Test d'estime de soi : quel est mon niveau ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Le test d’estime de soi le plus connu et le plus utilisé est, sans aucun doute, l’échelle de Rosenberg. Il est vrai que cet instrument psychométrique a déjà plus de cinq décennies mais sa simplicité continue à plaire (il n’a que 10 questions) et sa fiabilité et validité ont toujours fait l’unanimité.
Lorsque nous parlons de l’estime de soi, il est évident que peu de gens savent réellement la définir. Il s’agit tout simplement du concept que nous avons de nous-mêmes et de la façon dont nous nous évaluons.
Il faut malgré tout signaler que cette dimension a plus de nuances, plus de coups de pinceaux beaucoup plus complexes qui dessinent un tableau psychologique plein de tonalités, de formes et de perspectives singulières.
L’estime de soi, ce sont les pensées que nous avons chaque jour à propos de nous-mêmes. Ce sont aussi les perceptions sur la façon dont les autres nous voient.
Nous ne pouvons pas non plus oublier le poids de l’enfance, l’éducation, l’interaction avec nos parents, nos amis, nos compagnons/compagnes… Cette dimension est un totum revolutum qui intègre des concepts comme l’identité, la conscience de soi, l’auto-efficacité, etc.
Par ailleurs, pour approfondir le concept d’estime de soi, il est intéressant de consulter les multiples travaux de Morris Rosenberg, professeur de sociologie à l’Université de Maryland et pionnier dans l’étude de ce domaine. C’est dans l’un de ses livres, La société et l’estime de soi de l’adolescent, publié en 1965, qu’il a présenté pour la première fois son échelle de l’estime de soi.
Cet instrument est, aujourd’hui encore, l’un des outils psychométriques les plus utilisés. Découvrons pourquoi.
“Un homme ne peut pas être à l’aise sans son approbation.”
– Mark Twain –
Test d’estime de soi : l’échelle de Rosenberg
L’estime de soi est une construction psychologique subjective. Nous savons que ses ingrédients se créent à travers chaque expérience et à travers l’évaluation que nous faisons de ces dernières, avec ce que nous nous disons à nous-mêmes, et avec la façon dont nous nous traitons, nous apprécions et nous évaluons dans presque tous les domaines de la vie.
Il convient cependant de souligner une nuance : l’estime de soi est une dimension émotionnelle. Nous ne pouvons pas oublier que cette compétence peut fluctuer à n’importe quel moment.
En effet, elle part surtout de la façon dont nous interprétons et affrontons certains événements dans notre processus vital. En d’autres termes, personne ne vient au monde avec une estime de soi forte et ne la conserve dans cet état idéal jusqu’à la fin de ses jours.
L’estime de soi est comme un muscle ; si nous le négligeons, il a tendance à s’affaiblir. Si nous le faisons travailler au quotidien, tout coule naturellement, tout est un peu moins lourd, et nous avons l’impression d’avoir la force suffisante pour faire face à n’importe quoi.
Ainsi, un bon point de départ pour connaître l’état dans lequel se trouve ce “muscle psychologique” est le test de psychologie de l’estime de soi le plus reconnu jusqu’à présent : l’échelle de Rosenberg.
Quelle est l’histoire de l’échelle de Rosenberg ?
Morris Rosenberg a développé l’échelle sur la base des données recueillies auprès de 5024 adolescents d’écoles états-uniennes. Son idée était d’essayer de comprendre en quoi le contexte social des personnes était lié au concept de l’estime de soi. Il savait que des facteurs comme l’éducation, l’environnement et la famille pouvaient augmenter ou affecter cette construction psychologique.
Rosenberg voulait développer un test d’estime de soi pour évaluer la façon dont se sentaient les adolescents de son pays. Ce travail a abouti en 1960, éveillant immédiatement l’intérêt de la communauté scientifique. Pourquoi ? Parce que l’échelle démontrait une grande fiabilité et parce qu’elle a toujours la même validité au fil des ans, même dans d’autres pays du monde.
Comment s’applique ce test de psychologie d’estime de soi de Rosenberg ?
L’un des faits les plus notables de ce test d’estime de soi est sa simplicité d’application. Il se compose de 10 questions avec quatre options de réponse (selon l’échelle de Likert) qui vont de totalement d’accord à totalement en désaccord. Si vous vous demandez comment cet instrument peut être valide en n’ayant que 10 questions, il est intéressant de souligner un détail.
En 2001, le docteur Richard W. Robbins a signalé que pour évaluer l’estime de soi, une seule question était réellement nécessaire. Une question comme “Ai-je une bonne estime de soi?”. Il a d’ailleurs lui-même élaboré l’échelle d’estime de soi avec un seul élément (SISE) en démontrant, dans une étude, qu’elle était aussi efficace que l’échelle de Rosenberg.
En quoi consiste ce test de psychologie d’estime de soi et comment est-on évalué ?
Les questions comprises dans l’échelle d’estime de soi de Rosenberg sont les suivantes :
- Je sens que je suis une personne digne d’être appréciée, du moins autant que les autres
- En général, je suis convaincu d’avoir de bonnes qualités
- Je suis capable de faire les choses aussi bien que la majorité des gens
- J’ai une attitude positive vis-à-vis de moi-même
- En général, je suis satisfait de moi-même
- Je sens que je n’ai pas beaucoup de choses dont je peux être fier
- En général, j’ai tendance à penser que je suis un échec
- J’aimerais sentir plus de respect pour ma personne
- Je pense parfois que je suis réellement inutile
- Il m’arrive de croire que je ne suis pas quelqu’un de bien
La personne doit répondre à chaque question en suivant cette typologie de réponse :
- A. Totalement d’accord
- B. D’accord
- C. En désaccord
- D. Totalement en désaccord
Interprétation du test de psychologie d’estime de soi
La méthodologie pour évaluer chaque réponse suit les normes suivantes :
- Questions de 1 à 5 –> les réponses de A jusqu’à D valent de 4 à 1 points
- Questions de 6 à 10 –> les réponses de A jusqu’à D valent de 1 à 4 points
Ainsi, si nous avons une note finale qui va de 30 à 40 points, cela veut dire que notre estime de soi est satisfaisante. Si la note finale oscille entre 26 et 29 points, nous avons une estime de soi moyenne qu’il serait bon d’améliorer. Enfin, si nous avons obtenu 25 points ou moins, notre estime de soi est faible.
Pour conclure, l’échelle d’estime de soi de Rosenberg est un outil aussi simple qu’utile. Elle est très pratique pour évaluer des patients, que ce soit dans le domaine clinique ou au niveau de la population générale. Continuer à se servir de cette ressource psychologique en vaut la peine.
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- Jordan, C. H. (2018). Rosenberg Self-esteem Scale. In Encyclopedia of Personality and Individual Differences (pp. 1–3). Springer International Publishing. https://doi.org/10.1007/978-3-319-28099-8_1155-1
- Robins, R. W., Hendin, H. M., & Trzesniewski, K. H. (2001). Measuring global self-esteem: Construct validation of a single-item measure and the Rosenberg Self-Esteem Scale. Personality and Social Psychology Bulletin, 27(2), 151–161. https://doi.org/10.1177/0146167201272002
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