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11 questions fréquentes après le décès d’un être cher

8 minutes
11 questions fréquentes après le décès d’un être cher
Raquel Aldana

Rédigé et vérifié par Psychologue Raquel Aldana

Écrit par Raquel Aldana
Dernière mise à jour : 14 décembre, 2021

La perte d’un être cher nous rend très lourd-e-s et nous plonge dans un état de léthargie duquel il nous paraît impossible de sortir. C’est un état naturel après une perte, c’est la douleur qui se forme de manière unique chez chaque personne.

Car lorsque quelqu’un s’en va pour toujours, quelque chose en nous se fissure. C’est un sentiment difficile à expliquer qui implique une multitude de pensées et de questions auxquelles il est souvent difficile de répondre.

Pour faire face à ces sentiments et nous aider, nous devons nous permettre d’explorer et de mettre au grand jour les questions qui nous tourmentent et qui monopolisent notre esprit. Parler et ne pas tout garder pour soi est essentiel. Les réponses à cette situation sont très variables, pouvant aller des larmes et de l’anxiété jusqu’à la tristesse et la peur.

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Il est fondamental que nous prenions le temps de réagir pour aller de l’avant, mais aussi de permettre aux personnes qui nous aiment de nous accompagner. Le silence, le regard, le contact et la présence aucun sans signe de hâte ou d’incommodité ont plus de valeur que les mots dans ces moments-là.

« Je regarde jusqu’au ciel et je tente de t’apercevoir parmi tant d’étoiles, je cherche entre les ombres ton image perdue.

Je dessine ton visage dans les nuages que je vois passer, voyageant sans trajectoire fixe, et me guidant vers la Lune, je te demande :

Où es-tu ?

Et immédiatement, ma poitrine s’agite, me donnant la réponse en infligeant l’écoulement d’une larme qui me fait comprendre à nouveau : tu n’es pas là, tu demeures dans mon cœur. »

-Auteur inconnu-

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11 questions et 11 réponses après la perte d’un être cher

Bien que chacun-e vive le décès d’un être cher d’une manière différente, certaines questions sont communes face à la douleur. Nous ne pouvons nier cette réalité, puisqu’une grande inquiétude et une grande incertitude s’ajoutent à notre état émotionnel. Ci-dessous, nous passons en revue certaines des questions les plus fréquentes (Martínez González, 2010).

1) Vais-je oublier sa voix, son rire, son visage ?

Lorsqu’une personne proche décède, nous donnons beaucoup d’importance au fait qu’elle soit toujours présente dans les choses du quotidien. Nous pensons qu’oublier son rire, son regard, son visage ou sa manière de marcher serait comme une trahison vis-à-vis de cette personne. En revanche, le temps fait que son souvenir ne soit pas si précis et que les doutes nous attaquent, générant à notre grand regret, la possibilité d’oublier ce qui la définissait physiquement.

Face à cela nous devons savoir que, bien que notre proche ne soit plus et que nous ne puissions plus l’écouter, ni le toucher, il demeure dans notre cœur. L’affection et les moments vécus restent dans notre cœur et rien ni personne ne pourra nous les enlever, pas même le temps.

2) Suis-je en train de devenir fou/folle ? Pourrais-je le supporter ?

La perte d’un être cher provoque un état de choc, de blocage, qui est très difficile et contraignant. Autant d’émotions ensemble génèrent une sensation de perte de contrôle sur nous-même. Il faut dire que quasiment toujours, cette situation se constitue d’une étape transitoire nécessaire pour surmonter l’événement tragique. C’est comme un mécanisme de défense qui aligne notre grande force intérieure pour unir les énergies dont nous avons besoin pour remonter à la surface et continuer notre vie.

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3) Combien de temps cela dure ?

La réponse à cette question est très variable, la durée dépend des circonstances, des caractéristiques personnelles, de la relation qui nous unissait, de la façon dont la perte se produit… Néanmoins, la première année est très difficile, puisque tout nous rappelle la personne décédée dans la mesure où les dates se suivent dans le calendrier et représentent des premières fois sans elle. Les premiers Noëls, les premiers anniversaires, les premières vacances…

Le chagrin de ne pas pouvoir partager les événements, les réussites et les sentiments avec cette personne nous fait revivre la tragédie de manière constante. Cependant, nous pouvons dire que ce temps interne n’est pas du temps passif, il nous aide à accepter la mort et à cohabiter petit à petit avec elle.

4) Est-ce que je redeviendrai comme avant ?

La réponse est non. Evidemment, la mort d’un être cher nous marque et nous fissure, ce qui inévitablement nous transforme. Nous perdons des parties de nous-même, des parties s’en vont avec la personne. Nous devenons plus matures sur certains aspects, nous restaurons notre système de valeurs, nous donnons de l’importance à des choses différentes, nous pensons de manière différente. Tout cela constitue un apprentissage qui, fréquemment se transforme en un engagement plus fort pour la vie.

