Je t'aime au-delà de l'habitude et de la peur de la solitude
Albert Einstein disait lui-même que l’amour ne pouvait être expliqué du point de vue de la science. Même s’il s’agit d’un acte biologique et chimique avant tout, il ne peut être quantifié ou faire l’objet d’une étude omnisciente. Cependant, le père de la théorie de la relativité s’est peut-être trompé à ce sujet. L’évolution de la neurologie nous démontre chaque jour que l’amour est une forme d’addiction dont nous sommes tou-te-s les victimes.
Les avancées dans le champ des neurosciences diminuent chaque jour la vision romantique et poétique que nous pouvons appliquer à nos relations de couple. L’amour est indissociable de la dopamine, un neurotransmetteur que nous produisons lorsque nous sommes amoureux-ses, et qui nous rend comme drogué-e-s. Il nous devient alors difficile de nous échapper de la relation qui nous procure cet effet, même si celle-ci nous fait du mal.
L’amour est aveugle, nous le savons tou-te-s. Nous pouvons tou-te-s plonger dans des relations basées sur un attachement malsain, asphyxiant et intense. Cependant, nous devons être responsables et ouvrir les yeux avant qu’il ne soit trop tard. Les relations qui nous font passer en dernier, qui atteignent notre estime personnelle et notre amour propre ne sont pas saines. Elles nous font plonger dans un océan de malheur que nous ne méritons sous aucun prétexte.
Dans la suite de cet article, nous allons vous proposer de réfléchir à ce sujet.
L’amour basé sur l’attachement n’est que pure addiction
Voici une donnée scientifique intéressante. L’être humain a bien plus étudié la dépression causée par le désamour que l’amour provoqué par l’addiction, par la dépendance. Et la raison de ce phénomène est très simple : historiquement et culturellement, nous avons toujours développé une image de l’amour comme quelque chose de démesuré, de passionné, de dominateur et d’aveugle. L’amour est admirable, positif et source d’inspiration pour l’être humain depuis des millénaires.
Nous ne pouvons pas passer à côté du fait que la vision idéale de l’amour que nos cultures véhiculent est celle de l’amour radical. Celui dans lequel deux personnes doivent fusionner leurs cœurs pour ne plus faire qu’un-e, celui dans lequel il est difficile de respirer tant les sentiments qu’il nous fait ressentir sont puissants. Cependant, nous devons faire très attention à toutes ces considérations, car elles transmettent une idée dangereuse, tragicomique, aigre-douce, qui peut fomenter bien des déceptions.
Les relations basées uniquement sur un attachement émotionnel fort sont malsaines, car elles ont le pouvoir de faire disparaître toutes les dimensions personnelles de notre existence. Notre estime personnelle, notre amour propre, le respect que nous avons pour nous-mêmes peuvent se retrouver fondus avec les sentiments que nous éprouvons pour la personne que nous aimons. Lorsque nous plongeons dans ces amours dépendantes, aussi étrange que cela puisse paraître, nous ne parvenons plus à voir ce qui nous arrive de manière objective. Peu importe que notre entourage nous prévienne, peu importe que les signes que quelque chose ne va pas soient évidents.
L’amour basé uniquement sur un attachement obstiné et aveugle n’a ni queue ni tête. Il est dicté uniquement par un cœur démesuré et blessé qui a besoin de sa drogue. Mais les effets secondaires de celle-ci peuvent être dévastateurs.
Je t’aime au-delà de mes peurs, de ma solitude et de l’habitude
Les neurologues nous disent que l’amour est obsessionnel car il est régulé par la sérotonine. Il nous conduit à être imprudent-e-s car notre cortex cérébral et notre amygdale perdent peu à peu le contrôle et leur faculté de commandement. Que certains de nos comportements soient le résultat d’une sorte de naufrage chimique ne signifie pas que nous ne puissions pas aimer de manière saine ou d’une façon qui nous rend heureux-ses et satisfait-e-s.
Pour éviter de nous retrouver dans une telle situation, nous devons d’abord travailler sur notre développement personnel. Nous devons apprendre à gérer nos peurs, à devenir des personnes matures émotionnellement et à ne pas chercher notre bonheur dans des liens affectifs qui ne font que remplir des besoins malsains.
Comme le disait Antoine de Saint-Exupéry, aimer ce n’est pas regarder constamment l’autre. Si nous adoptons ce genre de comportements, nous risquons de perdre toute perspective sur l’existence. Aimer de manière consciente nous permet d’harmoniser nos cœurs, pour regarder à deux la beauté du monde. C’est développer ce que nous pourrions appeler “une conscience de couple”.
Cette dimension exceptionnelle, la conscience de couple, se base sur trois comportements, sur trois habitudes saines. Avant de conclure cet article, il est indispensable de nous arrêter quelques instants sur ces éléments.
- L’engagement : l’engagement n’est pas seulement ce contrat affectif, intègre et respectueux, que nous concluons avec la personne que nous aimons. Nous devons d’abord le conclure avec nous-mêmes. Nous devons prendre soin de notre bien-être psychologique pour nous engager pleinement avec l’être aimé.
- La communication : tout couple stable et heureux communique de manière saine. Les deux membres du couple parlent de manière assertive et écoutent activement. De cette proximité sont exclus des comportements malsains comme l’égoïsme ou le chantage affectif.
- La réciprocité : la réciprocité est essentielle dans un couple, car elle permet de comprendre que l’amour ce n’est pas seulement donner, c’est aussi recevoir. Un couple ne doit pas être basé sur une lutte de pouvoir, mais sur une équipe qui parvient à des accords, à une forme d’alliance positive pour ses deux membres. Un couple doit laisser la place au développement personnel de ses deux membres.
Pour conclure, nous devons préciser que le véritable amour est basé sur une équation équilibrée de couple. Une relation est comme un muscle qui a besoin d’exercice pour se développer. L’humour, le respect et la liberté personnelle sont des pratiques que nous devons réaliser au quotidien pour être heureux-ses. Nous devons être capables de développer un attachement sain à l’autre, basé sur l’absence de peurs et sur l’indépendance.
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