que nous nous sommes trompés implique un processus complexe de réflexion et d’analyse des faits. C’est pourquoi il est parfois plus facile de chercher des raisons extérieures qui justifient nos erreurs. C’est là qu’intervient la culpabilité. Nos esprits se précipitent souvent pour trouver les coupables lorsque nous rencontrons des obstacles ou avons un problème.
À tel point que parfois, même lorsque nous prenons les pieds avec un objet, nous lui reprochons de nous gêner. Cela ne vous est-il jamais arrivé ? Vous marchez distraitement dans le couloir et vous vous heurtez à un jouet qui ne devrait pas être là, vous faisant mal à la plante des pieds. Sans réfléchir, vous vous entendez critiquer « foutu jouet ».
C’est naturel, la frustration cherche la culpabilité
Mais que se passe-t-il lorsque l’obstacle que nous rencontrons est quelque chose de plus important qu’un jouet au milieu du couloir ? Vous pouvez échouer à un examen pour lequel vous pensiez être prêt ou que l’on at pas renouvelé votre contrat de travail. Que vous ayez du mal à parler à votre conjoint. Ou que vos parents se fâche contre vous lorsque vous exprimez votre opinion.
Si nous ne réfléchissons pas, si nous nous laissons emporter par les émotions, la culpabilité apparaitra dans nos esprits. Nous pouvons blâmer les autres, les circonstances et même nous-mêmes. Mais arrêtez-vous et réfléchissez : en quoi la culpabilité nous aide-t-elle ?
La culpabilité nous empêche d’être heureux
Lorsque nous blâmons les autres ou nous-mêmes pour ce qui nous arrive, nous nous concentrons sur des émotions et des attitudes négatives. La colère ou la frustration nous envahissent. Nous ressentons de la tristesse ou du ressentiment, mais nous n’avançons pas. Bref, on est davantage malheureux.
Cependant, si nous traversons ces émotions négatives et passons de l’autre côté, nous réaliserons qu’au-delà de qui ou de quoi est coupable, se trouve quelque chose de bien plus utile : entreprendre une action qui nous aide à changer la situation. Si nous cherchons des solutions, nous nous enverrons le message comme quoi nous pouvons essayer d’arranger ce qui ne va pas, d’y travailler.
“Essayons davantage d’être les parents de notre avenir que les enfants de notre passé”
-Miguel de Unamuno-
Vous vous souvenez sûrement d’une situation similaire à celle-ci : quelque chose d’injuste vous est arrivé. Par exemple, vous avez échoué à un examen que vous pensiez avoir réussi. Vous vous sentez mal en repassant la situation dans votre esprit, vous vous plaignez du professeur ou de vous-même. De sorte que vous cherchez des coupables. Vous manquez de maturité.
Vous êtes coincé à penser à ce qui s’est passé, alors que cela appartient au passé et que le passé ne peut pas être modifié. La culpabilité nous bloque. Mais les émotions changent si vous changez de chip et décidez de faire quelque chose. Par exemple, préparer un programme de révision de l’examen, commencer à étudier les problèmes sur lesquels vous avez peut-être échoué, demander de l’aide. La frustration se transforme en motivation. Mûrir, c’est apprendre à passer du premier état au second.
Donc, la prochaine fois que quelque chose ne va pas et que vous vous recherchez un coupable, pensez que la meilleure chose que vous puissiez faire pour vous-même est d’essayer de tourner la page. Les émotions négatives sont inévitables, mais si nous cherchons des solutions plutôt que des boucs émissaires, nous réaliserons à un moment donné que nous les avons laissées de côté et que nous nous dirigeons vers nos objectifs. La maturité consiste en cela. Pourquoi ne travaillons-nous pas pour l’atteindre ?
Cela pourrait vous intéresser …
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.