5) Pourquoi c’est à moi que c’est arrivé ? Pourquoi s’en est-iel allé-e ? Pourquoi maintenant ?

C’est une tentative désespérée de comprendre l’incompréhensible car ce qui est injuste nous pousse à nous poser ce type de questions. Celles-ci ont également pour fonction de nous aider à revoir, à analyser, et à comprendre la réalité de manière rationnelle, donc nous ressentons le besoin de contrôler et de gérer la situation pour combattre le chagrin.

La mort d’un être cher est toujours inopportune et indésirable. Face à l’absence de réponses, nous finirons par nous poser la question « pourquoi ? », ce qui résultera beaucoup plus adapté à la restructuration de notre expérience et de notre douleur.

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6) Suis-je malade ?

Non, le chagrin et les sentiments douloureux dus à la perte d’un être cher ne correspondent pas à une maladie, c’est un processus naturel par lequel nous devons passer. Cela ne veut pas dire que nous ne devons pas y prêter attention, nous devons toujours méditer de manière adéquate sur tout cela. Nous nécessiterons une durée indéterminée pour récupérer et rétablir un équilibre psychologique qui nous permette de gérer nos émotions et nos pensées.

7) Est-ce que j’ai besoin d’une aide psychologique ?

Il est sain de se sentir mal pendant la période de deuil. Aux premiers instants, l’endeuillé-e doit s’exprimer, revoir et se remémorer l’absent-e de manière constante et répétée. Certaines personnes ont besoin qu’un-e professionnel-le marque les limites du mal-être et les écoute, les accompagne en les comprenant tout simplement.

La thérapie offre cela, mais tous les individus n’ont pas besoin d’avoir recours à une aide thérapeutique pour remonter la pente. En fait, cela dépendra des conditions personnelles.

8) Que dois-je faire de ses affaires ?

Les réactions sont souvent extrêmes. Certaines personnes se débarrassent de tout dans l’espoir de réduire la douleur par la mémoire, alors que d’autres conservent toutes les affaires dans l’état où le défunt les a laissées. Chacune de ces réactions indiquent qu’il n’y a pas d’acceptation face à la perte, il est donc nécessaire dans ces deux cas d’aider la personne à sortir du déni et à accepter l’absence.

Il n’y a pas une manière plus saine que l’autre de procéder, il est cependant recommandé de ne pas tomber dans les extrêmes. Le plus sain est de nous débarrasser et de distribuer les choses petit à petit, tandis que nous collectons les forces nécessaires pour surmonter la perte. Néanmoins, nous devons savoir que conserver les choses ayant une valeur sentimentale nous aidera à nous souvenir avec tendresse et affection de la signification que nous leur donnons.

9) Le temps soigne-t-il toutes les blessures ?

Le temps ne soigne pas tout, mais sans doute, nous offre des perspectives. Avoir des expériences et du temps sur le chemin nous permet de mettre de la distance entre l’événement douloureux et le présent. Cela nous pousse à devoir choisir entre une attitude et une autre face à la vie : nous pouvons avoir une attitude défaitiste ou nous pouvons avoir une attitude de dépassement. Le temps nous aide à faire ce choix.

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10) Quand la douleur cessera-t-elle ?

La douleur prend fin lorsque nous parvenons à retrouver de l’intérêt pour la vie et les vivant-e-s. Quand nous investissons les énergies dans les relations, dans nous-même, dans nos projets de travail et dans l’envie de nous sentir mieux, c’est là que nous commençons à recréer notre plaisir pour la vie.

A ce moment, nous pouvons nous rappeler avec tendresse, avec affection et avec nostalgie, mais le souvenir ne nous plonge pas dans une douleur profonde, c’est un état émotionnel infini.

11) Que puis-je faire avec tout ce que je vis et tout ce que je ressens ?

Après le tourbillon d’émotions et de sensations que nous avons vécu, nous faisons face à l’approche de l’utilité. Chacune de ces manifestations a un sens intime que nous devons étudier, explorer, et déchiffrer pour nous reconstruire. Cela peut nous aider d’écrire dessus, d’écouter de la musique qui nous invite à extérioriser les émotions ou de réaliser une activité significative pour nous.

Cela nous aidera à être reconnaissant-e-s et à nous souvenir avec tendresse de la personne décédée, celle qui ne nous abandonnera jamais car elle demeurera en nous en guise de souvenirs et d’apprentissages. Nous serons son essence, cette essence qui ne disparaîtra jamais.

 

Illustration principale de Mayra Arvizo

Références bibliographiques :

Martínez González, R.M. (2010). Cicatrices en el corazón tras una pérdida significativa. Bilbao: Desclée de Brouwer.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.