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Apprendre à souffrir pour moins souffrir

4 minutes
Les individus essaient toujours de construire une vie sûre et paisible où les risques et, bien sûr, la souffrance sont exclus. Mais la souffrance est aussi courante et normale que l'air que nous respirons. Approfondissons.
Apprendre à souffrir pour moins souffrir
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 mai, 2023

Les individus essaient toujours de construire une vie sûre et paisible où les risques et, bien sûr, la souffrance sont exclus. Certains vont au-delà de ce simple principe et, par peur de souffrir ou de vivre une quelconque émotion négative, oublient justement de vivre.

Nous parlions par exemple il y a peu de quelque chose de très courant qui se passe aujourd’hui. Des personnes qui, après une déception amoureuse, une trahison ou une perte, choisissent de “ne plus tomber amoureuses“. Les portes se ferment et, d’une certaine manière, cela dispense de vivre une partie de cette vie si importante pour l’être humain.

Mais chacun de nous est libre de prendre ses propres décisions et définir la façon dont il veut passer ses journées, sans être jugé ou critiqué. Nous voulons ici seulement clarifier un aspect. Il est difficile de s’isoler de la souffrance, c’est presque impossible. Nous ne pouvons pas entrer dans une bulle en espérant que le vent ou les éléments ne briseront jamais cette faible protection. La déception viendra tôt ou tard, aussi petite soit-elle. Ou une trahison, avec toutes ses conséquences. Une perte et même une maladie… Souffrir fait partie de l’être humain, et à ce titre, il faut savoir y faire face.
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COMPRENDRE LA SOUFFRANCE POUR LA GÉRER

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L’une des plus grandes erreurs de notre société est de considérer la douleur, les larmes ou la souffrance comme quelque chose à occulter. “Tu ferais mieux de retenir tes larmes et d’aller aux toilettes pour que personne ne nous voie”. “Ne pleure pas, il faut apprendre à grandir”, nous disaient-ils quand nous étions petits. Alors, nous inhalions la rage et la souffrance et la gardions en nous, comme ce monstre dont il valait mieux ne pas montrer, et parfois, ne pas évoquer. Et c’est une erreur. Souffrir n’est pas quelque chose d’anormal, ce n’est pas une maladie ou un signe de faiblesse. Souffrir, c’est comprendre qu’il y a quelque chose qui ne va pas et qu’il faut apprendre à comprendre, assumer, accepter et affronter. Rien de plus que ça.

La souffrance est courante et aussi normale que l’air que nous respirons. Vous avez peut-être croisé des personnes qui nous disent tout d’un coup “Tout m’arrive à moi !”, comme si la douleur ou le fait de souffrir ne choisissait que certaines personnes dans une exclusivité très sélecte. Mais ce n’est pas comme ça. On vit tous les mêmes choses à un moment donné : être licencié d’un travail, être rejeté ou abandonné, subir des déceptions, perdre quelqu’un… la douleur ne choisit pas des victimes au hasard. La douleur nous touche tous de manière égale, mais chacun de nous y fait face différemment.

Certains se laissent vaincre. Certains ne peuvent pas et ont, à long terme, plus de chances de tomber dans la dépression. D’autres personnes, cependant, ont plus de ressources pour faire face à ces faits avec plus ou moins d’efficacité. Certaines personnes tendent à tout interpréter négativement : le malheur me suit, je n’ai pas le droit d’être heureux, je suis né pour souffrir… D’autres encore, plutôt que d’interpréter la souffrance, la GÉRENT. Et c’est là qu’il convient d’approfondir, là que chacun de nous doit développer ses propres stratégies.

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Par exemple, la manière dont vous interprétez votre condition est très importante. Pleurer n’est pas un acte de douleur. C’est un moyen de se défouler et un besoin naturel. Les larmes sont normales et nécessaires. Ne cherchez pas non plus des responsables, car vous allongerez encore plus votre rétablissement en ajoutant la composante « rage » à la souffrance, avec laquelle le ressenti sera encore plus négatif. Ne blâmez personne, pensez toujours à vous et comment vous pouvez sortir de cet abîme qui vous noie maintenant. La souffrance, par ailleurs, doit être comprise et pas seulement acceptée. Si on l’accepte sans se battre, ça ne sert à rien : « Je sais que je suis triste parce que mon partenaire m’a laissé tomber, parce qu’il m’a fait mal”. Si nous l’acceptons sans plus, nous stagnerons dans cette douleur à vie.

Faites-y face, acceptez cette déception, mais regardez au-delà. “Ils m’ont laissé tomber, oui, mais je sais que cette personne n’était pas capable de me rendre heureuse. Je sais que j’ai fait de mon mieux et qu’il est maintenant temps de concentrer ma vie sur mon propre chemin à la recherche de mon bien-être et mon bonheur. Parce que je mérite d’être heureux”.

La souffrance est normale. Il n’y a pas de vie sans sa petite part de souffrance, il faut s’en souvenir. C’est pourquoi il convient d’apprendre à la gérer pour qu’elle ne déborde pas. La souffrance nous mure continuellement dans la vie en nous ôtant l’air et en nous faisant perdre tout ce qui nous entoure. Et même tous ceux qu’on aime. Réagissez donc, battez-vous pour votre bien-être.

Courtoisie d’image : Leah Johnston

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