Sport et adolescence : un point de vue psychologique

Le sport, bien canalisé, encadré et abordé, peut constituer une aide très précieuse pour travailler quelques-unes des compétences dont l'adolescent a besoin pour se lier aux autres.
Sport et adolescence : un point de vue psychologique
Francisco Roballo

Rédigé et vérifié par Psychologue Francisco Roballo.

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

La description de l’adolescence au cours de ces dernières années a été un peu trop fataliste. Les expressions du visage de la majorité des adultes les trahissent quand ils parlent de ce sujet. Beaucoup la perçoivent comme une époque de changements, d’hormones en ébullition et d’absence de contrôle. D’où notre volonté d’analyser la relation entre sport et adolescence.

Il existe beaucoup de mythes autour de ce thème. Est-ce une étape de changement hormonal ? Oui, mais ce changement semble être davantage lié au développement sexuel qu’au caractère grossier qui fait partie du stéréotype. Il s’agit d’une période de changements, de maturation et, surtout, d’essais et d’erreurs.

Le sport à l’adolescence fonctionne comme un dispositif pour libérer de l’énergie et canaliser des objectifs. La promotion de valeurs d’équipe et de dépassement de soi est très importante dans ce contexte. Par ailleurs, le rôle de l’entraîneur peut être considéré comme semblable à celui d’un guide lors de ce processus.

Le cerveau adolescent

C’est lors de cette étape que l’élagage synaptique se développe. Il s’agit d’un processus qui consiste à se débarrasser des connexions nerveuses de l’enfant, car elles ne servent plus dans la vie d’adulte. Avec ce processus de dépuration, la maturation consiste en l’établissement de nouvelles connexions, d’aptitudes et de contrôle émotionnel.

Adolescente qui fait du sport.

Les aspects à prendre en compte

  • Hormones : la révolution hormonale fournit des outils vitaux pour le développement physique et cérébral.
  • Essais et erreurs : les comportements approuvés seront affirmés et les non approuvés modifiés.
  • Opportunités : ce n’est pas une étape terrible mais l’opportunité de vivre une infinité d’expériences.

La socialisation dans le domaine sportif

Les êtres humains, et tout particulièrement les adolescents puisqu’ils sont en plein dans la création de leur concept de soi, cherchent des informations sur eux-mêmes auprès des autres. Ils le font aussi bien auprès de leurs pairs que des adultes

. Ces aptitudes qui peuvent être désapprouvées par la famille peuvent se renforcer lorsqu’elles sont approuvées par d’autres adolescents. Ainsi, un environnement de valeurs modérées par un objectif sportif constitue généralement une influence positive.

Le rôle de l’entraîneur

C’est qu’à que le rôle du professeur et/ou entraîneur entre en scène. Un agent adulte externe à la famille qui n’est pas non plus un autre adolescent. Il joue un rôle de médiateur, en se constituant comme un point de référence. C’est l’entraîneur qui détermine les règles sportives, fixe les objectifs et établit des normes pour l’équipe.

L’intelligence émotionnelle

Nous la comprenons comme une clé de la réussite. Au moment de l’adolescence, avec la maturation de notre cortex préfrontal, nous améliorons notre capacité à prendre des décisions.

Nous acquérons un plus grand contrôle sur nos impulsions, en étant capables de renoncer plus facilement à une récompense proche dans le temps pour un plus grand bien-être dans le futur. Nous pouvons par exemple voir cela dans le sport quand un sportif sacrifie du temps avec ses amis pour s’entraîner et avoir de meilleurs repères : cela lui apportera des résultats sportifs.

Le degré de développement de stratégies pour faire face aux obstacles semble prédire la réussite. La clé consiste donc à faire correspondre les réactions émotionnelles instinctives et acquises pendant l’enfance. Ainsi, la possible réussite sportive suppose aussi un entraînement pour améliorer la prise de décisions, la régulation émotionnelle et le contrôle des impulsions.

Pourquoi psychologie et sport sont-ils liés chez les adolescents ?

Psychologie, sport et adolescence sont des branches qui s’entremêlent. Nous pouvons le voir à travers les points suivants :

  • Quête d’identité. Selon Erik Erikson, les adolescents revivent des conflits des étapes antérieures. L’exigence physique et mentale du sport, en plus d’être une distraction, fournit des outils pour surmonter des conflits.
  • Compétitivité. Elle suppose la mise à l’épreuve de compétences physiques et cognitives. L’exigence mentale et la décharge physique fonctionnent comme un mécanisme de soulagement de tensions. Par ailleurs, toute activité sportive compétitive suppose d’afficher des valeurs et des aptitudes qu’il est important de consolider à l’adolescence.
  • Dépassement de soi. Cette caractéristique semble évidente, mais elle n’en est pas moins importante. Surmonter des obstacles, sortir de cadres et acquérir de meilleures compétences sont des renforts positifs qui transcendent le domaine sportif.
  • Fonctionnement en groupe. Dans les sports d’équipe, on établit des règles de fonctionnement pour atteindre un but commun. Dans des sports comme le football, le basketball ou le handball, la “chimie” de l’équipe prédit les objectifs que celle-ci peut atteindre.
  • Estime de soi. Toutes les normes mentionnées précédemment influent directement sur l’auto-valorisation. De la place en tant qu’élément essentiel dans une équipe jusqu’aux changements maturatifs, elles renforcent l’estime de soi.

Le sport dans l’adolescence est un stimulus pour le développement de compétences physiques mais aussi psychologiques. La sportivité consiste en la mise en pratique de valeurs citoyennes, comme le respect de l’adversaire. 

Ces valeurs se reflètent dans une infinité d’activités de la vie adulte. Ici, l’entraîneur est crucial, car c’est lui qui motive le groupe et l’individu à intégrer ces valeurs.

« Le chemin est la récompense. »

-Oscar Washington Tabárez-

Adolescents qui font du sport.

Personnalité et sport

L’activité sportive est encouragée chez les enfants et adolescents avec des problèmes de comportement. Entrer dans un groupe avec des objectifs communs, loin des tentations dangereuses qui peuvent survoler dans l’environnement, peut aider à prévenir ou modifier des comportements non adaptatifs.

Maintenant que nous connaissons le lien entre sport et adolescence, le premier dessine un terrain de  jeu sur lequel, pour atteindre des objectifs, il faut mettre en place des compétences qui ressemblent beaucoup à celles dont l’adolescent commence à avoir besoin,mais sans les risques et les conséquences des erreurs qu’il peut commettre en dehors d’un terrain de sport.

  • Hyperactivité. On recommande aux adolescents atteints d’hyperactivité de pratiquer des sports qui exigent une haute dépense énergétique.
  • Compétences sociales. Dans ce cas, on recommande des sports de groupe, comme le football. Suivre des règles de groupe requiert la modification de comportements incompatibles.
  • Estime de soi. Les sports qui augmentent les compétences défensives et renforcent la sensation de contrôle, comme les arts martiaux, aident à renforcer la confiance des adolescents qui ont été victimes de situations de bullying.

Psychologie, sport et adolescence

Sport et adolescence sont deux entités qui s’entremêlent. Le travail psychologique peut aider l’adolescent à améliorer son expérience sportive, tandis que le sport constitue un terrain formidable pour que l’adolescent pratique des compétences propres à cette étape et qui lui seront très utiles dans sa vie d’adulte.

Nous parlons de la discipline, de la gestion émotionnelle, des compétences sociales, de la gestion de la réussite et de l’échec ou de la prise de décisions. Des compétences essentielles pour le bien-être.


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