6 mythes sur l'autisme que nous devons faire disparaître

6 mythes sur l'autisme que nous devons faire disparaître
Raquel Aldana

Rédigé et vérifié par Psychologue Raquel Aldana.

Dernière mise à jour : 14 décembre, 2021

De nombreux mythes sur l’autisme ont continué à s’ancrer dans la société malgré les progrès scientifiques sur ce thème. Ces croyances sont très répandues et, évidemment, au lieu de contribuer à générer une image juste des personnes souffrant d’autisme, perpétuent un schéma inadéquat et erroné de ce trouble.

Ce sont précisément ces idées préconçues qui créent des barrières pour l’adaptation des personnes atteintes d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Il est donc essentiel de faire attention à ces mythes; l’objectif est de les faire disparaître et de permettre une vision plus ajustée à la réalité.

Dona Williams, atteinte d’autisme de haut niveau, a affirmé que “l’autisme n’est pas comme un puzzle auquel il manque une pièce: il s’agit plutôt de plusieurs puzzles qui ont des pièces en plus et des pièces en moins”.

autisme et ignorance

1. Les personnes autistes n’aiment pas les gens et détestent se lier à eux

Les personnes atteintes de TSA n’ont aucune raison de s’éloigner des autres, de rejeter le contact humain ou de rechercher la solitude en permanence. En fait, beaucoup d’enfants adorent les câlins et les jeux de contact. Par ailleurs, de nombreux adolescents et pré-adolescents veulent appartenir à un groupe social auquel ils s’identifieraient; ils pourraient ainsi partager des moments, des passions et des intérêts.

Il est possible que les relations sociales leur causent de l’anxiété parce que ces personnes ont une vision différente du monde ainsi que des problèmes pour développer des habiletés sociales normatives. Certaines réactions peuvent nous mener à penser que leur trouble les oblige à éviter les relations; or, ce n’est pas le cas. Même si elles peuvent avoir des comportements évasifs pour fuir la tension, ce n’est pas une chose qui caractérise ces personnes.

Nous devons revoir nos conceptions et faire en sorte que les relations sociales leur produisent moins de tension. Par exemple, étant donné que le contact visuel est souvent gênant, nous ne devons pas exiger qu’elles nous regardent dans les yeux ou tourner au ridicule leur tendance à regarder ailleurs. 

“Je t’entends mieux quand je ne te regarde pas. Le contact visuel est gênant. Les gens ne comprendront jamais la bataille que je mène pour pouvoir faire cela.”

-Wendy Lawson-

enfant atteint d'autisme

2. Peu importe si on les rejette : elles sont dans leur monde et ne s’en rendent pas compte

Nous pouvons avoir la sensation que les personnes atteintes d’autisme ne sont pas connectées. Or, en vérité, leur connexion a un autre port, une autre voie de syntonisation. Accepter que notre façon de nous lier et de nous intéresser au monde n’est pas la seule existante est la première étape pour mieux comprendre ce trouble.

La blessure du rejet peut mener ces personnes atteintes du spectre de l’autisme à développer des pathologies comme la dépression et l’anxiété. Le fait qu’elles se sentent différentes et exclues peut leur produire une douleur émotionnelle immense, surtout à partir de l’adolescence. A cette période, l’envie de se lier aux autres peut avoir une grande importance.

“Reconnais que nous sommes aussi étranges l’un que l’autre et que ma façon d’être n’est pas simplement une version détériorée de la tienne”.

-Jim Sinclair-

3. Elles ne font preuve d’affection et d’empathie envers personne

Il s’agit de l’un des mythes les plus répandus et les plus blessants qui existent sur l’autisme. Il se base sur la différence au niveau de la façon d’exprimer des émotions ou des sentiments. Cependant, cela ne veut pas dire que l’affection est inexistante chez les personnes atteintes d’autisme.

Les personnes autistes peuvent avoir des difficultés au moment de mettre un mot sur ce qu’elles ressentent ou de l’exprimer de façon convenable sur le plan social. Or, ce fait ne veut pas dire que les sentiments ou les émotions ne sont pas présents. Elles aiment leurs proches, ressentent de la tristesse, de la joie et toutes les émotions qui peuvent exister.

