J'aime mes pauses, celles qui me permettent de me concentrer sur ce que je ressens
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Nos pauses, nos parenthèses de solitude, de silence et de déconnexion sensorielle sont d’authentiques vitamines pour notre cœur et notre cerveau. C’est une façon de nous réinitialiser, de prendre conscience d’un autre type de perceptions plus profondes : celles qui surgissent de notre intérieur et qui nous permettent de rétablir l’équilibre, l’harmonie mentale et le bien-être avec soi-même.
Aujourd’hui, nous allons réfléchir à ce concept de “pauses”. Comment les définir ? Si nous le demandions à une personne quelconque, elle nous dirait probablement qu’au cours de sa journée, elle fait une infinité de pauses dans sa routine. Ses pauses ont lieu quand elle prend un train ou un bus et en profite pour lire, quand elle sort du travail pour manger et revient au bout de trente minutes ou d’une heure, quand elle va à la salle de sport, etc.
“Le début de la sagesse est le silence.”
-Pythagore-
Bien, mais ces exemples sont-ils un reflet authentique de ce que nous devons considérer comme des “pauses” ? La réponse est non. En fait, ces situations pourraient entrer dans le cadre des “pauses actives”, c’est-à-dire des activités au cours desquelles, même si nous n’effectuons pas une tâche, nous générons une série de mouvements et de dynamiques qui font que l’esprit et le corps restent en “activité”.
Les véritables pauses sont celles où nous établissons une déconnexion réelle avec notre environnement, nos obligations et, encore mieux, avec le flux oppressant de nos pensées. Ce sont des moments que nous nous offrons à nous-mêmes: nous n’y retrouvons plus de pression, de bruits, de conversations auxquelles participer alors que nous n’en avons pas envie, d’attentes, de requêtes, de tâches à réaliser, de personnes à qui plaire…
Pourquoi avons-nous autant de mal à faire des pauses réelles dans notre quotidien ?
Nous devons bien l’admettre, pour beaucoup de personnes parmi nous, faire une pause est synonyme de ne rien faire, et ne rien faire est un peu plus qu’un sacrilège dans cette société où le temps est de l’argent. Au sens propre comme au figuré. Réduire sa vitesse, figer les aiguilles du temps et choisir de nous offrir une heure pour nous-mêmes n’est pas un but facile à réaliser. Ainsi, une chose aussi simple que fermer les portes à ce que les autres attendent de nous, pour nous limiter à “être”, tout simplement, n’est pas une tâche à laquelle nous sommes habitués.
On nous a convaincu que les pauses sont un privilège, pas un droit. C’est ce qu’on nous a dit dans le passé et c’est ce que nous continuons de transmettre aux générations actuelles. Nous le voyons au quotidien, quand nos enfants reviennent de l’école, il suffit de feuilleter leurs agendas pour découvrir qu’ils sont remplis de devoirs à faire. Cependant, avant de les faire, ils doivent aller à leurs activités extra-scolaires, à leur cours d’anglais, de musique, au football, aux cours de soutien de mathématiques et peut-être à leur rendez-vous avec le psychopédagogue pour traiter leur dyslexie ou leur hyperactivité.
Les pauses pour jouer ou pour ne rien faire sont déjà un privilège dans le monde infantile. Ils n’y ont droit que s’ils se comportent bien et s’ils réalisent toutes leurs tâches. Tout cela est raisonnable, bien sûr, car nous avons nous nos obligations; cependant, il n’est pas difficile de voir, quand nous arrivons à l’âge adulte, que la chose suivante nous arrive: nous sommes incapables de profiter de véritables pauses…
Il nous est très difficile de nous convaincre que c’est effectivement un de nos droits, que prendre une pause et nous fermer un moment au reste du monde pour nous retrouver n’est ni une offense, ni un sacrilège: c’est un synonyme de bonne santé. Malgré tout, une grande partie de la population connaît encore ce type de difficultés au moment de faire des pauses :
- Sentiment de culpabilité. Que va penser de moi cet ami ou ce proche si je lui dis non, que je préfère être seul ?
- On place les attentes des autres avant les nôtres.
- Pensées biaisées ou dysfonctionnelles: les pauses sont synonymes de ne rien faire, d’être paresseux…
- Considérer sa santé personnelle comme acquise. Nous nous disons que tout va bien, que nous n’avons pas besoin de nous reposer, que nous pouvons donner encore plus de notre personne alors qu’en réalité, nous sommes en train de brûler toutes nos ressources et notre propre santé.
Oui aux pauses quotidiennes d’une heure
Daniel Goleman disait, dans son livre Focus, que la capacité de faire une pause est vitale pour récupérer le contrôle de notre attention. Ce n’est que de cette façon que nous pouvons cesser d’agir de façon automatique ou en étant guidés par des pulsions, comme si nous n’étions pas les maîtres de nos vies. Faire un pas en avant, assumer ce point nécessaire à notre santé nous apportera beaucoup plus de bénéfices que ce que nous pouvons croire.
En voici quelques-uns :
- Notre cortex cérébral préfrontal s’active avec plus d’intensité. Quand nous réussissons à nous consacrer trente minutes ou une heure de relaxation, cette partie du cerveau nous aide à voir les choses d’un point de vue plus rationnel, logique et équilibré.
- C’est une aire qui est par ailleurs impliquée dans la modulation de réponses émotionnelles, comme la peur ou l’anxiété. Qui plus est, le flux de pensées récurrentes se réduit pour nous aider à être plus présents.
- Nous réussirons aussi à renforcer une autre structure cérébrale très précieuse: le cortex préfrontal médian. Il s’agit d’une partie du cerveau que les neurologues définissent comme le “centre du moi”… C’est là qu’est traitée toute l’information liée à notre état physique et émotionnel, aux réflexions sur nos relations, notre bonheur, ce que nous aimons ou non…
Pour conclure, nous offrir des pauses tous les jours, mettre notre téléphone en mode silencieux, dire aux autres que vous allez passer du temps avec vous-même et que pendant un moment vous choisissez d’être seul et de ressentir les choses ne fera pas de vous une personne moins appréciée ou moins productive. Au contraire, vous y gagnerez en santé, en développement personnel, en renforcement émotionnel.
En fin de compte, la vie et la nature prennent aussi leur temps, leurs pauses, les nuages sont tranquilles, les mers ont leurs instants de calme et la Lune ses moments d’observation et de réflexion…
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