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Bonheur : qu'est-ce qui nous rend heureux ?

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Qu'est-ce que le bonheur? Que nous disent les études réalisées sur notre probabilité de l'être ? Y a-t-il une partie de ce bonheur tant désiré qui est vraiment entre nos mains ? Poursuivez votre lecture, on vous dit tout!
Bonheur : qu'est-ce qui nous rend heureux ?
Isabel Ortega

Rédigé et vérifié par la psychologue Isabel Ortega

Dernière mise à jour : 02 avril, 2023

Vous êtes-vous déjà demandé : qu’est-ce qui nous rend heureux ? L’un des pays les plus heureux au monde est le Bhoutan, un royaume bouddhiste situé à l’est de l’Himalaya, caché parmi les montagnes. Au Bhoutan ils considèrent que l’accumulation de richesses ne fait pas le bonheur. Leur gouvernement mesure l’état providence avec un indice national de bonheur.

Le gouvernement tient compte de cet indicateur reposant sur la philosophie bouddhiste pour créer des politiques qui assurent le bien-être de la population. Cet indicateur mesure ce qui rend les habitants heureux. Mais qu’est-ce que le bonheur ?

Le bonheur

Nous cherchons presque tous à être heureux, mais il n’y a pas de définition exacte de cette construction. Certains scientifiques soulignent qu’il s’agit d’un bien-être subjectif. C’est-à-dire que le bonheur n’est pas ce qui nous arrive, mais ce que nous interprétons à partir de ce qui nous arrive. D’autres soulignent en revanche qu’il s’agit d’un état de bien-être psychologique, qui dépend de la manière dont chacun gère les circonstances de sa vie.

Les chercheurs qui étudient le bonheur soulignent qu’il se composa de deux éléments différenciés, l’affectif (états émotionnels positifs et réactions) et le cognitif (pensées de satisfaction de nos vies).

Et la génétique, peut-elle influencer notre bonheur ? Il semblerait que 50 % de notre bonheur soit fortement influencé par les gènes, 40 % par des activités menées intentionnellement par nous-mêmes et 10 % par les circonstances de la vie.

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Le bonheur est empreint d’une composante affective et d’une composante cognitive.

Qu’est-ce qui nous rend heureux ?

La psychologie positive met en évidence deux perspectives sur la façon dont nous pouvons vivre le bonheur : la perspective hédoniste et la perspective eudémonique. Mais sur quoi reposent ces perspectives ?

La perspective hédoniste remonte au IVe siècle av. J.-C., lorsque Aristippe de Cyrène, un philosophe grec disciple de Socrate, expliqua que le but ultime de la vie devrait être de maximiser le plaisir et de minimiser la douleur. Dans les cultures occidentales, la perspective hédonique est le moyen le plus courant d’atteindre le bonheur. Une personne ayant une perspective hédoniste croit que le bonheur vient, par exemple, du plaisir de faire un voyage, d’aller à un concert ou d’acheter une friandise.

La perspective eudémonique n’est pas si répandue dans la culture occidentale. Ce concept remonte au 4ème siècle avant JC. C., lorsqu’Aristote la définit pour la première fois dans son Éthique à Nicomaque. Pour Aristote, il faut vivre sa vie selon ses vertus pour atteindre le bonheur. Cette perspective est une tentative de recherche d’un bonheur plus durable et significatif. Par exemple, une personne avec cette perspective peut penser que le bonheur découle du plaisir que la croissance personnelle peut produire.

Alors, comment concentrer mon bonheur ?

De nombreux scientifiques soulignent que les deux approches sont nécessaires pour ressentir ce bien-être psychologique que nous appelons bonheur. Une étude des comportements hédoniques et eudémoniques conclut que les comportements hédoniques et eudémoniques contribuent au bien-être de différentes manières, de sorte que les deux sont nécessaires au bonheur.

Inutile de choisir, les plus heureux partagent les deux. Il est vrai qu’ils précisent que les personnes à tendance eudémonique ont des niveaux de bonheur plus élevés que les personnes à tendance hédonique.

La plus longue étude sur le bonheur

En 1938, commença une étude à l’Université de Harvard. Elle survit encore à ce jour et suit 724 hommes pendant des décennies pour voir ce qui les rendait heureux. Tout au long de ces années, l’équipe de recherche recueillit des informations de toutes sortes sur leur vie, sans savoir comment elles allaient se dérouler.

La vie de deux groupes d’hommes a été étudiée. Le premier groupe commença l’étude alors qu’ils étaient étudiants à l’Université de Harvard. Ils terminèrent tous leurs études universitaires pendant la Seconde Guerre mondiale et la plupart allèrent à la guerre.

Le deuxième groupe étudié était un groupe de jeunes des quartiers les plus pauvres de Boston. Tous les deux ans, pendant 75 ans, ces jeunes hommes furent appelés et des questions sur leur vie leur furent posées.

Il semble que le bonheur ait peu à voir avec la richesse, la renommée ou le travail acharné. C’est plutôt la qualité de nos relations sociales qui nous rend plus ou moins heureux. L’étude souligne que les personnes ayant plus de liens sociaux avec la famille, les amis et la communauté sont plus heureuses et vivent plus longtemps que les personnes plus isolées.

Tout cela n’a rien à voir avec le nombre d’amis que nous avons, ni avec le fait que nous soyons en couple, mais avec la qualité des relations que nous avons.

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Ce qui compte, c’est la qualité et la satisfaction de nos relations les plus proches.

Le bonheur dépend-il de soi ?

Laurie Santos souligne que nous avons tendance à penser que le bonheur vient de l’atteinte d’un objectif, mais les études nous disent qu’il tend à naître davantage lorsque nous sommes capables d’apprécier ce que nous avons. Pour Laurie, il ne s’agit pas de toujours sourire et d’être positif. Les émotions négatives font partie de la vie, elles font partie de ce sentiment de satisfaction.

Lyubomirsky, chercheur dans ce domaine, souligne que le bonheur demande du travail, comme tout autre objectif de vie important qui nous coûte du travail, de l’engagement, du dévouement et des efforts. Le bonheur n’est pas différent.

Pourquoi oublions-nous souvent de chercher le bonheur dans le présent ? Peut-être abordons-nous le bonheur comme un objectif de plus dans la vie, alors qu’il s’agit plutôt d’un état de bien-être émotionnel pendant celui-ci. Cet état peut être travaillé et construit comme une habitude progressive à partir de notre fonctionnement mental.

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