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Comment guérir le passé pour nous permettre de vivre le présent

5 minutes
Faire face à la douleur demande du courage. La transition se produit lorsque nous cessons de réfléchir sur les miroirs du passé et que nous tournons nos visages vers ce qui compte vraiment : ce présent qui attend de nous que nous soyons courageux pour guérir, pour avancer à nouveau dans la paix.
Comment guérir le passé pour nous permettre de vivre le présent
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Dernière mise à jour : 15 octobre, 2024

Guérir le passé pour nous permettre d’avancer n’est pas toujours facile. En général, nous avons tendance à l’emporter avec nous ; tout ce bagage d’hier est intégré dans chaque particule de notre être, dissous dans la pensée, incrusté dans chaque attitude limitante, dans chaque peur et nuit blanche. Ainsi, et bien qu’il soit impossible d’oublier tout ce qui a été vécu, on peut y faire face pour apprendre à vivre avec – et sans douleur.

Goethe a dit, avec raison, que la journée était trop longue pour ceux qui ne savaient pas l’apprécier ou l’utiliser. Ceci est bien vrai, et plus encore quand on se retrouve dans l’univers psychologique de l’angoisse et du découragement. Dans ces états où seule la souffrance demeure à la suite d’un traumatisme ou d’une expérience adverse située dans le passé, il est très difficile d’apprécier le présent.

C’est d’abord parce que la mémoire est obsédante, parce qu’elle a une tendance presque désespérée à nous rappeler ce qui un jour nous a tant fait mal, ce qui nous a déçus ou ce qui est arrivé à l’improviste et que nous n’avons pas su affronter. Nous devons cependant comprendre que nous avons tous subi, à un moment ou un autre, un impact émotionnel.

Il y a des gens qui, dans les mêmes circonstances, parviennent à surmonter ce qu’ils ont vécu sans conséquences majeures. D’autres, au contraire, portent en eux des poids énormes qu’ils ne savent pas gérer, qu’ils engloutissent et traînent pendant longtemps sans savoir quoi faire. Nous ne réagissons pas tous de la même manière face à l’adversité, c’est vrai, mais nous pouvons tous nous donner une nouvelle opportunité de surmonter le passé et d’apprécier le présent.

« Il y a un équilibre délicat entre honorer le passé et s’y perdre. »

-Eckhart Tolle-

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Clés pour guérir le passé

Lorsque nous parlons de notre besoin de guérir le passé, nous pouvons faire référence à beaucoup de choses. Les traumatismes ont des formes et des origines infinies. Parfois, le simple fait d’avoir vécu longtemps dans une situation de stress (comme celle que l’on peut vivre dans un travail avec de mauvaises conditions) laisse aussi de lourdes conséquences.

Il y a, par exemple, la souffrance présente qui découle d’événements bien précis (le décès d’un membre de la famille, par exemple). D’autres fois, c’est le résultat d’un stress continu, comme celui vécu par quelqu’un qui vit dans un quartier en difficulté ou encore celui vécu par un enfant victime de harcèlement pendant toute une année scolaire.

Quoi qu’il en soit, le besoin de guérir le passé pour vivre un présent plus digne et satisfaisant est essentiel. Des études, comme celle menée à la New York Medical University, par le Dr Marylène Coitre, nous montrent quelque chose d’important. Si nous avons subi un type de traumatisme dans le passé et que nous ne l’avons pas traité, ce stress post-traumatique s’intensifiera. Cette vulnérabilité nous fera courir le risque de subir de nouveaux événements indésirables (ruptures affectives, perte d’emploi, etc.).

Voyons maintenant quelques clés de base auxquelles nous pouvons réfléchir pour guérir le passé.

Parler du passé, oui, mais avec les bonnes personnes

Nous entendons souvent cela : pour surmonter quelque chose qui fait mal, nous devons l’évacuer. Il faut le partager, en parler, se défouler. Eh bien, cette idée a certaines nuances à prendre en compte.

  • Nous devons comprendre que tout le monde ne pourra pas « comprendre » ce que nous avons vécu. Parfois, partager ce qui fait mal avec certaines personnes a tendance à aggraver la situation. Il faut savoir à qui parler.
  • Nous avons, bien sûr, des professionnels spécialisés pour ces cas. Les psychologues sont des personnes capables de nous comprendre et de nous apporter une aide concrète et précieuse pour générer un changement adéquat en nous.
  • D’un autre côté, il est également utile de pouvoir parler à des personnes qui ont vécu la même chose. C’est une façon extraordinaire de sentir que nous ne sommes pas seuls dans ce voyage, qu’il y en a d’autres qui ont vécu la même chose et l’ont surmontée.

Redéfinissez votre rôle de victime, soyez résilient et laissez aller le ressentiment

Il est clair, par exemple, que dans toute relation abusive, il y a un agresseur et une victime. L’enfant qui est harcelé, le travailleur victime de mobbing et les personnes qui subissent une catastrophe naturelle et perdent tout ce qu’elles ont sont également des victimes. Cependant, après ces expériences, la victime a deux options.

  • La première est d’assumer cette position pour la vie. Le fait de ne pas réagir, de rester immobile dans cette souffrance, ne nous aidera jamais à guérir le passé. Disons non au fait d’être des victimes chroniques.
  • La deuxième option consiste à adopter une attitude active envers nous-mêmes. Pour cela, rien de mieux que d’appliquer une attitude résiliente, d’accepter ce qui a été vécu et subi mais de se permettre d’avancer comme quelqu’un de plus fort, capable d’affronter le présent et l’avenir.
  • De même, nous devons aussi nous rappeler quelque chose : la haine n’aide pas. La rancune accumulée et cette éternelle question du « pourquoi moi » nous condamnent à perpétuité. Il faut assainir ces émotions et se libérer des plus néfastes pour s’ouvrir à une guérison authentique.
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Éteignez l’interrupteur de l’anxiété

Le stress post-traumatique entraîne souvent des troubles anxieux. Il est fréquent que les traumatismes finissent par se traduire dans de nombreux cas par des crises de panique, dans des situations où nous perdons peu à peu le contrôle de nous-mêmes. Pour guérir le passé, vous devez gérer l’anxiété. Car c’est elle qui nous ramène vers le passé qui fait mal, elle qui nous immobilise, qui nous apporte nuits blanches, épuisement et maux de tête…

Dans ces cas, l’apprentissage de techniques de respiration, de relaxation et de gestion du stress et de l’anxiété sera d’une aide précieuse. Alors n’hésitons pas à demander de l’aide si nous en avons besoin. Pour conclure, Don Ramón Gómez de la Serna disait que tous les miroirs du passé se noient dans les rivières. Hier n’existe plus, il a été emporté par le courant de la vie, et bien que des morceaux des choses qui nous ont blessés s’y reflètent, nous avons l’obligation d’arrêter de nous regarder dans ces reflets.

Parce que c’est dans le présent que les opportunités brillent. C’est dans l’ici et maintenant que surgit l’engagement authentique avec nous-mêmes. Ne le gaspillons pas, apprenons à guérir le passé.


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  • Cloitre, M., Stolbach, BC, Herman, JL, Van Der Kolk, B., Pynoos, R., Wang, J., y Petkova, E. (2009). Un enfoque de desarrollo para el trastorno de estrés postraumático complejo: traumas acumulativos en la infancia y en adultos como predictores de la complejidad de los síntomas. En Journal of Traumatic Stress (Vol. 22, pp. 399–408). https://doi.org/10.1002/jts.20444

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