Savoir renoncer est essentiel pour aller bien
Il n’est pas exagéré de dire qu’une bonne partie de notre bien-être dépend du fait de savoir renoncer. Le terme “renoncer” génère certainement de l’aversion chez de nombreuses personnes. Ce n’est pas étonnant. Nous vivons au sein d’une culture qui nous invite en permanence à obtenir et à accumuler, et non à renoncer.
Les consultations des psychologues sont remplies de personnes qui ne parviennent pas à se satisfaire de la réalité dans laquelle ils vivent. Beaucoup d’entre elles se surprennent d’avoir atteins une grande partie de ce qu’elles s’étaient proposées. Il peut s’agir d’un bon travail, de certaines commodités ou d’un conjoint stable. Les options peuvent en effet être nombreuses. Elles ne se sentent pas bien malgré tout.
“La vie est un apprentissage de renoncement progressif, de limitation continue de nos prétentions, de nos espoirs, de notre force, de notre liberté.”
La clé ne réside peut-être pas dans ce que nous devons obtenir. Il est possible que la solution à cette éternelle insatisfaction réside dans le fait de savoir renoncer. De parvenir à un équilibre entre l’enthousiasme pour obtenir ce dont nous rêvons et la conformité pour apprécier ce que nous avons.
Une époque de mal-être
Nous avons tous en commun le désir d’être bien. Et lorsque nous sommes biens, nous sommes meilleurs. Il s’agit d’une sorte de non-conformité positive. Elle nous a finalement permis de construire la connaissance, la science et les civilisations. Nous voulons résoudre les problèmes posés par la réalité pour être meilleurs, toujours meilleurs…
Cependant, “obtenir” et “être” sont devenus pratiquement synonymes à l’heure actuelle. Ce que nous sommes, dépend de ce que nous obtenons. “Être quelqu’un” signifie obtenir reconnaissance, argent, prestige, renommée, ou quoi que ce soit. Le fait est que ce sont ces annexes qui donnent du poids à celui qui les possède. Nous ne sommes personne si nous ne possédons pas ce qui nous met au-dessus des autres.
Nous vivons donc à une époque où semble se propager une épidémie de tristesse. Il n’est pas anodin que les taux de troubles mentaux aient augmenté au cours des dernières décennies. Ou que la plupart des personnes se plaignent de leur vie.
Savoir renoncer
Une partie importante de tout réside dans le fait que la vie nous pousse toujours à de multiples renonciations. Presque tous les jours. Si nous faisons une chose, nous arrêtons d’en faire une autre. Nous devons donc choisir. Si nous voulons une grande et merveilleuse maison, nous devrons probablement laisser notre famille seule pour consacrer plus d’efforts à notre travail. Si nous voulons un conjoint stable, nous devons renoncer aux hommes ou aux femmes qui traversent notre vie.
Il s’agit de ce que beaucoup ne comprennent pas, ou ne veulent pas accepter. Ils supposent que le véritable bien-être ne peut être atteint que lorsque nous obtenons tout en même temps. Savoir renoncer ne fait pas partie de nos options. Bien au contraire. Nous voulons savoir comment obtenir, comment accumuler, comment collecter l’ensemble complet.
Le mensonge réside ici. Chaque décision que nous prenons dans la vie implique une démission. Toute réalisation obtenue a son prix. Il n’est pas possible de tout avoir. Chaque personne définit néanmoins ses priorités. Il s’agit de la raison pour laquelle savoir renoncer est fondamental.
Le bonheur est à l’intérieur
Nous nous trompons en pensant que nous serons plus heureux si nous obtenons ceci sans perdre cela. En effet, nous voulons le paquet complet et nous pouvons devenir malheureux lorsque nous ne l’obtenons pas. Nous aspirons à ce que nous renonçons au lieu de profiter de ce que nous obtenons grâce à ce renoncement. Nous choisissons toujours. Mais nous n’en n’avons souvent pas conscience.
Nous finirons peut-être par nous mettre en colère avec nous-mêmes pour ne pas incarner cet idéal “d’être”, que nous ne construisons même pas. Nous commençons alors à nous maltraiter et à exiger de nous-mêmes. Un meilleur travail, un statut plus élevé, une harmonie parfaite au sein du couple, des enfants modèles, etc. Comme les idéaux sont idéaux, précisément parce qu’ils ne sont pas dans la réalité concrète, nous faisons de notre vie un enfer à cause de ce que nous n’avons pas.
Il est certain que soit nous sommes heureux avec peu, soit nous ne sommes pas heureux. Cette angoisse vorace d’avoir plus ou d’être plus cesse lorsque nous trouvons un équilibre interne. Ceci n’est cependant possible que si nous avons acquis la capacité de savoir renoncer. Le bonheur est une attitude suffisamment forte pour identifier ce qui compte vraiment et le poursuivre, renonçant ainsi au reste sans nostalgie.
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