Cortex associatif : caractéristiques et fonctions
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Le cerveau est aussi complexe que la vie elle-même. Chacune de ses parties est importante et occupe une fonction mais aucune ne pourrait jouer ce rôle si les autres n’étaient pas connectées entre elles. Les liens entre les différentes parties de notre encéphale sont, par conséquent, d’une importance vitale. Un exemple est celui du cortex associatif qui, sans les unions qu’il établit, ne pourrait pas fonctionner correctement.
Le cortex associatif est une partie du cortex cérébral fondamentale pour notre fonctionnement au quotidien. Grâce à lui, nous pouvons reconnaître différentes formes, assimiler des sons, composer une mélodie, lier des odeurs à des souvenirs et déguster des saveurs, entre autres fonctions.
Plus concrètement, cette aire corticale se charge d’intégrer ce que nous percevons. Elle donne un sens à ce que nous recevons sur le plan sensoriel, ce qui est aussi connu sous le nom d’input sensoriel.
Nous allons donc, tout au long de cet article, explorer cette incroyable partie du cerveau. Il s’agit de l’une des plus modernes sur le plan phylogénétique. Approfondissons !
Qu’est-ce que le cortex associatif ?
Le cortex associatif, qui compose, avec d’autres aires, le cortex cérébral, est la partie la plus externe et la plus visible de ce cortex. Son principal rôle est de relier entre elles les informations qui proviennent de différentes régions du cerveau. Il est par conséquent chargé d’intégrer les informations transmises par les sens.
Comment fonctionne-t-il ?
À travers les différentes connexions qu’il possède, le cortex associatif intègre les stimuli que nous recevons et facilite l’interprétation de ce qui nous arrive. Il le fait en se connectant à un système sensoriel ou à plusieurs de façon simultanée.
En fait, le cortex associatif est une sorte de traducteur : au fur et à mesure qu’il reçoit différentes informations, il les transforme en un langage apte à être compris et pris en compte au niveau cérébral et cognitif.
Le résultat final est la culmination, à partir de toutes ces informations entrantes, d’une perception concrète et définie concernant notre milieu interne ou externe. Impressionnant, n’est-ce pas ?
Quelles sont les régions du cortex associatif ?
Ce cortex a un caractère multisensoriel. Il est capable d’associer différentes sensations entre elles et également de les associer à des aires motrices. Pour cela, il s’appuie sur les aires suivantes :
- Le cortex associatif auditif : il se charge de la perception et de la reconnaissance des sons. Cela veut dire qu’il est nécessaire pour interpréter ces derniers et les relier à d’autres aires. Par ailleurs, sa stimulation peut nous faire nous souvenir d’une musique du passé
- La région associative du lobe de l’insula : elle se charge d’intégrer l’information liée au sens du goût. Par ailleurs, on lui a accordé des fonctions sensitives liées à l’odorat et elle se charge aussi de plusieurs fonctions autonomiques, entre autres
- L’aire associative vestibulaire : elle nous permet d’apprécier les positions corporelles et les mouvements de la tête dans l’espace. Par ailleurs, elle est liée à la fonction sensitivo-motrice de l’équilibre
- La zone visuelle associative : elle relie l’information visuelle qu’elle reçoit avec des expériences visuelles passées. Ceci nous permet donc de reconnaître ou de nous souvenir de ce que l’on voit
- Les aires associatives du langage : ces aires se divisent en deux : celle de Wernicke et celle de Broca. La première s’occupe de lier les sons aux concepts ; elle favorise la compréhension du langage. La seconde est fondamentale pour la génération motrice du langage parlé
- La zone associative pariéto-temporo-occipitale : elle se charge de mettre en relation l’information visuelle, propioceptive et tactile. De cette façon, elle intègre les concepts de forme, de taille et de texture. Par ailleurs, elle est liée à la perception de l’image corporelle et à la conscience du schéma corporel
- Le cortex associatif préfrontal : il se situe devant le cortex moteur et est lié au contrôle du comportement et des fonctions exécutives comme, par exemple, la prise de décisions et la planification. Il est aussi important pour l’expression du langage
- L’aire associative limbique : avec la pariéto-temporo-occipitale et la préfrontale, elle compose les trois grandes aires d’association. Elle se charge d’intégrer les informations qui proviennent du système limbique. En d’autres termes, elle nous aide à capter et à comprendre les émotions, en plus de les relier à des souvenirs
Les régions du cortex associatif peuvent aussi se classer selon deux critères : unimodales et polymodales. Les premières sont adjacentes aux principales aires sensorielles et se chargent de traiter l’information d’un seul sens ou de réaliser une seule fonction. En revanche, les deuxièmes s’occupent d’intégrer différentes informations provenant de plusieurs sens et de réaliser plusieurs fonctions.
