Faire du sport par obligation : y a-t-il des conséquences ?
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
Tennis, running, football, basket, canoë, gymnastique, athlétisme, surf, équitation… Il existe tant de types de sport qu’il est quasiment impossible de ne pas en trouver un qui nous plaise. Faire du sport fournit de nombreux bénéfices pour le corps ainsi que pour l’esprit… Mais attention ! Il existe certains facteurs, circonstances et situations dans lesquels le vouloir peut se transformer en devoir. Ainsi, nous pouvons finir par faire du sport par obligation et non par profit de sa pratique.
Généralement, lorsque ce qui nous motive est l’engagement ou le besoin, la motivation intrinsèque (présente au début et fournie par l’activité) diminue. Pour cela, à moins qu’un spécialiste vous l’exige pour des raisons de santé, le fait de s’obliger à faire du sport quotidiennement n’est ni gratifiant, ni recommandé.
Obsession
Effectuer un type d’activité physique deux ou trois fois par semaine a de multiples bénéfices émotionnels, psychologiques et physiques. D’une part, cela peut contribuer plus facilement à la déconnexion des obligations ou des sources de préoccupations en nous rendant forts pour affronter les pics probables de stress. De plus, c’est un antioxydant naturel : il retarde le vieillissement prématuré et améliore notre stabilité émotionnelle.
Le problème repose dans le fait d’abuser de quelque chose de sain, en le transformant peu à peu en quelque chose de dangereux. Si le sport devient une obsession, il peut être la cause d’importants troubles psychologiques tels que la bigorexie ou la dysmorphophobie et d’autres maladies liées à la conduite alimentaire telles que la boulimie ou l’anorexie nerveuse. Cela peut même générer en nous de l’anxiété qui se transformera peu à peu en dépression profonde ou en mélancolie perpétuelle.
Dissimulation d’autres problèmes
L’une des principales motivations que nous avons pour faire du sport se trouve dans notre miroir. Certains ont des kilos en trop, d’autres souhaitent perdre du poids et ceux qui souhaitent conserver leur silhouette ont juste l’envie de maintenir leur musculature en forme.
Le sport par obligation compromet les bénéfices que sa pratique modérée permet d’obtenir.
Mais dans tous les cas, nous devons prêter attention aux signaux que nous envoie notre corps. Si un jour vous ne pouvez pas faire du sport par manque de temps, d’énergie ou d’envie et que vous vous sentez mal, vous souffrez du syndrome d’abstinence et votre esprit n’est pas en harmonie. Lorsque vous dépendez de quelque chose pour vous sentir bien, deux situations peuvent se présenter. Soit cette chose ne vous apporte pas ce dont vous avez réellement envie, soit il existe un autre fait ou facteur qui est dissimulé.
Par exemple, il est fréquent de nous forcer à pratiquer un sport pour nous libérer de nos problèmes. Mais ils ne sont jamais loin de la réalité : nos conflits continuent d’être là indépendamment du nombre d’heures que nous dédions à la pratique du sport. Nous ne pouvons pas les résoudre en les évitant, en fuyant ou en nous réfugiant dans d’autres activités. Pour cela, lorsque nous cesserons un jour le sport, l’angoisse que nous tentions de camoufler remontra à la surface.
Changements d’humeur
Le sport est une excellente manière de générer de l’endorphine et manière naturelle. Ces peptides opioïdes atténuent la douleur et génèrent en nous une sensation de bien-être profond. Le sport nous sert donc à maintenir notre bonne humeur, à réduire notre tristesse et à renforcer notre système immunitaire.
Lorsque nous souffrons de cette forte sensation de dépendance, nous pouvons remarquer de l’irascibilité, de l’irritabilité, de la nervosité et de l’anxiété. Nous souffrons ainsi d’un véritable paradoxe : le sport pratiqué de manière assidue nous rend heureux mais à partir d’un moment c’est la souffrance qui prend le dessus.
Changement de priorités
Normalement, les personnes qui passent de nombreuses heures au gymnase le font en retirant du temps à d’autres passions, amitiés et activités. C’est quelque chose de caractéristique chez les personnes se trouvant dans cette situation. Leur cercle de relations personnelles est chaque fois plus réduit. De plus, elles sont souvent également obsédées par la nutrition.
Les occasions de sortir manger avec leurs amis se font donc de plus en plus rares. Elles ne se permettent pas de déconnecter une journée car si elles ont la sensation de ne pas le faire, elles perdront tout ce « qu’elles avaient gagné ». Dans ce cas, faire du sport par obligation les plonge dans un routine qui les rendra prisonnières.
Que se passe-t-il avec les enfants
Il est très sain d’habituer les enfants à faire des activités de divertissement liées au sport. Avec elles, ils améliorent leurs habilités et leur dextérité sociale et motrice. Ils enrichissent leur répertoire de valeurs et de comportements autonomes. En ce sens, inscrire un enfant à des activités extrascolaires peut augmenter sa stimulation sensorielle et polymodale, en contribuant ainsi à lui faciliter un développement complet et intégral.
Cependant, si l’activité physique qu’il va effectuer ne lui plaît pas ; cela se convertira peu à peu en charge émotionnelle qui finira par affecter négativement d’autres domaines de sa vie.
On pense bien souvent que le football plaît à tous les enfants et qu’il est donc positif pour eux de se réunir les week-ends pour jouer une partie avec leurs camarades. Mais avant de prendre la décision pour eux, il est important d’observer nos enfants : leurs compétences, leur coordination visuomotrice, leurs passions… Il faut aussi les laisser s’exprimer pour savoir comment ils se sentent lorsqu’ils jouent en équipe et concrètement s’ils sont heureux en pratiquant ce sport ou non.
Rappelez vous que le sport est quelque chose de positif et de sain. Vous pouvez en pratiquer de manière individuelle ou en équipe. Mais il est important de ne pas lui permettre de dominer votre vie ou de définir vos relations avec les autres. Il doit être un outil à la disposition de votre bonheur jour après jour.
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