Stéréotypes et préjugés : les différences
Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Avant de mettre l’accent sur les différences, nous commencerons par définir chacune d’entre elles. Les stéréotypes seraient ces croyances que nous avons sur les caractéristiques d’un groupe, et les préjugés feraient référence à l’évaluation négative faite par rapport au groupe. Les premiers seraient davantage liés à notre part cognitive, et les seconds à notre part émotionnelle. Les stéréotypes naîtraient d’une connaissance générale du groupe, et les préjugés apparaîtraient lorsque l’on attribue ces caractéristiques générales à chacun des membres de ce collectif et que nous faisons des inférences qui facilitent l’acceptation ou le rejet.
Les stéréotypes diminuent notre dépense d’énergie au niveau mental puisque qu’ils forment des groupes et qu’ils assignent des caractéristiques similaires pour y appartenir. Cela suppose une économie d’énergie et ces caractéristiques n’ont pas à être négatives, si tant est qu’il s’agisse de quelque chose de général qui fasse référence à des caractéristiques larges qui en aucun cas ne représentent une réalité totale ni totalement ajustée.
Un exemple de stéréotypes pourrait être la croyance que les parisiens sont stressés, ou que les marseillais font toujours la sieste. Ce sont des groupes larges que nous générons et auxquels nous attribuons des caractéristiques. Le problème apparaît lorsque nous pensons que le stéréotype se vérifie toujours.
Les préjugés, en revanche, nous parlent de la part affective ou de l’attitude négative. De même que nous disions qu’avoir des stéréotypes est quelque chose de normal et de social, les préjugés ont une connotation négative implicite. Pour rester sur l’exemple précédent, on pourrait avoir un stéréotype, celui que les marseillais font toujours la sieste, et le préjugé négatif qu’ils sont feignants.
La dernière partie qui nous manquerait pour boucler la boucle, serait qu’après le stéréotype, qui fait référence à la partie cognitive et son correspondant, le préjugé, appelant la partie affective, nous tendrions vers la discrimination. La discrimination nous parlerait du préjugé, autrement dit ce que chacun fait.
Quel rôle jouent les stéréotypes ?
La psychologie sociale a étudié les stéréotypes, la façon dont ils surgissent et les différences que l’on pourrait trouver entre eux, les préjugés et la discrimination. Les fonctions qui ont été trouvées dans cette activité cognitive sont :
- Systématiser et simplifier la réalité : en faisant des groupes larges avec lesquels pouvoir catégoriser et classifier, transformant mentalement le monde, d’une quelconque manière, dans un lieu plus prévisible.
- Défendre les valeurs de la personne : les groupes me permettent d’assigner les caractéristiques larges avec lesquelles il est plus facile de les comparer que si je le faisais individuellement.
- Maintenir un certain contrôle social : en ayant des groupes larges, il est plus facile de contrôler l’extérieur que si on le fait individuellement.
Est-il possible de limiter les stéréotypes et les préjugés ?
Si on comprend que les stéréotypes surgissent en tant qu’économie cognitive, autrement dit, pour faciliter le travail de groupement et de compréhension sociale, on pourra en bénéficier. Or, qu’en est-il quand ce sont les stéréotypes qui nous limitent ? Eh bien ils nous empêchent de découvrir que ces catégories ne s’atteignent pas toujours, et que si on prend le temps d’observer les groupes de plus près, on trouvera différentes nuances.
Limiter les stéréotypes et les préjugés, c’est possible, si on observe plutôt que d’évaluer.
Les stéréotypes ne sont en aucun cas là pour nous limiter ; ce que nous devons faire au contraire, c’est les limiter et les gérer avec prudence. Ils nous aident à organiser, mais en aucune manière ils ne constituent un modèle sans erreur. Les stéréotypes, comme nous l’avons vu, se trouvent aussi sur la base des préjugés, c’est pourquoi si on peut limiter les stéréotypes, nous contribuerons à ce que les préjugés ne soient pas quelque chose de déterminant pour nous.
Changer un stéréotype ou un préjugé n’est possible que si on se rapproche du groupe et que l’on essaie d’observer sans appliquer de filtres ou en essayant de confirmer les idées préalables. En fait, il s’agit d’essayer de les fausser, de consacrer de nouveaux efforts à nous fixer dans ces idées et ces situations qui rompent avec les idées préalables.
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