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Comment développer un Moi fort selon Sigmund Freud

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Découvrez cette intéressante théorie développée par le père de la psychanalyse.
Comment développer un Moi fort selon Sigmund Freud
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Un Moi fort, selon les théories de Sigmund Freud, est cette entité capable de comprendre ses propres besoins et de deviner les limites que lui impose la société. Nous devons donc être en mesure d’agir en toute liberté, en faisant émerger ces répressions internes et en sachant comment vivre dans nos environnements quotidiens pour nous épanouir avec intégrité et satisfaction.

Nous pourrions commencer par dire que beaucoup de ces substrats qui ont nourri la psychanalyse ne sont plus si valides dans l’actualité. Ces idées obsolètes sur l’hystérie féminine ou l’envie du pénis font sans aucun doute partie du passé. Cependant, il faut bien garder à l’esprit que la psychanalyse est encore présente mais se combine à d’autres techniques pour s’adapter à l’époque actuelle.

Le feu sacré allumé par le sorcier viennois (c’est le nom que l’on a donné à Freud pour avoir introduit un type de thérapie aussi novateur que risqué à son époque) est encore en vigueur mais perd petit à petit l’éclat qu’il a eu jusqu’alors. Ainsi, selon des études comme celle réalisée à l’Université de Linköping, en Suède, le principal problème de la psychanalyse est le temps de traitement.

Ce type de thérapie nécessite quatre sessions par semaine, pendant les mois ou années qui seront nécessaires. Aujourd’hui, cela demande un engagement élevé qu’il n’est pas toujours facile de tenir. La vie actuelle, si exigeante et caractérisée par l’immédiateté, ne s’ajuste pas toujours à ce schéma thérapeutique si prolongé. C’est pour cela que des approches comme les thérapies brèves sont en vogue.

Sigmund Freud ne verrait pas ce type d’approche d’un bon œil. Pour lui, l’un des objectifs clés du psychanalyste doit toujours être de travailler le Moi du patient. Cette force psychique doit devenir une entité saine et soigner tout conflit qui s’interposerait dans la liberté et le bien-être de la personne.

Une telle chose requiert du temps, un engagement élevé et un profond travail.

“Être complètement honnête avec soi-même est un bon exercice.”

-Sigmund Freud-

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Un Moi fort au milieu de forces psychiques limitantes

L’une des œuvres les plus intéressantes de Sigmund Freud a sans doute été l’Abrégé de la psychanalyse. Il faut cependant préciser que ce livre est inachevé. Freud était en exil à cause de la Seconde Guerre Mondiale et était déjà assez âgé. Sa santé ne lui a pas permis de finaliser ce qui fut son oeuvre posthume, la plus révélatrice qui soit.

Ce livre était une synthèse et une façon d’approfondir ses théories les plus importantes, comme par exemple l’appareil psychique, l’interprétation des rêves et la technique psychanalytique. Le plus impressionnant a sans doute été les clés avec lesquelles il a encore plus délimité les concepts du ça, du moi et du surmoi. Les experts leur ont donné le nom de seconde topique freudienne.

Pour la première fois, le célèbre psychanalyste viennois se plongeait dans ce qu’il définissait comme le “Moi fort” et le besoin de l’être humain de consolider cette entité dans son architecture psychique. Mais il nous a aussi révélé que développer un sens du Moi plus sain est extrêmement compliqué.

Ceci expliquerait pourquoi beaucoup de personnes ne se sentent ni épanouies, ni heureuses, ni libres.

Raisons pour lesquelles nous ne développons pas un Moi fort

Deux forces opposées vivent en nous. D’un côté, nous retrouvons le Ça, avec ses besoins basiques et élémentaires. De l’autre, le Surmoi, avec cette société stricte qui délimite nos désirs, nos aspirations, nos rêves…

  • Le Ça, selon Freud, a toujours besoin de quelque chose. Il y a toujours une dimension qui ne le satisfait pas… Il est inquiet, anxieux, ne sait pas ce que sont le passé et le futur. Sa faim se concentre toujours sur le moment présent.
  • Le Surmoi, de son côté, est une entité complexe qui nous oblige toujours à remettre les choses à plus tard. Il relègue nos rêves, limite nos libertés, contrôle notre comportement… Il s’agit de cette entité sociale et culturelle qui nous façonne et agit comme force répressive du Ça.
  • Le Moi reste au milieu de tout cela. Il ne peut pas toujours concilier besoins, obligations, rêves et désirs avec le moule que délimite la société. Par conséquent, nous ne parvenons pas à développer un Moi fort. Qui plus est, nous pouvons même en arriver à nous sentir fragmentés et perdus.
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Comment pouvons-nous développer une identité (sens du moi) forte, saine et heureuse ?

Dans le livre Abrégé de la psychanalyse, Freud explique qu’il existe une série de facteurs pouvant déterminer pourquoi nous n’avons pas pu développer un Moi fort. Les voici:

  • Une dépendance excessive vis-à-vis de nos parents. Le psychanalyste autrichien expliquait que les enfants mûrissaient de plus en plus tard, mettaient plus de temps à acquérir des compétences en indépendance, en résolution, en initiative…
  • Avoir connu une enfance et une adolescence marquées par des normes, des punitions et une éducation stricte.
  • Avoir grandi sans figures affectueuses et proches capables de favoriser un développement sûr et optimal.

Comme nous le voyons (et comme il faut s’y attendre), Freud accordait beaucoup d’importance à la période infantile. Cependant, le plus précieux dans cette oeuvre posthume est précisément les conseils qu’il offre pour donner forme à un Moi fort.

 

Les clés d’un Moi fort

  • Pour bénéficier d’un Moi fort, nous ne devons pas lutter contre notre Ça ou Surmoi.
  • Il faut atteindre un équilibre adéquat entre ces forces: une harmonie entre les besoins et les obligations.
  • Pour concilier ces énergies, il faut faire émerger les dimensions réprimées du Ça et du Surmoi. Les besoins cachés devront surgir, tout comme les pulsions et les anxiétés non satisfaites. Nos peurs d’enfant, les traumas que nous avons vécus, les souvenirs que nous n’avons pas enregistrés devront aussi être visibles.
  • Freud parle du besoin de travailler notre indépendance. Une fois que toutes ces dimensions auront émergé, nous serons obligés de vivre avec elles de façon mature.
  • Au cours d’une partie de notre vie, selon cette approche, nous avons pu vivre en pensant que nous n’avons pas été aimés comme nous le méritions. Ce désir non satisfait nous poursuit partout où nous allons. Une façon de créer un Moi fort consiste à nous libérer de ce besoin car les besoins créent de la soumission, de l’aliénation et débouchent sur la maladie.

Comme nous le voyons, beaucoup des idées proposées par Freud au début et au milieu du XXème siècle nous sont encore utiles ou sont du moins dignes de réflexion. Renforcer le Moi est une tâche que nous devons réaliser au quotidien, tout au long de notre vie. N’abandonnons donc pas cet exercice si sain.

 


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  • Freud, Sigmund (1998) Esquema del psicoanálisis. Madrid: Debate

 


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