Pathologies associées au cortex associatif
Les dommages au niveau du cortex associatif sont d’une nature grave. Ils créent généralement un grand handicap chez la personne touchée.
Observons certaines des pathologies qui peuvent dériver de dommages ou d’un mauvais fonctionnement :
- Agnosie : il s’agit de l’impossibilité de reconnaître des objets à travers un sens. Les personnes avec une agnosie visuelle sont incapables de reconnaître un objet devant elles, alors qu’elles voient parfaitement
- Apraxie : il s’agit de l’incapacité à réaliser des tâches ou des mouvements face à un ordre ou une volonté de le faire, dès que ces derniers impliquent une séquences ordonnée de mouvements
- Aphasie : c’est un trouble du langage qui met en avant une incapacité ou des difficultés au moment de communiquer ou de comprendre
- Difficultés émotionnelles et cognitivo-comportementales : on peut, à cause de la lésion, retrouver une impossibilité ou une difficulté à exprimer des émotions, en plus d’une altération de la personnalité et des problèmes de compréhension d’ordres, de planification d’actions et d’exécution de ces dernières
Oliver Sacks est un auteur expert dans ce sujet, qu’il faut absolument connaître. C’était un chercheur et divulgateur qui a publié des œuvres de source scientifique immortelles, liées à la neurologie.
Ces livres ont aidé et aident le public non spécialiste à comprendre la complexité du cerveau. Nous devrions approfondir ses œuvres car l’auteur y parle, avec humanité et avec de fantastiques détails, de problèmes neurologiques dramatiques. Parmi ces derniers, nous en retrouvons certains liés au cortex associatif.
Il a par exemple écrit L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau. Il s’agit d’un livre où il raconte l’histoire du Docteur P., un musicien qui affirmait avoir des problèmes de vision. Après l’avoir examiné, à la fin de la visite, le docteur Sacks l’a vu essayer de chercher son chapeau et finalement prendre la main de son épouse pour se la mettre sur la tête.
À partir de ses observations, Sacks a pu en déduire que le problème résidait dans le cerveau et non au niveau de la vue. Il s’agissait donc d’un cas particulier d’agnosie, qui ne permettait pas au Docteur P. de reconnaître des visages humains à partir du sens de la vue. Surprenant, n’est-ce pas ? Il s’agissait du premier cas divulgué de prosopagnosie.
Le cortex associatif est un clair échantillon de l’immense complexité du cerveau. À travers les connexions qu’il possède, il parvient à nous faire percevoir l’information et fait en sorte qu’elle nous soit montrée de façon consciente.
Par ailleurs, le cortex associatif gère la communication entre différents sens pour que nous puissions comprendre, de façon intégrale, les stimuli du milieu. Une tâche très difficile, mais pourtant essentielle, de notre quotidien.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
- Sacks, O. (2016). El hombre que confundió a su mujer con un sombrero. Barcelona: Anagrama
- Scott. L, Dawson,V.L,m & Dawson, T.M (2017). Trumping neurodegeneration: targeting common pathways regulated by autosomal recessive Parkinson’s disease genes. Experimental neurology, pp.191-201.
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