Jim Jones et le pouvoir de la suggestion collective
Le nom de Jim Jones est associé pour toujours à la tragédie. Il est en effet à l’origine du plus grand suicide collectif de l’histoire. Cela s’est produit Jonestown, au Guyana, le 18 novembre 1978. Comment expliquer qu’une personne puisse avoir un tel pouvoir de suggestion sur les autres ?
Le pire dans ces terribles événements de novembre 1978 est que peu avant le suicide collectif, les membres de la secte du Temple du Peuple, dirigée par Jim Jones, ont ôté la vie à 300 enfants et à 5 autres personnes qui ne faisaient pas partie du groupe religieux.
Même si le suicide collectif dont Jim Jones est à l’origine est le plus meurtrier de l’Histoire ce n’est malheureusement pas le seul de ce genre. Aujourd’hui encore, il existe de nombreuses sectes qui amènent leurs adeptes à adopter des comportements irrationnels qui sont dangereux pour eux mais aussi pour les autres. Ce type de phénomène est également présent au sein de certaines communautés catholiques, musulmanes et parmi d’autres grandes religions.
Jim Jones le mystique
Jim Jones est né le 13 mai 1931 dans l’Indiana, aux États-Unis. Il était le fils de paysans d’origine britanniques. Cependant, même si cela est faux, il affirmera à plusieurs reprises dans sa vie descendre d’Amérindiens. Ce qui est certain, c’est qu’il s’est intéressé à la religion dès son plus jeune âge.
En 1949, il termine ses études universitaires et épouse Marceline Baldwin qui restera sa femme tout au long de sa vie. Puis il rejoint l’église méthodiste et y suit une formation de pasteur. En 1952, il fonde l’Église du Temple du Peuple à Indianapolis. L’Église du Temple du Peuple était un étrange mélange d’idées chrétiennes, communistes et fascistes.
Jim Jones devient dès lors un grand prédicateur. C’était un leader charismatique qui se positionne contre le racisme. Il déclare aider les plus vulnérables. Peu à peu, il radicalise son discours qui devient souvent incohérent. Par exemple, il prétend être un prophète au même niveau que Jésus-Christ.
L’église du Temple du Peuple
Jim Jones propose à sa communauté de déménager en Californie pour y mener une vie collective. Ils fondent ainsi une ferme «socialiste» et «spirituelle». Au moins 140 personnes le suivent dans cette démarche. Plus tard, ils s’installent à San Francisco et là, le pasteur gagne encore une plus grande notoriété.
Ce chef religieux se voit même soutenu par des personnalités politiques en raison de son discours antiraciste et solidaire envers les plus démunis. La congrégation est aussi le lieu de «guérisons par la foi». Cela lui permet d’attirer de nouveaux adeptes en quête d’espoir.
Cependant, au même moment, on commence à entendre au Temple du Peuple des rumeurs d’exploitation au travail et d’exploitation sexuelle. Jim Jones, pour sa part, se met à parler de l’apocalypse et d’une prétendue guerre nucléaire. Ensuite, il déménage au Guyana, en Amérique du Sud. Là encore, plusieurs de ses fidèles le suivent.
Une communauté endoctrinée
Au Guyana, Jim Jones achète une grande parcelle de terrain qu’il baptise «Jonestown», en son nom. Les témoignages des membre de la secte qui ont survécu racontent qu’à Jonestown, ils devaient se dédier entre 12 et 14 heures par jour aux travaux agricoles. Ils recevaient en échange la somme de 2 $ par semaine.
Ils disent également que de nombreuses femmes ont été forcées d’avoir des relations sexuelles avec le leader de la communauté. On parle aussi d’enfants victimes de torture. Jones commence ensuite à mener des rituels qu’il appelle «les nuits blanches». Il s’agissait en fait de simulations et de préparations au suicide collectif.
Des rumeurs sur ce qui se passait au Guyana sont finalement parvenues aux oreilles de Leo Ryan, alors membre du Congrès américain. Il a décidé de se rendre personnellement sur place afin de se faire une idée plus juste de la situation. Là, il a été accueilli par une grande célébration. Jones avait une garde personnelle qu’il appelait des «anges». Ces derniers ont assurés à Ryan que l’endroit était un paradis sur Terre.
La fin tragique de Jim Jones et de sa communauté
Au moment de retourner aux Etats-Unis, Leo Ryan a fait savoir que ceux qui le souhaitaient pouvaient l’accompagner. Alors qu’il était près de l’avion, il a été attaqué par «les anges». L’un d’eux l’a poignardé et les autres ont commencé à tirer sur les journalistes qui accompagnaient le membre du Congrès. Leo Ryan et 5 autres personnes ont alors perdu la vie.
C’est alors que Jim Jones a rassemblé toute sa communauté et leur a demandé de prendre du cyanure. En fait, il ne l’a pas demandé, mais l’a exigé. On rapporte qu’il a dit : «Nous avons obtenu tout ce que nous voulions de ce monde. Nous avons eu une belle vie et nous avons été aimés. Finissons-en maintenant. Mettons fin à cette agonie. “
Ceux qui ont refusé de prendre du cyanure y ont été forcé par injection. Seules 80 personnes ont réussi à s’échapper, se dirigeant vers la jungle. Les autres sont mortes, y compris des bébés. Ensuite, Jones s’est apparemment suicidé en se tirant une balle dans la tête. Ces événements ont été qualifiés d’ “hystérie suicidaire”.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
Rodríguez-Carballeira, Á., Martín-Peña, J., Almendros, C., Escartín, J., Porrúa, C., & Bertacco, M. (2009). Un análisis psicosocial del grupo terrorista como secta. Revista de Psicología Social, 24(2), 183-195.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.