Je suis heureux-se avec ce que j'ai, mais cela ne m'empêche pas d'aspirer à plus

Je suis heureux-se avec ce que j'ai, mais cela ne m'empêche pas d'aspirer à plus
Adriana Díez

Rédigé et vérifié par Psychologue Adriana Díez.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Nous avons l’habitude d’espérer toujours plus. Nous croyons que quand nous aurons un meilleur travail, quand nous déménagerons dans une autre maison, quand nous voyagerons plus fréquemment ou quand nous toucherons plus d’argent à la fin du mois, nous saurons ce que signifie “être heureux-se”, mais non. Si vous ne l’êtes pas déjà, vous ne le serez probablement pas quand tout cela se produira (si cela se produit) car celui/celle qui ne sait pas profiter de ce qu’iel a déjà est condamné-e à être esclave de son ambition.

Cette réflexion nous montre un problème très fréquent, aussi bien chez les personnes que dans les situations. Nous avons appris à être ambitieux-ses, à en vouloir toujours plus, à ne pas nous contenter de ce que nous avons et à chercher quelque chose de plus grand, mais qu’oublions-nous ? Que le but n’est pas d’atteindre le sommet, qu’arriver en haut ne sert à rien si nous n’avons pas profité des vues pendant l’ascension. Être heureux-se, ça signifie être maintenant. Car, au final, on reste très peu de temps en haut…


“Si vous n’êtes pas heureux avec tout ce que vous avez, vous ne le serez pas non plus avec tout ce qui vous manque.”

-Erich Fromm-


Quand je réussis à visualiser tout ce qui me manque à partir du point de vue où je me trouve en ce moment même, mais en le faisant avec énergie, en pensant à tout le chemin que j’ai effectué, à tout ce que j’ai réussi à faire, quand je vois ce que je vais faire avec envie et enthousiasme, je me rapproche du bonheur. Celui qui n’est ni en haut, ni en bas, mais avec nous.

Je ne parle pas de conformisme ou de me limiter à ma zone de confort, je veux plus et je sais que je peux y parvenir, mais j’affronterai ce défi avec un grand sourire plein d’inspiration pour apporter plus de choses à tout ce que j’ai déjà. Si j’arrive à me sentir comblé-e avec tout ce que je possède et si, malgré tout, j’en veux encore plus, j’aurai réussi à trouver la clé secrète du succès, de mon propre succès.


“La joie n’est pas dans le quand mais dans le pendant.”

-Carlos Andreu-


femme heureuse

Être heureux-se et pratiquer la visualisation positive

En 1967, le psychologue australien Alan Richardson a réalisé une expérience intéressante à travers laquelle il a souligné le pouvoir de la visualisation. Dans la première phase de la recherche, il a proposé aux personnes qui faisaient partie de l’expérience de faire des lancers francs, en comptant le nombre de paniers qu’elles marquaient. Plus tard, il a divisé ce groupe en trois sous-groupes : l’idée était d’étudier le changement qui s’était fait au niveau de leur technique de tir au cours des vingt jours suivants.

Le premier groupe passa vingt minutes à s’entraîner aux tirs, tous les jours ; le second groupe ne s’entraîna pas du tout ; le troisième groupe ne s’entraîna pas non plus mais ses membres passèrent vingt minutes, au quotidien, à se visualiser en train de mettre des paniers.

Une fois cette période écoulée, Richardson mesura à nouveau la faculté des joueurs et découvrit que le premier groupe avait amélioré son rendement de tirs à 24%, que le second ne s’était pas amélioré du tout et que le troisième, celui qui avait pratiqué la visualisation, s’était amélioré de 23%.

Une autre expérience réalisée par Daniel Gilbert, professeur à l’université de Harvard, a confirmé que nous pouvions exprimer le double des situations qui nous rendaient heureux-ses. Dans son expérience, un groupe de personnes fut invité à dîner gratuitement dans un bon restaurant. Chaque personne pouvait choisir le jour où elles allaient dîner. Celles qui reportèrent le plus le dîner furent celles qui notèrent un plus grand bonheur après l’expérience : elles ne profitèrent pas seulement de la soirée, mais passèrent aussi du bon temps en imaginant le bon moment qu’elles allaient passer à ce dîner.

Que pouvons-nous conclure après ces expériences ? L’importance d’une bonne image de nous ou de nos expériences projetées dans le futur, en atteignant des objectifs, en profitant des moments, en surmontant des défis, va entraîner notre cerveau afin que ces défis soient plus simples à surmonter.

Il ne s’agit pas, comme l’affirment certaines théories, d’être plus près d’un but simplement parce que nous le désirons avec plus de force. Ce qui nous rapproche d’un objectif, c’est d’effectuer mentalement le processus qui nous mènera au lieu que nous souhaitons. C’est une chose que connaissent très bien les athlètes qui courent : au moment de l’échauffement, ils voient leur départ, encore et encore. Ils le visualisent.


Le fait que l’essai mental puisse avoir des effets identiques à ceux de l’essai réel est dû à des neurones très spéciales : les neurones-miroirs. 


femme heureuse dans les champs

Ce que vous avez déjà vous rend-il heureux-se ?

Nous pouvons passer toute notre vie à chercher le bonheur, comme celui/celle qui cherche des métaux cachés dans le sable d’une plage ou qui crible le sable à la recherche de pépites d’or. Nous pouvons soit faire cela, soit essayer de trouver un équilibre, dans lequel nos rêves et nos émotions positives compteraient. Ces émotions qui émanent des choses positives, quand nous nous arrêtons un instant pour regarder ce que nous avons réussi à faire.

Cet équilibre ne nous fera pas seulement nous sentir mieux dans le présent, il nous permettra aussi de considérer nos aspirations d’une autre façon. Il nous permettra de commencer à les voir comme quelque chose de souhaitable, mais aussi d’accessible et de non-indispensable. Il ne cessera pas de nous motiver dans nos avancées, mais atténuera l’impact que les reculs peuvent avoir. Y a-t-il quelque chose de plus précieux que cela pour être heureux-se ?


“Le bonheur est comme un truc que vous passez votre temps à chercher ; quand vous l’avez, vous ne vous en rendez même pas compte. C’est rétroactif, vous vous en rendez compte plus tard. Vous pouvez trouver le bonheur à n’importe quel endroit, mais il faut savoir le capter, savoir que vous le possédez déjà”.

-Stéphane Brosse-


 


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