 

4. Elles sont agressives avec les autres et se font du mal à elles-mêmes

L’agressivité, les comportements auto-destructeurs et autres problèmes ne constituent pas une symptomatologie propre à l’autisme. S’il y a effectivement des personnes qui présentent, à un moment donné, ce type de comportements, nous ne devons pas oublier que cette réalité obéit au manque de ressources communicatives.

Lorsque les autres ne nous comprennent pas ou lorsque nous ne savons pas exprimer ce que nous voulons ou ressentons à travers des mots ou des actes, nous avons tendance à devenir agressifs. Et ceci, que nous soyons autistes ou non.

Par exemple, les enfants autistes ont habituellement, entre deux et quatre ans, des crises de colère intenses. Ceci se produit parce qu’à ce moment précis, leur esprit devance leur capacité d’expression. Par conséquent, les autres ne comprennent pas ce qu’ils souhaitent ou attendent.

Ce n’est qu’un exemple qui nous permet de comprendre que la capacité d’expression et les ressources de communication vont de pair avec nos comportements et notre expression émotionnelle.

 

5. Elles ont toutes des habiletés de “savants” et sont des génies dans certains domaines

Ce mythe a été renforcé par des séries comme “The Big Bang Theory”, dans laquelle le personnage principal, Sheldon, manifeste une symptomatologie propre au spectre de l’autisme, combinée à une grande habileté logique et mathématique. Par ailleurs, dans l’actualité, on a entendu que des personnes avec de grandes habiletés comme Leo Messi ou Robbie Williams sont atteintes d’autisme, et plus particulièrement du syndrome d’Asperger.

Mais plutôt que de débattre à propos de la véracité de cette affirmation, nous devons savoir que seulement 10% des personnes atteintes d’autisme montrent des habiletés spéciales dans un domaine concret. Nous ne devons pas penser qu’une personne autiste va automatiquement être un génie. Cette attente pourrait générer une grande frustration et une sensation d’échec chez la personne diagnostiquée et chez sa famille.

6. Elles ne peuvent ni s’améliorer, ni apprendre, elles ne devraient donc pas avoir de scolarisation ordinaire

Toutes les personnes atteintes d’autisme progressent et apprennent au fur et à mesure de leur étape vitale. Certaines ont un rythme plus rapide que d’autres mais toutes avancent dans tous les domaines. Il est très important que tout le monde reçoive la meilleure éducation possible. Chacun doit pouvoir évoluer dans un environnement qui s’adapte à ses besoins.

“Le changement constant des choses ne me laissait jamais l’occasion de me préparer pour elles. C’est pour cela que j’aimais les refaire, encore et encore.”

-Donna Williams-

 

Comme nous l’avons dit, actuellement, ces six mythes (et beaucoup d’autres) circulent fréquemment lorsque l’on parle d’autisme. Certains sont même répandus chez des professionnels de la santé ou de l’éducation. Ils nuisent à la perception que nous avons de ce trouble. Il est donc essentiel que nous ajustions nos connaissances à la réalité et que nous fassions disparaître n’importe quelle idée préconçues qui limiterait le développement de ces personnes.

 


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  • Waś, A., Sobaniec, P., Kiryluk, B., Sendrowski, K., & Otapowicz, D. (2011). Czy to autyzm ? Trudności w diagnozie Is it autism ? Complexity of diagnosis. Neurologia Dziecięca.
  • Tolak, K., & Sybilski, A. J. (2007). Zespół Aspergera – autyzm łagodny czy odrębna jednostka chorobowa? Pediatria Polska. https://doi.org/10.1016/S0031-3939(07)70424-9
  • Grodzka, M., Szumbarska, D., & Pużyńska, E. (1992). Autyzm wczesnodziecięcy—aspekty diagnostyczne. = Early childhood autism: Diagnostic aspects. Psychiatria Polska.

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