Schizophrénie : thérapie psychologique intégrée (IPT)
Rédigé et vérifié par Psychologue Alicia Escaño Hidalgo
À l’heure actuelle, nous disposons de différentes modalités d’intervention psychologiques pour traiter la schizophrénie. La thérapie psychologique intégrée (IPT) que nous analyserons ici de plus près est l’une d’entre elles.
Il fut un temps où la vision pessimiste de la psychiatrie représentée par Kraepelin dominait avec la vision de la psychanalyse qui considérait la démence comme une névrose narcissique au sein de laquelle le transfert et le traitement analytique était impossibles.
Ce changement a également supposé un changement de l’attention thérapeutique. Si, dans un premier temps, les spécialistes concentraient leurs efforts sur l’incapacité de la schizophrénie ou la réhabilitation de la détérioration, aujourd’hui il existe enfin des thérapies pour traiter les symptômes. L’une de ces thérapies est la thérapie psychologique intégrée de Roder et Brenner.
D’autre part, les principales avancées concernant les stratégies de traitement de la schizophrénie se sont développées et peaufinées en se basant sur le modèle de vulnérabilité-stress. Il s’agit en effet d’un cadre qui montre comment les sources de stress environnementales interagissent avec la vulnérabilité biologique.
Brenner et ses collaborateurs ont développé le modèle de la pénétration en partant des hypothèses suivantes :
- les patients qui souffrent de schizophrénie présentent des déficiences aux différents niveaux fonctionnels de l’organisation du comportement attentionnel, perceptif, cognitif, microsocial et macrosocial
- les déficiences d’un niveau peuvent porter atteinte aux autres niveaux
- il y a une relation hiérarchique entre les différents niveaux
Cela a servi de fondement pour expliquer la symptomatologie schizophrénique ainsi que pour développer la thérapie psychologique intégrée. L’idée est donc que les améliorations cognitives permettent des améliorations comportementales.
Les caractéristiques de la thérapie psychologique intégrée pour traiter la schizophrénie
Il s’agit d’un traitement au format de groupe, groupe généralement composé de 5 -7 patients. Ce traitement a été tout particulièrement développé pour les patients atteints de schizophrénie.
L’objectif de la thérapie est d’améliorer les compétences cognitives et sociales des patients schizophrènes.
La thérapie consiste en des sessions qui durent entre trente et soixante minutes à raison de trois fois par semaine pendant une durée totale de trois mois.
Les caractéristiques du patient considéré comme apte pour ce traitement sont les suivantes :
- le patient doit avoir entre 18 et 40 ans
- il ne doit pas consommer de drogues de façon continue
- il vit avec sa famille
- le patient n’a pas passé trop de temps à l’hôpital
- son déficit exécutif frontal est léger ou modéré
Plus de 700 personnes issues de différents contextes socioculturels ont appliqué ce traitement. Pour cette raison, nous pouvons confirmer qu’il s’agit de l’un des programmes, d’un point de vue psychologique, les plus efficaces pour traiter la symptomatologie schizophrénique.
La thérapie psychologique intégrée pour la schizophrénie comprend cinq sous-programmes pensés pour améliorer les disjonctions cognitives ainsi que les déficits sociaux et comportementaux caractéristiques de la maladie.
Ces sous-programmes sont ainsi ordonnés de façon hiérarchique :
- Les premières interventions concernent les compétences cognitives basiques
- Les interventions suivantes transforment les compétences cognitives en réponses verbales et sociales
- Quant aux dernières interventions, elles entraînent les patients à résoudre des problèmes interpersonnels plus complexes
La structuration de la thérapie décroît petit à petit. Le début de la thérapie est beaucoup plus structuré. La fin, elle, est beaucoup plus spontanée.
Par ailleurs, chaque sous-programme comprend un matériel émotionnellement plat dont la charge émotionnelle augmente au fur et à mesure.
Les sous-programmes de la thérapie
Les différents sous-programmes de la thérapie psychologique intégrée sont ceux détaillés ci-dessous.
- Différenciation cognitive : l’attention et la formation de concepts sont au centre de l’attention. Pour mettre ce sous-programme en marche, les spécialistes ont recours aux techniques d’intervention suivantes : la classification de cartes et les exercices de concepts verbaux
- Perception sociale : l’objectif est l’analyse des stimuli de caractère social. Pour cela, les spécialistes ont recours aux techniques suivantes : la description des stimuli sociaux, l’interprétation de ces stimuli et discussion sur le sens de la situation
- Communication verbale : l’idée est de travailler les compétences conversationnelles au moyen d’exercices de répétition verbale, d’analogies, d’interrogations, de conversations sur un thème de l’actualité et de conversations libres
- Compétences sociales : il est question ici de faire travailler la compétence sociale, un élément essentiel pour les patients atteints de schizophrénie. Pour cela, les spécialistes ont recours à des jeux de rôle ayant pour cadre une situation simulée
- Solutions de problèmes interpersonnels : les spécialistes montrent aux patients comment résoudre des problèmes au sein des relations personnelles. Les techniques utilisées sont donc les suivantes : identification et analyse de problèmes, restructuration cognitive, application des solutions choisies dans la vie réelle…
Le sous-programme initial de différenciation cognitive améliore les processus cognitifs élémentaires des patients, tels que l’attention ou l’abstraction. L’engagement n’est ainsi pas encore assimilé.
Les effets de la thérapie psychologique intégrée
Les informations disponibles jusqu’alors ne peuvent pas encore confirmer l’hypothèse de la pénétration sur laquelle s’appuie la thérapie psychologique intégrée pour la schizophrénie.
Les effets sur les variables cognitives ne se traduisent pas par des améliorations comportementales de façon consistante. L’aptitude pour traiter l’information de façon appropriée devient une condition nécessaire mais insuffisante pour le comportement normal.
Il est possible que des facteurs modulateurs, comme l’image de soi, inhibent le modèle de pénétration. Néanmoins, d’autres études réalisées par les mêmes auteurs montrent des résultats contraires.
Cela signifie donc que, si l’on commence par la réhabilitation sociale, il est possible d’exercer un effet descendant plus appréciable vers des fonctions cognitives basiques. Pour cela, il faut activer des compétences d’adaptation, développer des processus cognitifs non détériorés ainsi qu’améliorer le concept du soi.
À l’heure actuelle, depuis la thérapie psychologique intégrée, de nouveaux programmes sont apparus, tels que l’entraînement de la gestion des émotions destiné à réduire l’influence des états émotionnels dysfonctionnels dans le fonctionnement cognitif et social.
On trouve également un programme d’entraînement centré sur les loisirs, le logement et le travail. Ce programme vise ainsi à faciliter la généralisation des compétences apprises pendant la thérapie.
Enfin, en dernier lieu, il existe également un traitement orienté vers l’adaptation. Ce traitement est ainsi basé sur des programmes pseudo-éducatifs avec pour objectif de corriger les formes d’adaptation du patient schizophrène.
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- Perez, M. Guía de tratamientos psicológicos eficaces I. Adultos. (2018). Edición Pirámide
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